Régions : Le gasoil et la hausse des prix du poisson
Colère des patrons de pêche à Mostaganem
Faisant un état des lieux au niveau du port de pêche
et de plaisance de la Salamandre, un des patrons de pêche affirme que :
«Le carburant représente 80% des charges d’un bateau et la première des
choses à décider était de subventionner le prix du gasoil pour les
pêcheurs, car il n’est pas facile de débourser quotidiennement pour des
centaines de litres de gasoil sans savoir si la pêche sera bonne ou pas,
et il nous arrive le plus souvent de rentrer bredouilles surtout en
période hivernale.» Ce sont les mandataires et autres intermédiaires qui
ont annoncé de facto la couleur en élevant les prix du poisson.
A la poissonnerie de la ville qui est bien fournie en presque toutes
sortes de poissons, les prix ont pris de l’envol dès le début de cette
semaine ; jugez en, la crevette royale à 3 000 DA le kilo, le pageot
royal à 1 000 DA, la dorade à 1 600 DA, le merlan à 1 500 DA, le rouget
de roche à 1 500 DA, le petit rouget à 800 DA et la liste est encore
longue, sans omettre notamment la sardine qui était, il n’y a pas si
longtemps l’un des plats abordables par excellence pour toutes les
couches sociales, est devenue par la force des choses, un produit
inaccessible pour les pauvres.
La mercuriale des prix de la sardine affichait lundi dernier 600 DA le
kilo, donc le moins que l’on puisse dire est que ce poisson n’est guère
à la portée de tout le monde. Voulant connaître son point de vue sur
cette hausse subite des prix du poisson, le directeur de la pêche et des
ressources halieutiques de la wilaya a avancé que la pêche est une
activité qui se vit au rythme des saisons, donc, pour le mois de janvier
c’est la basse saison et qu’il y a peu de poissons, conséquence de cette
hausse des prix.
Concernant l’augmentation du prix du gasoil, il a déclaré qu’une étude
est en cours par le ministère pour une détaxe du gasoil au profit des
pêcheurs et des agriculteurs et qu’en outre, son ministère ne lésine pas
sur les moyens pour développer davantage le secteur de la pêche et de
l’aquaculture puisqu’il accorde des crédits d’exploitation et
d’investissements à des taux d’intérêt zéro pour assurer
l’autosuffisance.
Ces crédits sont estimés entre 5 à 10 millions de DA pour les pêcheurs
et 30 à 100 millions de DA pour les investisseurs en aquaculture.
A. B.
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