Actualités : AHMED BETTATACHE À ORAN :
«Seule l’union nationale peut sauver l’Algérie»


L’ancien secrétaire général du FFS, Ahmed Bettatache, était hier à Oran où il a animé une conférence à l’occasion du 36e anniversaire du Printemps amazigh. Pour lui, on ne peut dissocier l’amazighité de la démocratie. La non-participation de son parti à la marche du 20 Avril est, dit-il, dictée par la conviction que la revendication se fait tous les jours et sur le terrain et ne peut se contenter d’une journée.
Amel Bentolba – Oran (Le Soir) - Evoquant la situation politique générale, il dira qu’elle ne peut se suffire à ce qui se passe en Algérie. Les conflits qui secouent les pays voisins ne peuvent se dissocier de ce tout, qui, inévitablement, influe et a des conséquences dans le continent y compris en Algérie.
Le Printemps arabe, même s’il était motivé par des populations opprimées, il n’en demeure pas moins qu’il a été orchestré par l’Occident, dit-il. L’Algérie est-elle pour autant à l’abri de tout cela ? Pour Ahmed Bettatache, sûrement pas et elle se trouve bien dans leur agenda. Abordant l’initiative du FFS à travers le consensus national dont la conférence n’a toujours pas eu lieu, l’intervenant dira que le pouvoir et les partis ont préféré se fier à leurs calculs qui s’avéreront tous faux et devront reconnaître que la seule solution pour sauver l’Algérie consiste en son union nationale.
«Le FFS est un parti de résistance et non d’opposition». Celle qu’il qualifie de minorité qui revendique l’autonomie de la Kabylie est, pour l’ancien secrétaire, une minorité qu’il ne faut surtout pas ignorer. «Il faut être prudent et ne pas se laisser avoir par la manipulation de certaines images de mouvement de masse qui n’en est pas un» et de rajouter : «Rappelez-vous du mouvement des Arouch, il avait réuni un nombre important durant la manifestation du 20 avril et qu’en est-il aujourd’hui de toute cette mobilisation ? Comme dit le dicton, il ne demeure dans l’oued que ses pierres. Ces jeunes qui portent un autre drapeau que celui de l’Algérie ne croient plus aux discours usés du nationalisme que leur refourgue le pouvoir. Je dirai à ces jeunes qu’ils ne croient surtout pas que ce qu’ils vivent leur est propre, non, c’est le cas de tous les jeunes à travers tout le pays, chômage, difficulté, hogra…». Il ajoutera que ces jeunes sont certainement poussés par des fauteurs de troubles.
Pour Bettatache, ces gens qui revendiquent leur autonomie ne devraient pas fêter le 20 Avril puisque pour eux, il est question de revendication kabyle et non amazighe. Répondant à des questions de l’assistance, l’intervenant a refusé par principe de prononcer le nom de Chakib Khelil, se contentant de dire que si une personne est impliquée ou pas dans une affaire de corruption, c’est à la justice de trancher et à l’Etat de communiquer là-dessus ; le peuple a le droit de comprendre, dit-il.
L’inévitable question autour des manquements de respect aux symboles de l’Etat, là encore, sans citer le tweet de la photo du président de la République, posté par Manuel Valls, Ahmed Bettatache dira qu’il faudrait d’abord commencer par améliorer nous-mêmes notre image à l’intérieur du pays pour aller par la suite reprocher toute atteinte de l’étranger.
A. B.



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