Actualités : Louisa Hanoune :
«Haddad est le président des oligarques»
Plus que jamais, l’Algérie est en danger et la
vigilance doit être maintenue pour faire face au privé prédateur, a tenu
à prévenir la secrétaire générale du Parti des travailleurs. Présente
hier pour présider une rencontre de ses militants d’Oran, Louisa Hanoune
a tenu des propos très acerbes à l’encontre du président du FCE qu’elle
n’a pas hésité à qualifier de président des «oligarques» et d’aller
encore plus loin «c’est un ignorant. Même si j’étais en désaccord avec
l’ancien président du FCE, ce dernier était respectable».
Amel Bentolba - Oran (Le Soir) - Louisa Hanoune s’étonne que
l’Algérie soit le seul pays à avoir deux Premiers ministres, «un
officiel et un de fait. Et il y a des personnes qui n’ont aucune
fonction officielle mais parlent au nom de l’Etat à l’intérieur et à
l’étranger et face au silence des autorités cela augure d’une grave
dérive», dit-elle.
Visiblement très remontée contre le président du FCE, lui consacrant
ainsi une grande partie de son discours : «Il dit que son organisation
est semblable au Parti des travailleurs, vous savez que le Parti des
travailleurs que nous connaissons existe chez le régime sioniste ! Nous
sommes convaincus que des membres du FCE n’acceptent pas cela.
Mais cet homme n’a pas de culture politique qui lui permette de tourner
sa langue dans sa bouche sept fois avant de parler, car c’est une erreur
grave de parler d’une organisation de patronat algérien et dire c’est un
parti des travailleurs». Pour répondre à l’une des déclarations du
président du FCE qui s’était demandé qu’ont pu faire ceux qui parlent
depuis 25 ans et se sentant visiblement concernée par cette critique,
Louisa Hanoune ne tarde pas à lui répondre : «Ceci est de l’ignorance,
cet être ne connaît pas la différence entre un parti politique et une
société privée, il ne connaît pas le rôle des partis. Mais c’est vrai il
ne connaît pas l’Histoire contemporaine de son pays».
Décrivant son ascension financière comme ayant été possible durant la
décennie noire. «Il fait partie de ceux que la tragédie nationale a
servi leurs intérêts».
Pour la SG du PT, l’oligarchie ne tolère pas la démocratie et préfère la
caporalisation de la vie politique. Ceci ne peut être possible qu’à
travers un régime totalitaire, dit-elle.
Et d’enchaîner sur les derniers propos d’Ahmed Ouyahia : «Quand le chef
de cabinet de la présidence, qui est le SG du RND, menace de faire taire
ceux qui critiquent, donc selon lui la presse doit arrêter de faire des
enquêtes, les partis doivent se taire, le peuple doit mourir dans le
silence et les travailleurs doivent accepter cette terrible
dégringolade. Nous lui répondons : non on ne se taira pas, et les
travailleurs ne se tairont pas, ni les jeunes, ni les retraités. Nous
avons le droit de critiquer, de nous opposer par des moyens pacifique et
politique. L’ère des menaces est révolue.»
Revenant une fois de plus sur les derniers changements au sein du DRS,
la secrétaire générale du PT s’interroge sur les raisons du
démantèlement du département des renseignements et de la sécurité, si ce
n’est, dit-elle par rupture des équilibres au sein de l’ANP ?
Pour l’intervenante ces derniers évènements mettent à mal la réputation
de l’Algérie. «Aujourd’hui avec cette dissolution du DRS, on arrive à la
liquidation des meilleurs cadres militaires qui ont défendu le pays.
Nous disons que le général Benhadid n’a pas porté atteinte à
l’institution militaire, il a donné des positions politiques, des
lectures avec lesquelles nous sommes d’accord ou pas mais ce sont de
simples lectures politiques.
Et la liquidation se poursuit avec une décision prise en 48 h pour
mettre à la retraite 13 généraux. Les conséquences peuvent être
désastreuses sur la sécurité nationale», prévient-elle.
Pour Louisa Hanoune, l’image qui est donnée de l’Algérie d’aujourd’hui
est celle d’un pays qui punit ses meilleurs hommes, «un Etat qui coupe
la tête d’un service d’une aussi grande importance, un Etat qui
emprisonne et réprime des généraux de l’élite qui combattent le
terrorisme et le crime organisé, qui combattent la corruption… pendant
que Chakib Khelil le voleur, le corrompu, lui, se balade tranquillement
sans être importuné», s’offusque-t-elle.
Malgré tout, le Parti des travailleurs reste optimiste car il croit en
le fait que la politique soit l’art du possible et compte poursuivre le
combat par la désignation de comités citoyens et un travail de terrain
continu de ses militants, dira la SG du PT.
A. B.
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