Actualités : ALORS QUE SELLAL L’AVAIT ANNONCÉ POUR AVRIL
Dans l’attente du «nouveau programme économique»
Amorcée en 2014, la crise pétrolière a eu de lourdes
répercussions sur l’économie algérienne monoexportatrice. Pourtant, elle
a longtemps fait l’objet de déni du gouvernement. Ce n’est qu’à la
mi-2015 qu’une certaine prise de conscience a commencé à s’opérer pour
finir sur une promesse de «nouveau programme économique» pour avril
2016.
Naouel Boukir - Alger (Le Soir) - Nous sommes en mai, et aucun
communiqué ou publication officielle n’a confirmé ou abordé le lancement
de ce «nouveau programme économique», prévu pour avril par le Premier
ministre.
A défaut d’une stratégie, un programme est tout ce qui a été envisagé
pour contrecarrer la chute drastique des cours du baril de pétrole.
Encore faut-il que celui-ci soit réalisé dans les délais fixés.
D’autant plus que cet affaissement n’est, définitivement, pas
conjoncturel. En effet, l’Iran et l’Irak qui comptent croître davantage
leur production pétrolière mensuelle respectivement de 13% et 32% en
référence à juin 2014, début de la crise de la surabondance de l’offre
sur le marché international. Et tant que le gel n’est pas le point de
convergence des intérêts des exportateurs de pétrole, il ne constituera
pas la solution.
Evidemment, le déni du gouvernement de la gravité et de la durabilité de
la crise énergétique, durant plus d’une année, a fait qu’il est
aujourd’hui à cours de temps pour l’élaboration d’une réelle stratégie
de remaniement et diversification économiques. Puisque les réserves de
change de moins de 140 milliards de dollars ne résisteront certainement
pas jusqu’à 2017, avec le train de vie actuel. Le Fonds de régulation
des recettes, est, quant à lui, quasiment vidé. A rappeler que le
lancement de l’emprunt obligataire public ne doit pas être perçu tel un
acte financier extraordinaire. Il s’agit d’une activité très anodine
partout ailleurs, et ne remplace aucunement un quelconque recours à un
emprunt de devises à l’international ; une hypothèse à ne pas écarter.
Cela étant dit, ce sont des alternatives de rafistolage conjoncturel qui
sont envisagées en l’absence de vision globale.
Des licences d’importation par-ci, des hausses de taxes et charges
par-là, ne sont pas susceptibles de bâtir une économie forte tant que
celle-ci est perçue comme une administration bureaucratique et que
l’Etat ne s’en tient pas à son rôle de simple régulateur.
Des organismes comme l’Ansej (Agence nationale de soutien pour l’emploi
des jeunes) ou l’Andi (Agence nationale de développement de
l’investissement) trouvent souvent pour handicap une bureaucratie
tentaculaire. En plus, la politisation de l’acte d’investissement ne
représente évidemment pas l’aspect le plus attractif ou le plus
valorisant du climat d’affaires en Algérie.
Evidemment, affecter des objectifs de croissance exagérément ambitieux
ou donner à la création de microentreprises une dimension plus
quantitative que de performance pour redynamiser l’économie nationale
révèle une défaillance de gérance et de gouvernance qu’il est
expressément urgent de remettre en cause. Ceci, en attendant la
communication du «nouveau programme économique», prévu pour avril
dernier.
N. B.
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