Actualités : IL COLLECTIONNE LES REFUS À SON PROJET
Saâdani seul contre tous
Le secrétaire général du FLN est en passe de réussir
une prouesse inédite : celle de liguer contre lui tous les hommes
politiques, y compris ceux issus du même clan présidentiel.
M. Kebci - Alger (Le Soir) - C’est que son projet de front devant
accompagner le président de la République dans son programme est loin de
susciter l’enthousiasme de la classe politique, du moins celle
cataloguée sur le registre des grosses cylindrées.
A l’exception du patron de TAJ, le premier à signifier son adhésion à
cette initiative, non sans abandonner la sienne, celle consistant en la
constitution d’un mur de défense à même d’immuniser le pays de tout
danger extérieur.
Si le MPA et l’ANR, dont les patrons ont été des acteurs clés, voire
zélés, dans le soutien au président de la République, particulièrement
lors de la dernière élection présidentielle, ne se sont pas encore
positionnés, le RND, l’autre béquille politique du pouvoir de la taille
de celle du FLN ou presque, est réservé à l’idée.
Son secrétaire général intérimaire, le revenant Ahmed Ouyahia, a
clairement récusé, il est vrai diplomatiquement, le projet, lui
préférant le sien, celui consistant en la résurrection de la défunte
Alliance présidentielle autour des seuls partis participant au
gouvernement. Surtout qu’il était le premier sur ce «marché à la criée»
des propositions, avant que Ammar Saâdani ne vienne, quelques jours
après, au bout d’un long silence estival de près de quatre mois, le
«parasiter» par cette idée vraiment «saugrenue», la plus «inédite» de
par les contours que le patron du FLN lui dresse au fil de ses sorties
publiques.
En effet, après avoir limité les éventuels adhérents à son initiative
aux seuls acteurs politiques, associatifs et syndicaux et autres membres
de la société civile ayant soutenu le président de la République,
Saâdani «accouchera», un peu plus tard, d’un «non-sens politique». Il
proposera tout simplement à l’opposition qui tient, d’ailleurs, comme
quintessence à son union pour une grande frange d’elle, justement de sa
convergence à dépasser le pouvoir en place qu’elle ne cesse de
vilipender et de dénoncer, et souvent en des termes peu amènes, à
rejoindre ce front de soutien au président de la République. Il n’y a
que l’ancien député d’El-Oued qui peut être l’auteur de pareille
«trouvaille politique, ou plutôt politicienne» puisqu’il ne lui manquait
qu’à inviter publiquement cette opposition à faire son mea-culpa, à se
repentir et à demander pardon ! Une opposition qui, faute de répondre à
cet «appel du cœur», sous couvert «d’intérêt national à sauvegarder en
pareille conjoncture faite de nombreux défis à relever», elle qui
conçoit ce même intérêt à travers le «dépassement du pouvoir que Saâdani
et compères incarnent», qui via une transition démocratique, qui par un
nouveau consensus national à reconstruire et tutti quanti, se voit
qualifiée de tous les noms d’oiseaux par ce même Saâdani !
Et la palme sur ce registre des tristes épithètes attribués par le
secrétaire général du FLN à chacune de ses sorties revient
incontestablement à la patronne du PT qui se voit tailler des
croupières. Saâdani accuse tout simplement Louisa Hanoune de «rébellion»
contre le président de la République dont, selon lui, «elle dénonce les
engagement électoraux manqués après l’avoir de tout temps soutenu et
reconnu les résultats du 4e mandat».
Tout cela pour dire que le secrétaire général du FLN est en train de
réunir toutes les conditions idoines pour un échec «cuisant» de son
projet ainsi mort-né. Il se retrouvera seul avec comme «soutiens» cette
nuée de chefs de partis, d’organisations et d’associations, tous arrimés
au vieux front et qui ne doivent leur existence «organique» qu’à ce
genre de «besognes» d’essence purement «politicienne» qui répondent à
bien d’autres ambitions et de velléités inavouées, celles d’émerger et
de se distinguer du lot des souteneurs, trop nombreux et embarrassants…
M. K.
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