Actualités : APRÈS L’ATTAQUE CONTRE LE SITE GAZIER DE KRECHBA
Bras de fer discret entre Sonatrach et BP
Certaines entreprises pétrolières étrangères tentent
actuellement de mettre à profit la situation qui prévaut dans le Sud
pour faire pression sur l’Algérie. Depuis l’attaque menée contre le site
gazier de In Salah, British Petroleum «manœuvre» dans ce sens dans
l’objectif évident d’en arracher plus à moindre prix, a-t-on appris de
bonne source.
Abla Chérif (Le Soir) - La pression ne s’effectue pas de manière
officielle comme on pourrait l’entendre. Selon les informations en notre
possession, il se trouve, cependant, que depuis vendredi et au lendemain
donc de l’attentat avorté d’In Salah, BP s’arrange pour faire parvenir à
bon entendeur ses réticences et des tergiversations autour de ces
activités en raison de la situation sécuritaire prévalant dans la
région. Il s’agissait en fait d’une sorte de «chantage» davantage
destiné à l’obtention d’acquis supplémentaires (des permis
d’exploitation, entre autres) à des coûts moindres, affirment les mêmes
sources qui indiquent également que BP a été destinataire d’une fin de
non-recevoir. Des discussions ont été entamées avec les Algériens sur la
question et il en est ressorti une décision de BP de poursuivre ses
activités selon les objectifs tracés et les conditions préalablement
prises par les deux parties. Bizarrement, une dépêche de Reuters a
annoncé hier que l’entreprise avait cessé ses activités. L’agence a même
indiqué que le P-dg de la Sonatrach s’était déplacé samedi sur les lieux
et remonté le moral de l’équipe de BP «qui a fermé son usine pour raison
de sécurité». Cette information n’a, à aucun moment, été évoquée par
British Petroleum qui a pourtant mis en ligne sur son site un communiqué
relatant l’attaque perpétrée. L’entreprise s’est contentée de raconter
ce qui s’était passé et aucune incidence concrète ne s’est manifestée
sur le terrain, contrairement à ce qui s’était produit en 2013 suite à
l’attaque perpétrée contre le site de Tiguentourine. Les employés de BP
avaient alors carrément plié bagage et l’usine avait été fermée.
Manipulation ? Manœuvres destinées à faire pression sur l’Algérie en
raison de la situation particulière que connaît le Sud ?
Quoi qu’il en soit, il faut savoir que l’opération de recherches
déclenchée peu de temps après les tirs d’obus a permis d’abattre quatre
terroristes près de Krecheba, non loin du site gazier en question. Au
cours de cette même opération, trois autres individus armés ont été
arrêtés par les éléments de l’ANP. Un communiqué du MDN avait d’ailleurs
mis l’accent sur la rapidité de la réaction du «détachement de l’armée
en charge de la protection du site, ce qui a permis de mettre en échec
la tentative, de même qu’il a été procédé immédiatement au bouclage de
la zone et une opération de recherches et de fouilles a été déclenchée
avec les moyens appropriés, dont des hélicoptères».
Sonatrach avait, elle aussi, réagi en publiant un communiqué pour
informer que le «dispositif d’alerte mis en place avait parfaitement
fonctionné et permis de mettre en échec cette tentative». Après
l’attaque de Tiguentourine (In Amenas) perpétrée en janvier 2013, les
autorités algériennes avaient revu le dispositif sécuritaire déployé
autour des sites pétroliers. A cette époque, l’ancien ministre de
l’Energie et des Mines avait même animé une conférence de presse pour
faire état de cette «nouvelle approche en matière de sécurité» et avait
annoncé que «les partenaires partaient souvent sur le terrain pour
constater d’eux-mêmes la nature de ces mesures».
A. C.
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