Actualités : Enseignants contractuels
Benghebrit prend à témoin l’opinion publique
La ministre de l’Education nationale prend à témoin
l’opinion publique concernant l’effort réalisé à l’égard des enseignants
contractuels. Selon elle, les pouvoirs publics ont répondu à la
revendication des enseignants contractuels à travers la valorisation des
années d’expérience. Nouria Benghebrit appelle au respect des lois de la
République et demande aux contractuels de s’inscrire au concours de
recrutement.
Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - Les pouvoirs publics ne
feront pas plus de concessions que ce qu’ils ont déjà fait à l’égard des
contractuels et ils n’ont pas l’intention de céder au chantage.
Cependant, Nouria Benghebrit a supplié hier les enseignants à faire
preuve de plus de sagesse pour reprendre les cours. «S’il vous plaît,
une trêve pour l’école, une trêve pour les enfants», a-t-elle supplié.
La ministre a rappelé lors d’une conférence de presse durant laquelle
elle voulait expliquer la position des pouvoirs publics envers la
situation des contractuels, toujours en grève de la faim aux portes
d’Alger, à Boudouaou, que deux millions d’élèves vont entamer ce mois de
mai les examens de fin d’année. Elle demande donc aux enseignants de ne
pas perturber ce troisième trimestre. Benghebrit dit vouloir prendre à
témoin l’opinion publique concernant l’effort pédagogique qui a été fait
à l’égard des contractuels et affirme que les pouvoirs publics ne sont
pas insensibles à la situation des enseignants. La preuve, dit-elle,
trois réunions ont été tenues avec les représentants des contractuels et
deux délégations ont été dépêchées à deux reprises à Boudouaou pour
déclencher des négociations avec eux. «J’ai été désolée du fait que les
enseignants ont refusé de négocier dans un établissement scolaire pour
exiger un dialogue dans la rue», a-t-elle indiqué.
La ministre a rappelé que les protestataires demandent une intégration
sans condition, mais c’est une chose contraire aux lois de la République
et à la loi du travail. Le ministère, dit-elle, a répondu à leurs
préoccupations « légitimes » liées aux versements des salaires et des
primes. «Nous avons pris des dispositions pour garantir la transparence
concernant le déroulement du concours à travers les inscriptions en
ligne et les corrections qui vont se faire en présence du partenaire
social. Cependant, concernant leur revendication d’intégration sans
condition, le Premier ministre nous a proposé la valorisation de
l’expérience dans la notation et la Fonction publique a accordé de zéro
à six points pour l’expérience professionnelle», a rappelé la ministre.
Dans un ultime effort de dénouement de la situation, le ministère de
l’Education a promis de renouveler les contrats des candidats qui ne
seront pas admis au concours. Des propositions, dit la ministre, qui
garantissent l’égalité des chances pour tous les citoyens de concourir
dans le cadre de la Fonction publique. Jusqu’à hier, en effet, dit-elle,
867 160 candidats se sont inscrits au concours de recrutement de 28 000
enseignants. «Cette catégorie pour laquelle nous avons donné espoir
d’intégrer cette profession appelle aussi au respect des lois de la
République. Hier, c’était la promotion sans condition, aujourd’hui,
c’est l’intégration sans condition, je ne sais pas, que vont-ils
demander demain ? Un salaire sans condition ? Si nous continuons dans
cette logique, même un candidat au bac qui n’a pas réussi son examen
plusieurs fois peut demander d’intégrer la fac sans condition», a
indiqué la ministre ironiquement. Elle a rappelé que le secteur compte
28 filières et 46 grades et que l’intégration sans condition peut-être
exigée par tous ces contractuels de ces différentes filières qui sont au
nombre de près de 78 000 contractuels. «Nous sommes extrêmement tristes
de voir des enseignants dans cette situation et lorsqu’ils vont
rejoindre leur postes; nous allons mobiliser tous les spécialistes en
psychologie pour accompagner ces enseignants pour que le retard se fasse
sans problème psychologique. Si nous voulons de la rigueur dans les
établissements scolaires, nous devons préserver l’image de
l’enseignant», a-t-elle soutenu.
Benghebrit a lancé un appel à ses enseignants «par respect à eux, en
tant que personnes et par respect à la profession qui exige de
l’exemplarité, par respect à l’enseignant qui est un exemple» de «faire
preuve de sagesse» pour rejoindre leurs postes de travail et de
s’inscrire au concours. «Les pouvoirs publics ont répondu à travers la
valorisation de l’expérience, chose qui n’existait pas auparavant. Nous
n’avons lésé personne», a-t-elle encore rappelé.
Les attestations de travail peuvent êtres déposées le jour du
concours
La ministre de l’Education a indiqué hier que les contractuels n’ayant
pas encore pu retirer leur attestation de travail pour l’intégrer dans
leur dossier de candidature peuvent la déposer le jour du concours, le
30 avril prochain.
Une commission pour mettre les normes d’un contrat à durée déterminée
Nouria Benghebrit a annoncé hier qu’elle allait installer une commission
de travail pour mettre les normes d’un contrat à durée déterminée. Les
postes de contractuels, dit-elle, sont occupés par «connaissance, par un
réseau relationnel et par proximité. Mais ce n’est pas la faute des
contractuels, les coupables c’est nous car nous n’avons pas mis en place
des critères dans ce domaine».
S. A.
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