Actualités : Promotion des TPE et PME
Comment les banques esquivent leurs responsabilités économiques
Près de 10 ans après l’objectif de création de 2
millions de petites et moyennes entreprises, le résultat, à ce jour, ne
dépasse pas les 800 000 unités. Si les autorités concernées sont souvent
interpellées pour ne pas assumer leurs responsabilités, les banques ont
aussi leur part de tort.
Naouel Boukir - Alger (Le Soir) - C’est à peine si 40% de cet
objectif fixé en 2007 sont atteints. Vraisemblablement, «on est encore
très loin», a déclaré hier à la radio le président du Conseil national
consultatif de la création des PME, Zaim Bensaci.
Effectivement, ce n’est pas «par un simple décret» qu’on booste la
création de TPE et PME ou qu’on met fin au chômage.
Toutefois, les banques, dans leur rôle d’investisseurs dans une
économie, ont «normalement» l’obligation de s’investir et d’investir
dans celle-ci. Ce n’est justement pas le cas en Algérie où «un
accompagnement et un soutien effectif» des projets d’investissement
n’est définitivement pas une réalité, a ajouté le conférencier. Déjà que
l’obtention d’un simple prêt auprès d’elles est soumis à une panoplie de
conditions.
En effet, toute la problématique réside dans le fait que les banques
«refusent de partager le risque avec l’investisseur» en finançant sa
TPE, sa PME ou même son projet. Or, c’est justement leur rôle par
définition, d’être «associées», que ce soit en risques ou en bénéfices.
Pourquoi cette omission d’une responsabilité fondamentale? Il est vrai
qu’il y a une part d’instabilité juridique, mais aussi celle liée à la
monnaie et à la finance de manière plus globale. Cela dit, le président
du Conseil consultatif de la création des PME, admet «qu’il est temps
que la Banque d’Algérie réagisse en prévoyant des règles adaptées» à la
relance de l’économie en commençant par la rénovation de la sphère
financière. Ce sont «des décisions politiques importantes et nouvelles»
qu’il y a lieu d’entreprendre, a-t-il ajouté. En l’occurrence, il blâme
l’intéressement différé du gouvernement vis-à-vis du développement du
tissu productif lié à celui de la PME. «Le jour où on avait beaucoup
d’argent, on ne s’est pas tellement préoccupé de la place ou de la
promotion de la PME ; pourtant c’était à ce moment là qu’il fallait s’y
investir», a-t-il rappelé, la leçon habituelle.
Aujourd’hui cet investissement est devenu «une nécessité», voire même
une urgence puisque «le temps joue contre nous». Et ce n’est évidemment
pas «du jour au lendemain» qu’on décide d’implanter quelque 2 millions
de PME.
Effectivement, c’est une réelle stratégie d’investissement pour donner
plus de visibilité aux investisseurs et ce qui «doit être» une priorité
aujourd’hui. Car le développement de la PME est, selon Z.Bensaci, «un
projet de société».
L’élaboration «d’une cartographie de la PME» est à quoi «s’est engagé»
le Conseil consultatif de la création des PME, depuis quelques années
déjà. Ceci, afin de déterminer les zones potentielles pour le
développement de filières adaptées aux ressources et spécificités
matérielles et immatérielles des régions sélectionnées.
Pourtant, des résultats concrets, il n’y en a toujours pas encore de ce
côté, entre autres.
N. B.
|