Monde : Accord russo-américain sur une trêve en Syrie
Damas accepte, Pékin acclame et Ankara se dit sceptique
Le gouvernement syrien a annoncé hier qu'il acceptait
l'accord russo-américain sur l'arrêt des combats en Syrie, mais qu'il
continuera à combattre les groupes terroristes exclus de l'accord.
«La République arabe syrienne annonce qu'elle accepte la cessation des
hostilités, sur la base de la poursuite des opérations militaires pour
lutter contre le terrorisme du groupe autoproclamé «Etat islmaique» (Daesh),
le Front Al-Nosra (branche syrienne du réseau terroriste al-Qaïda) et
les autres groupes terroristes qui leur sont liés conformément à
l'annonce russo-américaine», a indiqué le ministère des Affaires
étrangères.
«En vue de garantir le succès de la cessation des hostilités prévue
samedi, le gouvernement syrien est prêt à coordonner avec le côté russe
pour déterminer quelles sont les régions et les groupes armés qui feront
l'objet du cessez-le-feu», poursuit le ministère.
L'accord russo-américain exclut Daesh, Al-Nosra (branche syrienne
d'Al-Qaïda) mais aussi des organisations classées «terroristes» par le
Conseil de sécurité de l'ONU et non identifiées dans le texte. Par
ailleurs, la Chine a salué hier l'accord russo-américain sur l'arrêt des
combats en Syrie.
«Cet accord illustre la volonté de traduire le consensus en actions», a
déclaré la porte-parole de la diplomatie chinoise, Hua Chunying, lors
d'une conférence de presse, notant qu'«un cessez-le-feu et la fin des
violences constituent une partie importante du processus politique en
Syrie».
«La Chine espère que le Groupe international de soutien à la Syrie (GISS)
appellera les parties concernées à mettre en œuvre de manière complète
ces dispositions concrètes et à créer des conditions externes favorables
à la reprise d'un nouveau cycle de pourparlers de paix à Genève le 25
février», a souligné Mme Chunying.
«Un règlement politique est la seule solution au dossier syrien»,
a-t-elle relevé.
De son côté, La Turquie, tout en saluant hier le projet américano-russe
de cessez-le-feu, prévu samedi en Syrie, s'est dit «peu optimiste» sur
sa portée et avertit de riposter contre une éventuelle attaque de la
milice kurde syrienne.
«Je salue cette trêve, mais je ne suis pas très optimiste qu'elle sera
respectée par toutes les parties», a déclaré le vice-Premier ministre
turc, Numan Kurtulmus, à un groupe de journalistes. «Nous espérons que
personne ne tentera de procéder à des frappes aériennes, que personne ne
tuera des civils pendant que le cessez-le-feu est en vigueur. Nous
espérons que tous les groupes en Syrie, y compris l'opposition modérée,
prendront part à la reconstruction du pays à la fin des négociations», a
ajouté M. Kurtulmus.
L'artillerie turque bombarde depuis plus d'une semaine les positions des
forces kurdes syriennes du YPG (unités de protection du peuple) aux
alentours d'Azaz (nord de la Syrie) et ses environs, proche de sa
frontière, en riposte, selon Ankara, à des tirs de cette milice,
conformément aux règles d'engagement établies par Ankara.
Sur ce point, M. Kurtulmus a prévenu que la Turquie continuera «si
nécessaire» de riposter aux tirs provenant de la Syrie même lorsque la
trêve entrera en vigueur. «La Turquie défendra son intégrité
territoriale, c'est clair», a-t-il insisté.
L'accord russo-américain intervient au moment où les groupes terroristes
et rebelles sont grandement affaiblis après une offensive d'envergure de
l'armée appuyée par l'aviation russe dans la province septentrionale
d'Alep, à la frontière turque.
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