Régions : BARRAGE DE KEF EDDIR DE DAMOUS
L’autosuffisance en eau en perspective


La visite que vient d’effectuer récemment à Tipasa M. Nouri, ministre des Ressources en eau et de l’Environnement, avait permis de visiter le projet du barrage Kef Eddir situé dans la daïra de Damous, ainsi que la mise en service de deux réservoirs de 5 000 m3 et de 3 000 m³ à Sidi Yahia, dans la commune de Cherchell. Ajoutons, en outre, que lors de ce périple, le ministre a visité la commune de Sidi Amar où il a procédé à la mise en service de l’extension de la station de traitement du barrage de Boukerdane.
Cette tournée a permis aussi de visiter le Centre d’enfouissement technique (CET) de Sidi Rached et de la station d’épuration du Chenoua, ainsi que le projet du parc citadin et du projet d’aménagement des Anses du Kouali à l’est de Tipasa. Il convient de noter, par ailleurs, que le taux d’avancement des travaux du barrage de Kef Eddir à Damous est à 98% et qu’il sera réceptionné en 2016.
Le ministre a affirmé, à ce titre, que l’Etat a consacré plus de 10 milliards de dinars pour ce projet hydraulique. En effet, ce monumental barrage hydraulique de Kef Eddir, distant de 20 kilomètres au sud-ouest de la ville de Damous est situé à égale distance des villes de Ténès, Aïn Defla et Cherchell, et offre un site panoramique, voire féerique tel un joyau serti dans un cocon à l’image de l’enclavement de ce barrage dans la redoutable et sinistre forêt de Kef Eddir. Il convient de noter, en outre, que la construction de ce barrage démarrée en 2006 devait s’achever dans un délai fixé à 35 mois à compter de la date de sa mise en projet. Aujourd’hui, cet immense ouvrage devra être réceptionné en 2016 malgré l’optimisme des premières déclarations qui avançaient la date de juin 2014.
Force est d'admettre, toutefois, que la finalisation des travaux ainsi que la réception du barrage de Kef Eddir seront d'un apport remarquable et certain pour le développement de l'immense vallée agricole, constituée par le croissant fertile des vallées de Damous, Larhat, de la bande agricole côtière de Gouraya, de Oued Sebt, et de Messelmoun.
Ce barrage d’une capacité de production de 125 millions de mètres cubes d’eau par an est un géant qui alimentera toute la région et les wilayas environnantes. Il va desservir la wilaya de Tipasa avec plus de 21 millions de mètres cubes par an pour les besoins de l’AEP. Les besoins touristiques et ceux de l’agriculture, qui se taillent la part du lion avec 17 millions de mètres cubes/an, seront eux aussi desservis par ce barrage.
La wilaya de Chlef va disposer quant à elle de plus de 12 millions de mètres cubes par an, tandis que la wilaya de Aïn Defla aura près de 8 millions de mètres cubes d’eau par an, à partir du barrage de Kef Eddir.
Ainsi, le barrage de Kef Eddir va pourvoir aux besoins d’une partie de la wilaya de Chlef. Ces besoins en AEP sont de près de 4 millions de mètres cubes par an.
Pour la wilaya de Aïn Defla, le barrage de Kef Eddir va couvrir les besoins en AEP estimés à près de 8 millions de mètres cubes d’eau par an.
Quant à la wilaya de Tipasa, le barrage de Kef Eddir va pourvoir aux besoins estimés à plus de 21 millions de mètres cubes d’eau par an. Les besoins en eau potable touristique sont estimés à près de 15 millions de mètres cubes d’eau par an.
Cette capacité hydrique de Kef Eddir va être également renforcée par l’augmentation de la capacité de production de la station de dessalement de l’eau de mer de Fouka qui atteindra les 200.000 m3/jour. En effet, la capacité journalière actuelle de la station de Fouka est de 120.000 m3.
Force est, cependant, de constater aussi que le barrage de Boukourdane, à Sidi Amar, reste d'un immense apport pour l'alimentation des citoyens de la wilaya en eau potable. Tandis que l'apport des projets de barrages de Kef Eddir et de Taourira, sera déterminant dans la satisfaction totale des besoins des citoyens de Tipasa en eau potable.
Il est aussi à noter que les actions engagées jusqu'ici ont permis de réaliser 645 forages dans la wilaya de Tipasa, et 2 258 puits permettant un débit total de 9 288 litres par seconde, et ont permis aussi d’irriguer 10 666 hectares en localisé, 4 524 hectares par aspersion et 12 219 hectares par système gravitaire, autant de moyens pour la wilaya de Tipasa qui dispose d’une surface agricole utile de 64 729 hectares occupée par 6 913 exploitations et composée de 13 898 agriculteurs identifiés.
Les capacités offertes par le barrage de Boukourdane sont aujurd’hui de l’ordre de 34 000 m3/jour. Depuis 2011, c’est la station de dessalement de Fouka qui fournit 120 000 m3 d’eau par jour.
Le périmètre irrigué de la Mitidja ouest d’une valeur de deux milliards de dinars devra permettre l’irrigation des daïras de Cherchell, Tipasa, Sidi Amar et Hadjout, mais avec l’incontournable apport du barrage de Kef Eddir qui devra prendre en charge simultanément et totalement les besoins en eau de l’Eldorado agricole constitué par les daïras de Gouraya Damous, Ténès, mais aussi Koléa et Ahmer-el-Aïn ainsi que le périmètre irrigué de cette contrée allant d’El Affroun, Ahmer-El-Aïn, Attatba, Hadjout jusqu’à Koléa.
Houari Larbi



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