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Les Algériens auront-ils une autre carte à puce ?


La nouvelle loi sanitaire, qui sera soumise au vote des parlementaires ce mois de septembre, prévoit la modernisation du système national de santé à travers, entre autres, la création de la carte électronique de santé et l’institution du dossier médical électronique. Les Algériens qui disposent déjà d’une carte de remboursement (Chifa) auront-ils une nouvelle carte santé à puce? Le volet santé ne peut-il pas être intégré dans la carte Chifa qui contient déjà des données de l’assuré ?
Salima Akkouche - Alger (Le Soir)
- La nouvelle loi sanitaire prévoit la modernisation du système national de santé à travers l’introduction des outils de gestion modernes et des nouvelles technologies, notamment la création de la carte électronique de santé et l’institution du dossier médical électronique du patient et la mise en place d’un système d’information sanitaire intégrant les données sanitaires de planification et de gestion des ressources humaines, matérielles et financières basées sur les nouvelles technologies de l’information et de la communication.
Ce projet de loi prévoit donc de stocker sur une carte le dossier médical de chaque patient.
Sous quelle forme sera disponible la carte ?

La formule de la carte électronique n’est pas encore tranchée, indique-t-on au ministère de la Santé. «Ce sera un code d’accès ou probablement une carte à puce basée sur un réseau national, mais ce sera un système mobile d’interrogation de données. Le malade aura un dispositif permettant au médecin, où qu’il se trouve, de consulter le dossier du malade, en accédant à la base de données nationale», a souligné Slim Belkessam, conseiller au ministère de la Santé. Selon lui, il existe déjà depuis 2009 un réseau virtuel qui relie l’ensemble des établissements hospitaliers.
Un nouvel avis d’appel d’offres, finalisé au courant de 2016, sera lancé pour la mise en place des réseaux internes (locaux), qui relieront les services de l’hôpital entre eux.
L’établissement hospitalier universitaire, 1er-Novembre, d’Oran a été choisi comme expérience pilote pour l’intégration du dossier électronique.
Le choix s’est porté sur cet établissement, construit par une entreprise chinoise, car il dispose déjà d’un réseau internet dans le cadre du programme d’appui au système de la santé (PASS).
Selon le Docteur Nasser Grim, chargé d’étude et de synthèse au cabinet du ministre de la Santé, le personnel qui gère les dossiers électroniques du l’EHU d’Oran, formé à l’hôpital George-Pompidou en France, va à son tour former le personnel qui prendra en charge ce dispositif auprès des autres établissements hospitaliers.
Qui prendra en charge la réalisation des réseaux locaux des établissements de santé ? «La préférence sera donnée aux compétences nationales mais cela ne veut pas dire que ce sera forcément des Algériens, on parle des entreprises basées ici en Algérie», explique-t-on.
Le système, permettrait une meilleure gestion des coûts et de la prise en charge du malade. D’ailleurs, souligne le docteur Grim, les données relatives aux taux de mortalité, les maladies à déclaration obligatoire et toute information qui ne relève pas du secret médical, sont communiquées systématiquement au ministère de la Santé.
Les Algériens qui disposent d’une carte électronique de remboursement Chifa auront-ils une nouvelle carte à puce de santé ?

Si des données des assurés sont déjà stockées dans la carte de remboursement électronique, ne peut-on pas introduire la carte de santé dans le même dispositif ? D’autant que, l’introduction d’une nouvelle carte à puce nécessite également l’équipement des médecins de lecteurs de carte.
En France, la carte vitale assure les prestations de soin et le remboursement.
«Il y a des aspects liés au secret médical, la Sécurité sociale en France dépend du ministère de la Santé contrairement à l’Algérie, mais rien n’exclut une possibilité d’interférence entre les deux systèmes d’information», a souligné Slim Belkessam. Selon lui, la masse d’information est tellement importante qu’il est difficile de la stocker dans une carte à puce qui, elle, contient uniquement des éléments de base tels que le groupe sanguin, les maladies dominantes, les problèmes d’allergie…
La base de données électronique, dit-il, existe en double, une plateforme officielle et une autre de sécurité.
«Tant que les textes d’application ne sont pas encore prêts, nous ne savons pas s’il s’agit d’une carte dédiée uniquement aux soins ou si le volet santé sera intégré dans la carte Chifa. Cependant, si l’on décide d’intégrer les prestations des soins dans la carte de remboursement, qui aura accès au dossier du malade qui contient des informations considérées comme confidentielles ?», s’interroge un médecin. «Le pharmacien aura-t-il accès aux informations du patient au même titre que le médecin ?», se préoccupe-t-il encore. Le médecin évoque aussi le problème des médecins qui ne sont pas conventionnés avec la Cnas en raison du problème de la nomenclature des actes médicaux «obsolète».
S. A.

Carte santé
L’Algérie a-t-elle les moyens de réaliser le marché ?

Jusque-là, les cartes électroniques qui contiennent des informations relatives notamment aux données de l’état civil et de la santé des Algériens, comme la carte Chifa, le passeport biométrique et la carte nationale, sont gérées par la même multinationale qui en détient le monopole. La carte santé échappera-t-elle à la règle ?
S. A.



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