Sports : Le MC Alger a un nouvel entraîneur
Quand les «visionnaires du Mouloudia» se trompent de solutions !


Un nouvel entraîneur, un autre, un énième pour le Mouloudia. Depuis hier, l’équipe mouloudéenne est coachée par Abdelkrim Bira. Sollicité, au même titre que d’autres techniciens à l’exemple de Noureddine Saâdi, Abdelatif Bourayou ou Youcef Farhi, pour faire «le conseiller», M. Bira a hérité du poste d’entraîneur principal reléguant l’intérimaire Lotfi Amrouche (DTS jeunes) à l’assister dans ses nouvelles missions.

Mohamed Bouchama - Alger (Le Soir) - Ce qui devait se produire début février a fini par se concrétiser au sortir du premier tiers du mois d’avril. Deux mois de perdus, donc, pour que la direction d’Achour Betrouni convienne à livrer l’avenir immédiat de l’équipe première du club algérois. Soit les cinq dernières journées du championnat de Ligue 1 en sus d’une demi-finale face à l’US Tébessa et éventuellement la finale prévue le 1er mai. Bira et les «restes» du staff d’Ighil Meziane (l’entraîneur des gardiens Lezzoum et le préparateur physique Sayah) auront à gérer l’alternance. Jusqu’au 27 mai exactement date à laquelle la saison 2015-2016 prendra fin. 46 jours durant lesquels il faudra assurer le maintien, l’équipe, 9e au classement de la Ligue 1 après 25 journées avec 32 points (ex æquo avec l’USMH), pourrait se retrouver dès vendredi prochain seconde équipe non-relégable si le CSC (29 points) qui reçoit l’ASMO s’impose lors de cette mise à jour. Les Algérois ne devanceraient alors que les formations déjà condamnées, le RCA (19 points) et l’ASMO (18 points), ainsi que l’USMB en péril face au MOB, vendredi, laquelle formation compte 28 points (31 en cas d’exploit au stade de l’UMA), et le RC Relizane qui a réussi le nul, samedi passé, à Alger face au CRB. L’équipe de la Mina est, par hasard, la dernière victime des camarades de Chaouchi. Le Mouloudia ne s’étant plus imposé depuis la 17e journée, réalisant, au passage, deux qualifications mitigées face au… RCR et à Ghriss. C’est le «bilan» réalisé par Lotfi Amrouche incapable, malgré sa bonne volonté, à hisser le niveau de conscience de ses joueurs et les performances du club. Qu’en sera-t-il du Mouloudia sous le règne d’Abdelkrim Bira. Un coach bourré de diplômes mais qui n’a pas eu le parcours qu’il mérite. C’est vrai qu’il a dirigé un certain nombre de clubs huppés, entre autres l’ESS, le NAHD et le MCA mais son palmarès se limite à des titres obtenus à la barre technique de clubs de second palier.

Que peut Bira, que veut Betrouni ?
Le Mouloudia d’Alger vit mal l’ère du professionnalisme. Structurellement, d’abord. Le club Doyen qui fête cette année ses 95 ans d’existence a consommé depuis le lancement du modèle économique dans la gestion footballistique une bonne dizaine de présidents, délégués ou coordinateurs sans pouvoir s’offrir la stabilité espérée. Sur un plan technique, depuis 2010, année du titre national anté-professionnalisme, l’équipe première a vu défiler une ribambelle de coachs, nationaux et étrangers, sans vraiment assurer cette dynamique du succès que le peuple du Mouloudia réclame.
Le dernier en date s’appelle Abdelkrim Bira, déjà passé pour faire le «pompier» après avoir été, à ses débuts professionnels, formateur de nombre de générations de jeunes footballeurs chez les Vert et Rouge. Un Abdelkrim Bira qui aura, comme d’habitude, la mission de secouer un cocotier vidé de sa substance, de sa sève. A savoir un groupe de joueurs que seule la soif du gain motive.
Pas besoin de rabâcher le train de vie que mènent les employés de luxe de la Sonatrach. Des citoyens au-dessus de la mêlée qui crient à l’infâme injustice de voir leurs salaires momentanément bloqués ou leur versement retardé.
De pitoyables footballeurs qui, chaque saison, empochent des milliards sans en justifier ces mirobolantes indemnités. Si bien que les différentes directions imposées par la société pétrolière se suivent sans pouvoir contenir cette saignée : Hadj Taleb, Abdelkrim Raïssi, Achour Betrouni et tous les autres dirigeants, membres du Conseil d’administration de la SSPA, ne sont, en fait, là que pour gérer la masse salariale de la seule équipe A. Un chapitre qui grève les finances d’une société sportive outrancièrement dépensière à telle enseigne que nombre de partenaires et prestataires font la queue devant le siège de la SSPA à Hydra en vue de se voir régularisés.
Ce qui a fini par éveiller, semble-t-il, les cercles décisionnels de la Sonatrach. Un audit serait, à en croire certains, en cours de finalisation pour déterminer les responsabilités de cette «roulette russe» qui veut achever le Doyen. Il est, en effet, plus possible de «comprendre» qu’un club qui dort sur un matelas de 80 milliards de centimes/an ne génère pas de profits autres que pour les salariés (joueurs, entraîneurs et administrateurs). La Sonatrach qui n’a pas besoin de s’allier au sport pour se faire connaître n’a pas, non plus, intérêt à vivre continuellement au rythme des scandales. Et la gestion de la section football du MCA semble garantir un scandale aussi ravageur que ceux qui souillent l’image de la firme pétrolière algérienne depuis pas mal d’années. Un MCA qui n’a aucune assise fondamentale : ni stade, ni moyens logistiques encore moins des hommes pour veiller à sa bonne gouvernance. Avec Bira, le Mouloudia peut (doit) se sauver de la relégation. L’enfant d’Hussein-Dey peut même offrir une 8e coupe d’Algérie aux millions de Mouloudéens. Serait-ce une finalité ? Pour Betrouni et ses pairs, peut-être. Le MCA, lui, continuera à vivoter malgré les investissements colossaux et les promesses émises par ceux-là mêmes qui veulent la mort du Doyen.
M. B.



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