Actualités : ILS JOUENT AU «POUSSE-TOI QUE JE M’Y METTE»
Que cache le duel Saâdani-Ouyahia ?


Que cache le «pousse-toi que je m’y mette» auquel s’adonnent, depuis quelque temps, les deux fers de lance politiques du système, le FLN et le RND ?
M. Kebci - Alger (Le Soir)
- C’est à croire que l’intronisation de force de Ammar Saâdani fin août à la tête du vieux front et le rappel, cette année, d’Ahmed Ouyahia pour piloter l’autre parti du pouvoir participaient justement de ce souci «d’attiser» un peu plus ce duel, les deux hommes étant réputés pour le caractère corrosif, incisif, voire provocateur de leurs discours.
Et les deux hommes ne cessent, depuis, de multiplier les sorties publiques, bien agencées en matière de contenu et de timing, l’un laissant à l’autre le temps de répliquer dans un dialogue par médias interposés qui ne semble pas intéresser grand monde parmi le petit peuple. C’est que les deux hommes, «se sachant en missions commandées, font tout pour honorer dans le temps imparti, chacun, sa feuille de route», soutient un des détracteurs de l’actuel secrétaire général du FLN. Pour notre interlocuteur qui a requis l’anonymat, «plus qu’Ouyahia, Saâdani fait dans le zèle pour tenter de camoufler la carence de légitimité au sein du Front et dont il est conscient. Il multiplie alors les effets d’annonce et les propositions».
Le même constat concerne son vis-à-vis du RND dont l’un de ceux qui se réclament derrière son éviction de la tête du parti avant son come-back triomphant sur ordre de la présidence, soutient qu’«Ouyahia joue exactement le même rôle que celui dévolu à Saâdani, manière de faire croire qu’au sein même du pouvoir, il y a diversité et pluralité».
Mais quid d’autres considérations liées au souci de leadership dans le soutien au président de la République évoquées par bien d’observateurs ? Avec, notamment, cette pomme de discorde sur la forme de l’alliance autour du programme du chef de l’Etat. Alors que le patron du RND, le premier à l’évoquer, la veut comme une résurrection de la défunte Alliance présidentielle avec comme seuls membres les partis membres du gouvernement, le premier responsable du FLN veut, lui, d’un front plus large avec l’implication de tous les partis, les organisations, les associations, les syndicats et les personnalités qui soutiennent le programme du président de la République. Une contreproposition loin d’être naïve puisque parmi notamment ces organisations de masse, nombre sont amarrées au vieux front, ce qui conférerait donc à ce dernier une «mainmise» certaine sur l’initiative. Tout le contraire de ce que suggère le projet d’Ouyahia qui suppose un jeu égal avec les autres membres que sont le MPA de Amara Benyounès et le TAJ de Amar Ghoul.
Tout cela dissimule mal l’autre souci tout aussi majeur, celui de la «consistance» du butin à récolter en termes de dividendes, «proportionnel au degré d’allégeance». Ce que aussi bien Ouyahia que Saâdani n’ignorent point surtout que, sait-on jamais, ose notre interlocuteur du FLN, ces «retours d’ascenseur pourraient coller à des ambitions personnelles inavouées».
M. K.



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