Culture : Zorosa, tigresse des ksour d’Ahmed Derdour
un message de paix et de respect, selon Annie Poirier
Dans une critique littéraire dans les éditions
Stellamaris, l'écrivaine et poétesse Annie Poirier juge que l’ouvrage
intitulé Zorosa, tigresse des ksour, de l’auteur Ahmed Derdour, est un
message de paix et de respect.
«Quel bel hommage au grand courage des femmes», écrit-elle, «une plus
belle leçon de civisme que celle offerte par l’auteur, quand il raconte
avec la force de la vérité les failles de l'histoire de son pays,
l'Algérie, failles creusées à la suite de la colonisation, l'amenant à
constater que les pauvres restent pauvres et que les plus riches
demeurent des exploitants. Car aimer son pays c'est reconnaître ce qui
en fait la richesse et la beauté, tant au niveau culturel que
géographique mais c'est aussi savoir analyser la vie d'un peuple quand
celui-ci continue à souffrir d'injustice ou de persécution…». «À travers
l'histoire de Zorosa, tigresse des ksour, l'auteur nous transporte dans
un quartier pauvre de Aïn-Séfra, au cœur d'un univers typiquement
féminin, non dénué de charme, dont l'auteur décrypte parfaitement la
psychologie sans aucune misogynie, bien au contraire !
Ahmed est cet homme respectueux de la femme tel que le serait un bon
père de famille envers sa propre enfant…» Zorosa ne serait-elle pas
cette enfant que nous voyons évoluer au cours des pages... ? Quel bel
hommage au grand courage des femmes, non seulement dans leur quotidien
mais aussi dans leurs engagements pour faire régner, en dépit de leurs
conditions de vie souvent difficiles, plus de justice et de paix, quitte
à aller jusqu'à mettre en danger leur propre vie.
C'est à travers les péripéties de cette jeune femme chargée de mission
contre les abus militaires que l'auteur met en avant sa juste souffrance
en condamnant la cruauté humaine rappelant les horreurs de la guerre.
Nonobstant quelques pages, obligatoires à mon avis, dans lesquelles
Ahmed décrit maintes formes de persécutions, jamais nous ne sentons
d'agressivité dans son récit. En plus d'être un roman descriptif d'une
autre culture, il est aussi ce cri tant de fois répété, ce «plus jamais
ça !...» qu'il retranscrit dans sa conclusion par cette phrase écrite en
majuscules : «Reconnaître les droits d'un peuple différent du nôtre est
une vertu.» Pour tout cela, je vous recommande ce roman, dont la seule
prétention, en dehors du plaisir de l'écriture à laquelle l'auteur nous
a habitués, est d'être un message de paix et de respect du prochain
quelles que soient nos origines», conclut Annie Poirier dans son
message.
Pour rappel, Zorosa, c’est cette moudjahida qui a subi les affres du
colonialisme au camp de torture de Dzira, à Aïn-Sefra. C’est le combat
mené par la femme safraouia durant la guerre de Libération nationale.
Tous les faits sont tirés à partir d’évènements et récits véridiques
qu’a connus et vécus Aïn-Séfra et l’auteur Ahmed Derdour, natif de cette
ville, a voulu rendre dans cette édition un grand hommage à cette dame
ainsi qu’à ses compatriotes torturés dans ce sinistre camp de la Dzira à
Aïn-Séfra.
B. Henine
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