Chronique du jour : SOIT DIT EN PASSANT
Chut ! ça viole en Afrique
Par Malika Boussouf
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Il est des jours comme ça où j’éprouve une certaine amertume à reprendre
une information qui, à l’époque de sa publication, avait suscité
beaucoup d’émotion. Un grand malaise était palpable, notamment, auprès
de ceux qui découvraient en leurs soldats dépêchés, en Afrique, pour
assurer la paix à ces populations en proie à des conflits permanents,
des monstres en treillis d’un genre nouveau.
Aujourd’hui encore, l’abjection, rendue publique par la presse
occidentale, il y a plus d’un an déjà, n’a pas encore été punie.
L’infamie n’est pas décrite en tant que telle, parce que les faits
dénoncés seraient encore hypothétiques. Ils ne sont pas encore «avérés»
! «Avéré» est l’un des termes que l’on emploie souvent quand on veut,
entre autres, noyer le poisson et faire oublier le délit. De décembre
2013 au printemps 2014, des soldats ont trompé leur ennui en agressant
sexuellement des enfants et autres adolescents.
Au début du mois en cours, on parlait encore d’allégations de viols
alors qu’un petit garçon de 7 ans et sa sœur à peine plus âgée que lui
venaient d’enfoncer le clou en affirmant qu’ils avaient, eux aussi, été
abusés en échange d’une bouteille d’eau et de biscuits. Encore une fois,
les doigts accusateurs ont été pointés en direction de militaires
français de la mission Sangaris, stationnés à proximité d’un camp de
réfugiés près de l’aéroport de Bangui.
Ce qui est terriblement injuste, c’est que l’on en parle de façon
épisodique. Je n’arrive même pas à me représenter l’image de ces Rambo,
envoyés spéciaux pour y protéger des populations sans défense et qui se
paient en retour de façon aussi infâme.
Des Casques bleus français mais aussi des soldats de quatre ou cinq
autres nationalités sont pointés du doigt. Et plutôt que de tenter d’en
finir avec les déviances qui se multiplient là où l’on pense pouvoir
agir à l’abri des regards, c’est le chef de la mission de l’ONU en
Centrafrique que l’on démet de ses fonctions pour avoir fait fuité
l’affaire. La sanction a été exécutée par Ban Ki-moon en personne.
L’honneur est-il sauf pour autant ?
M. B.
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