Chronique du jour : SOIT DIT EN PASSANT
S’arranger avec la crise


Par Malika Boussouf
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Il est des jours comme ça où je me dis, après réflexion, que nous avons tous des rêves qui n’aboutissent jamais. Quelquefois par la faute des autres, mais aussi et surtout par la nôtre, puisque nous sommes encore incapables de choisir par nous-mêmes la meilleure manière de satisfaire nos attentes.
Aujourd’hui, une grande partie de ceux qui n’ont plus envie de jouer aux révolutionnaires va se planquer derrière le fait que Bouteflika lui a apporté la paix en mettant fin à cette guerre qui lui avait été déclarée par le terrorisme barbare. C’est cet aveuglement du système qui fait que ce dernier ne mesure pas la déliquescence à laquelle il participe et dont il se rend responsable. En voulant faire au mieux pour sa pérennité, il a fermé les yeux sur les antécédents d’assassins qui se sont un jour découvert et des ambitions de partenaires politiques et des qualités d’hommes d’affaires. La question que les observateurs se sont immédiatement posée, c’est avec lequel des deux profils on allait composer ? En haut lieu, on aura vite tranché en faveur des deux, sachant qu’aucune partie n’endosserait le rôle de figurant. C’est ainsi que l’on conviendra d’amnistier les assassins et de fermer les yeux sur les florissantes affaires montées, par eux, grâce, entre autres, à l’argent du racket amassé durant la décennie noire et blanchi, pour beaucoup, dans l’import-import. C’est cette complaisance des autorités qui permet, lorsque les uns lèvent le pied parce qu’ils sont occupés ailleurs, aux autres de prendre le relais pour veiller au grain et à la bonne marche des transactions. Tout cela m’est revenu en mémoire, lorsque j’ai écouté à la Radio algérienne que sur 1 200 entreprises promues à l’exportation, seules 350 le font. Mais quoi exporter me diriez-vous, si nous ne sommes même pas fichus de produire une part de notre alimentation ? Je me demande à quoi les Algériens choisiraient de renoncer, en premier, si la crise venait à s’aggraver ? Consommer, on aime tellement ça !
M. B.





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