Actualités : FILALI GHOUINI, SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DU MOUVEMENT ISLAH :
«Les remaniements du gouvernement sont anticonstitutionnels»


Pour le mouvement Islah, le projet de loi de finances pour l’année 2016 consacre on ne peut plus clairement que le pouvoir en place demeure encore otage de la rente des hydrocarbures et n’est pas près de s’en départir.
M. Kebci - Alger (Le Soir) -
Un projet de loi prévu pour être débattu à partir de demain lundi à l’APN qui se caractérise, relève le secrétaire général du mouvement, Filali Ghouini, hier samedi à l’occasion d’une conférence de presse, par une avalanche de taxes et de nouvelles charges pour le citoyen. Il y a également, a-t-il ajouté, le maintien «inutile» des fonds spéciaux au nombre de 55.
Le comble, a-t-il regretté, est que pour leur quasi-majorité, ces fonds qui ne profitent pas à l’investissement, ne sont exploités que «faiblement», voire «trop petitement», insistant sur le piétinement de la première loi du pays, la Constitution, par ceux censés la respecter et veiller à son application. Et d’en vouloir pour preuve le fait que le Premier ministre passe outre l’obligation constitutionnelle de présenter annuellement sa déclaration de politique générale, lui qui délègue à chaque fois le ministre en charge des Relations avec le Parlement pour le représenter à l’occasion des séances de questions orales.
Ghouini a considéré, dans la foulée, que les divers remaniements ministériels opérés sont «anticonstitutionnels» puisque le premier texte du pays «n’y fait aucunement mention» et parle seulement et uniquement «de fin de mission du gouvernement dans sa totalité». Le secrétaire général du mouvement Islah s’est interrogé, par ailleurs, sur le caractère «généraliste» du dernier rapport de la Cour des comptes, une institution respectable qui nous a habitués dans ses précédents rapports à plus de détails. Et à Ghouini de voir derrière cette entorse à cette rigueur, des pressions que la Cour des comptes aurait subies. Réitérant son plaidoyer pour un «consensus national» qui suppose un «dialogue large et responsable» à même de déboucher sur un «gouvernement consensuel et des mécanismes tout aussi consensuels à même de dépasser l’actuelle grave crise du système», le chef islamiste estimera que tout Algérien a «le droit absolu de solliciter une rencontre d’avec le chef de l’Etat».
Allusion on ne peut plus claire à la démarche des «19-3» dont la demande d’audience au Président de la République a suscité une levée de boucliers de la part des partisans du chef de l’Etat. Pour Ghouini, la démarche des «19-3» conforte ce que l’opposition a de tout temps clamé ; soit que le Président de la République est «isolé».
Et de s’interroger ; et si c’était l’opposition qui avait émis le propos «révisionniste» de Ammar Saâdani au sujet de la position du pays par rapport à la question sahraouie, considérant que le plaidoyer du secrétaire général du FLN pour l’innocence de l’ex-ministre de l’Energie cité dans l’affaire de Sonatrach II dont il a mis la cabale sur le compte d’éléments du DRS, est une preuve tangible de l’existence d’une latente bataille entre divers clans du pouvoir, lui qui, pourtant clamait il n’y a pas longtemps que tout allait pour le meilleur du monde en haut-lieu !
M. K.



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