Actualités : Le Premier ministre : «le projet de la révision constitutionnelle est prêt»
Le coup d’envoi de la rentrée parlementaire — session
d’automne des deux Chambres — (APN et Sénat) a été donné hier, par le
président de l’Assemblée nationale, M. Larbi Ould Khelifa, en présence
du Premier ministre, M. Abdelmalek Sellal. Ce dernier n’a pas raté cette
opportunité pour évoquer notamment deux importantes questions : la
révision de la Constitution et le tapage médiatique né autour de la
dernière sortie de l’ex-émir de l’ex-organisation terroriste AIS.
Abder Bettache - Alger (Le Soir) - C’est lors d'une séance
plénière dirigée par le président de l'Assemblée populaire nationale,
Mohamed-Larbi Ould Khelifa, que le coup d’envoi de la rentrée
parlementaire a été donné.
Le troisième personnage de l’Etat a plaidé pour «la conjugaison des
efforts et la création d'un consensus entre les partenaires politiques
et les organisations socioculturelles afin de sauvegarder la sécurité et
la stabilité de l'Algérie». Mais c’est le Premier ministre M. Abdelmalek
Sellal qui a marqué cet événement, en évoquant en marge de cette
ouverture la question de la «création d’un parti politique par les
éléments repentis de l’ex-AIS».
La réponse du Premier ministre a permis de lever définitivement les
équivoques.
Selon lui : «Nous ne permettrons pas aux personnes impliquées dans la
tragédie nationale d’enfreindre la charte de la paix et de la
réconciliation nationale et créer un parti politique, et ce, dans le
cadre des lois de la République notamment l'article 26 de ce texte. (…)
Il ne sera permis à quelque personne que ce soit de rééditer la crise
que le peuple algérien a vécue dans les années 1990», tout en rappelant
que «la charte pour la paix et la réconciliation nationale impose aux
individus impliqués dans la tragédie nationale des obligations qu'ils
doivent observer».
Pour Abdelmalek Sellal, la question est tranchée dans le cadre des
dispositions de la charte pour la paix et la réconciliation. Et de clore
ce chapitre en déclarant : «Je certifie avec force qu’on ne permettra à
personne avec la force de la loi et des institutions de la République de
revenir à la décennie noire.»
«Le projet de la révision constitutionnelle est prêt»
Pour le Premier ministre «il n'est plus question d'un retour en arrière.
L’Algérie poursuivra son processus de réconciliation nationale et la
lutte antiterroriste par la force de la loi jusqu'à ce que ce dossier
soit définitivement clos». «Les fruits de la réconciliation nationale
sont palpables sur le terrain et l'Algérie qui a renoué avec la sécurité
et la stabilité est en mesure aujourd'hui de se tourner vers la
réalisation du progrès économique», a-t-il dit.
L’autre question évoquée par le Premier ministre est celle relative au
projet portant révision de la Constitution. Toutefois, Abdelmalek Sellal
est resté très évasif sur la question. Il s’est contenté de dire que le
projet «appartient au président de la République», tout en laissant
croire que «le texte est prêt». Question : le projet sera-t-il inscrit à
l’ordre de cette session d’automne ?
Le Premier ministre a évité d’avancer la moindre information sur la
question. Il est à noter que lors de son intervention à l’ouverture de
la session, le président de la l’Assemblée nationale, M. Mohamed Larbi
Ould Khelifa, a implicitement évoqué la question en déclarant que «c’est
important le dialogue entre les partenaires de la classe politique et
l'entente autour des questions essentielles qui intéressent le peuple,
l'Etat, le présent et l'avenir de l'Algérie, notamment le projet de la
Constitution de la République qui a été présenté à une large
concertation, à l'effet d'élargir la base démocratique et d'ancrer les
institutions de l'Etat moderne». Le discours prononcé par le président
de l’Assemblée populaire nationale en cette circonstance présage
d’importantes manœuvres parlementaires.
«Nous pouvons faire face à la crise»
Actualité oblige, l’autre point sur lequel le Premier ministre s’est
attardé est celui relatif à la situation économique du pays. Ainsi, tout
en reconnaissant que la «crise existe», conséquence directe de la chute
des prix du pétrole, Abdelmalek Sellal a affirmé que «l’Algérie est en
mesure d’y faire face». «Le gouvernement a pris des mesures courageuses
en 2015 en optant pour la consolidation du secteur économique national
et en orientant sa démarche vers la création des richesses», a-t-il
souligné.
Une dynamique qui va se poursuivre en 2016, selon lui, et «ce à travers
la diminution des investissements publics et la révision à la baisse des
budgets de gestion», souligne le Premier ministre. Et d‘assurer :
«L’austérité ne sera pas le choix du gouvernement. Et les programmes
sociaux seront maintenus.»
Se voulant rassurant, le Premier ministre pousse plus loin son
argumentaire sur la question en déclarant que «nous disposons
d'importantes potentialités pour faire face à la crise (...). Nous
sommes, aujourd'hui, appelés à nous orienter vers l'économie du
développement, créatrice de richesse, mais avant cela, nous devons
sortir de l'économie basée sur les hydrocarbures.
C'est là une approche qui doit impliquer tout un chacun, individus,
partis, société et opérateurs».
Abdelmalek Sellal conclut son intervention en rappelant que le
gouvernement qu’il dirige avait entamé la mise en œuvre d'un plan
économique au titre de la Loi de finances complémentaire (LFC-2015),
citant «les sages et courageuses décisions prises récemment pour
faciliter les investissements nationaux».
A. B.
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