Actualités : JOURNÉE DE PROTESTATION ET DE SOUTIEN DU CNAPEST AUX
GRÉVISTES DE BOUDOUAOU
Mobilisation réussie à Boumerdès
Le Cnapeste de Boumerdès a réussi la mobilisation de
soutien de ses adhérents en faveur des enseignants contractuels en
protestation depuis plus d’une dizaine de jours à Boudouaou dans la même
wilaya.
Hier, des centaines d’enseignants titulaires ont fait le déplacement
jusqu’au siège de la Direction de l’éducation de Boumerdès pour appuyer
cette action de solidarité.
Concernant l’arrêt de travail, à travers toute la wilaya, auquel ce
syndicat a appelé, les responsables syndicaux de cette localité nous ont
affirmé que le taux de participation dépasse les 70% parmi le personnel
de l’enseignement des 3 paliers. Il est question, d’après eux, de
l’application de ce mot d’ordre (grève) dans 44 lycées sur les 45
existants, de 97 CEM sur 102 et de 180 écoles primaires sur 370 que
compte la wilaya. Nous avons demandé à voir le DE (Directeur de
l’éducation) pour nous donner ses statistiques mais les agents de
service de la DE nous ont affirmé que ce responsable était absent. «Le
Conseil national du 3e trimestre a décidé d’organiser cette journée pour
alerter les hautes autorités du pays. D’autres décisions seront prises
et d’autres actions seront éventuellement organisées si aucune solution
n’est proposée pour résoudre ce problème d’autant que la session de
notre Conseil national reste ouverte», nous a confié Messaoud Boudiba,
membre de l’exécutif du Cnapeste, chargé de la communication qui a
rejoint cette manifestation.
Les organisateurs de cette action ont donné la parole à Hanane, la
représentante des enseignants grévistes. La voix enrouée par la fatigue,
elle a relaté devant un auditoire ému les péripéties de cette longue
marche de protestation qui a commencé à Béjaïa. «Aujourd’hui, nous
sommes plus forts parce que nous ne sommes pas seuls», dira-t-elle à ses
collègues permanents. Nous avons par ailleurs demandé à Bachir Saïdi,
coordinateur national des enseignants, présent sur les lieux, de réagir
par rapport à cette action et aux propos de la ministre qui déclarait
que les enseignants contractuels ont été recrutés grâce à leurs
relations. «Nous constatons que les enseignants contractuels ne sont pas
seuls et que nos collègues permanents nous appuient avec force. Quant
aux dires de la ministre sur le recrutement des contractuels par
connaissance, j’estime que c’est honteux de dire une chose pareille. Où
étaient-ils, elle et les autres responsables pendant que de telles
choses se passaient ? A ce propos, je lui pose deux questions.
Premièrement comment avez-vous laissé ces enseignants exercer pendant
des années, 10 ans pour certains ? Deuxièmement, si nous avons été
recrutés comme vous le dites grâce à nos relations, comment se fait-il
que les directeurs d’établissements et les inspecteurs attestaient de
nos compétences professionnelles sur le terrain ? La ministre dénigre
l’école algérienne sans le savoir.»
Revenant sur cette manifestation, Boudiba estime qu’elle est légitime.
C’est pourquoi, selon lui, elle est encadrée et appuyée par les
syndicats. «Nous avons organisé une journée de solidarité avec les
enseignants contractuels parce que nous estimons que leur revendication
est légitime. Cette revendication est venue après que le ministère eut
modifié la nature du concours. Le ministère a modifié un concours qui
protégeait l’expérience professionnelle, l’ancienneté et la formation
sur le terrain en adoptant une méthode sur laquelle nous avons un
historique peu reluisant et qui n’a aucune crédibilité puisqu’il ne se
fera pas dans la transparence. Nous regrettons les déclarations de
Madame la ministre qui affirmait à plusieurs reprises que le recrutement
des contractuels se fait par le biais des connaissances. Cela veut dire
qu’elle s’est tue sur des choses malsaines qui se passaient sur le
terrain et qu’elle n’a pris aucune décision depuis son arrivée pour y
mettre fin. Ce qui n’est pas fait pour instaurer un climat de confiance
dans le secteur de l’Education nationale. D’un autre côté, du moment
qu’il y a cette protestation qui dure, la tutelle doit reconnaître que
la décision était précipitée et erronée et que par conséquent elle doit
la geler. En fait, le gouvernement a nécessairement compris le fond de
ce problème et pourquoi ces enseignants sont sortis dans la rue, il doit
normalement prendre ses dispositions pour les intégrer car nous avons
besoin d’eux, de leur expérience et de leur attachement à la famille de
l’éducation puisqu’ils passent la nuit dehors pour réclamer leur
maintien.»
Abachi L.
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