Actualités : Santé
«La démographie des médecins généralistes est en déclin»
La baisse généralisée du nombre de médecins
généralistes libéraux est une réalité avérée en Algérie.
Dans sa communication donnée, vendredi dernier, lors de la 7e journée de
formation médicale continue organisée par l’association Amejjay (Le
médecin) de Tizi-Ouzou dont il est président, le Dr Assam alerte sur ce
phénomène de désertification progressive qui suscite le malaise des
concernés inquiétés par le reflux de plus en plus marqué de cette
catégorie de praticiens qui ont donné ses lettres de noblesse à la
notion de médecine de proximité et de famille.
«Rien qu’au niveau de la ville de Tizi-Ouzou, nous avons 150
spécialistes pour dix généralistes seulement», dira le Dr Assam qui
s’alarme sur le déséquilibre très marqué dans la répartition de l’offre
de soins en Algérie où le rôle du médecin généraliste est minoré. Et la
situation ira en s’aggravant puisque le secteur libéral n’attire plus
les nouveaux médecins généralistes qui préfèrent le confort du secteur
public.
Pourtant, le rôle du praticien généraliste ne doit pas être négligé dans
l’offre de santé ; «c’est à lui qu’échoit la décision dans l’orientation
et la définition du parcours de soins de chaque malade ; c’est le
médecin généraliste qui décide si le malade nécessite des soins
spécialisés ou pas. Or, nous assistons à une situation paradoxale où des
malades décident par eux mêmes ou sur conseil de leur entourage de
consulter plusieurs spécialistes pour un simple mal de tête, par
exemple.
Le parcours thérapeutique est inefficace et génère des coûts onéreux
pour les caisses de sécurité sociale et le budget des ménages», fera
observer le conférencier qui interpelle les autorités sanitaires du pays
sur l’urgence qu’il y a à réhabiliter le rôle du médecin généraliste
dans le système de santé algérien, appelant à une remise en ordre, à une
nouvelle organisation où le principe de complémentarité entre les soins
primaires et secondaires ne soit pas négligé. «Or, une simple visite
chez le médecin généraliste peut régler la plupart des motifs de
consultation», fera observer le Dr Assam.
«L’intervention des pouvoirs publics est nécessaire dans la mise en
œuvre et l’élaboration d’une politique conventionnelle en partenariat
avec tous les acteurs du parcours de soins. Il faut aller vers un
système où l’avis du médecin généraliste doit être pris en compte dans
le remboursement des frais médicaux par les caisses de sécurité sociale
comme cela se fait dans certains pays où les frais médicaux ne sont
remboursés que sur présentation d’une lettre d’orientation du médecin
traitant, sauf dans certains cas nécessitant une consultation
spécialisée comme en gynécologie, par exemple», nous confie le Dr Assam
en marge de sa conférence qui fait partie du programme des
communications portant sur des thèmes d’actualité médicale et d’urgence
et traitant des problèmes de santé publique que le médecin doit
connaitre pour prendre en charge ses patients a été élaboré par
l’association Amejjay.
Une association fondée en 2012, comptant près de deux cents adhérents et
qui s’investit beaucoup dans le domaine de la formation continue des
médecins généralistes.
S. A. M.
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