
Culture : Françoise Atlan en concert ce soir à la salle Ibn-Zeydoun,
Alger
Quand une soprano interprète la musique arabo-andalouse ancestrale
La grande artiste française est actuellement en
tournée dans le cadre de la manifestation «Constantine, capitale de la
culture arabe 2015». Françoise Atlan donne un concert de musique
arabo-andalouse ce lundi 21 septembre, à partir de 19h30, à la salle
Ibn-Zeydoun, Alger.
Après Tlemcen (mercredi 16 septembre, Palais de la culture) et Oran
(samedi 19 septembre, Théâtre régional d’Oran), Françoise Atlan fait
aujourd’hui escale à Alger pour se produire à la salle Ibn-Zeydoun. Elle
sera accompagnée, cette fois encore, par Fouad Dridi, un musicien
spécialiste du répertoire arabo-andalou. Natif de Tlemcen et résidant à
Marseille, ce violoniste d’exception joue également du oud et de la
mandoline. Quant aux musiciens algériens qui composent l’orchestre, ils
ont pour nom Mustapha Menacer (derbouka), Brahim Grinou (tar), Adnane
Benkhedda (violon alto), Imad El Houari (qanun) et Mohamed Riad Kasbadji
(mandole). Que du «lourd», ce qui promet une soirée exceptionnelle. Le
public aura surtout l’occasion de découvrir la star de la soirée, la
chanteuse française Françoise Atlan, qu’on présente comme une «artiste à
la double culture, dotée d’une expression vocale unique en son genre».
Née le 27 juillet 1964 à Narbonne, Françoise Atlan est une chanteuse
lyrique au parcours atypique : en tant que soprano, elle interprète
merveilleusement bien le répertoire de la musique classique universelle
et elle est régulièrement invitée à se produire comme soliste sur des
scènes internationales prestigieuses ; en parallèle, elle mène une autre
carrière artistique, s’étant spécialisée dans l’interprétation du
répertoire des anciennes musiques traditionnelles arabo-andalouse et
ladino (ce terme désigne les musiques séfarades chantées en langue
judéo-espagnole et qui remontent au XVe siècle). Grâce à ses
enregistrements et à ses concerts, elle fait revivre ce savoir oral
ancestral. Par exemple dans ses albums Romances séfarades (où elle
chante en castillano, un dialecte andalou ancien) et Chants de traverse
(avec le morceau Ya nass). Cette chanteuse multiple, qui se considère
elle-même comme une «voix mêlée», a commencé à étudier le piano dès
l’âge de six ans. Françoise Atlan a fait des études de conservatoire, a
étudié ensuite la musicologie à l’université d’Aix-en-Province et les
techniques du chant lyrique à l’Opéra de Paris. Durant sa carrière, elle
a notamment participé au Festival des musiques sacrées de Fès, au
Gibraltar World Music Festival, fait des duos avec la chanteuse de
gharnati Bahaâ Ronda, enregistré un album (Nawah) avec le chanteur et
joueur de luth palestinien Moneim Oudwan... Françoise Atlan a été
récompensée, en 1987, par le Grand prix du disque de l’Académie
Charles-Cros. En 1994, elle est primée pour son CD Entre la rose et le
jasmin (elle reçoit le Diapason d’or). En 1998, le ministère français de
la Culture lui attribue le «Grand prix de la Villa Medicis hors les
murs» pour son collectage des musiques taditionnelles à Fès. Ce dernier
prix lui permet de suivre une formation au chant arabo-andalou de la
tradition de Fès auprès du maître Mohamed Briouel et avec qui elle
enregistre le disque Nawba M’cherqi. Le Prix Fondation Caisse d’épargne,
en 2007, la désigne comme «Meilleure artiste chant du monde» et, depuis
2009, Françoise Atlan est la directrice artistique du Festival des
Andalousies atlantiques à Essaouira (Maroc).
Les prochaines étapes de la tournée de Françoise Atlan - qui se produit
pour la première en Algérie - sont Annaba (le lundi 28 septembre à la
Maison de la culture, 19h) et Constantine (le mercredi 30 septembre à
19h, salle Ahmed-Bey).
Hocine T.
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