Actualités : Situation budgétaire de l’État à fin février
Le déficit gonflé artificiellement par les dépenses d’équipement
Selon les indicateurs des mois de janvier et de
février 2016, ce sont les dépenses d’équipement, montées à 783,5
milliards de DA contre 284,96 milliards DA durant la même période en
2015, qui ont gonflé artificiellement le déficit budgétaire de l’Etat.
Ce sont des dépenses sur contrat où on peut acheter au mois de janvier
et février pour toute l’année.
Lyas Hallas - Alger (Le Soir) - La situation budgétaire de l’Etat à
fin février fait état de dépenses de l’ordre de 2 040 milliards de DA
contre des recettes effectivement recouvrées d’à peine 713, 3 milliards
de DA. La communication du ministère des Finances répercutée par l’APS
ne donne aucune explication à ces dépenses exceptionnelles qui
représentent presque le double des dépenses enregistrées durant la même
période de l’année précédente. C’est-à-dire les deux premiers mois.
En tout cas, s’il est impertinent de faire des comparaisons sur deux
mois, les comptes étant consolidés sur une année, le déficit du Trésor
qui s’est creusé durant les deux premiers mois de 2016 pour s’établir à
1 404 milliards de DA n’est pas une surprise.
La loi de Finances pour 2016 basée sur un prix du baril à 37 dollars
prévoit la budgétisation de 1 682,55 milliards de DA de fiscalité
pétrolière et table sur des recettes ordinaires de 3 064,88 milliards de
DA, soit la budgétisation de 4 747,43 milliards de DA de recettes.
Elle prévoit des dépenses globales de 7 984,1 milliards de DA et table
sur un déficit de 2 452 milliards DA à puiser dans l’épargne constituée
dans le fond de régulation des recettes alimenté, faut-il le rappeler,
par le différentiel entre le prix du baril sur le marché et le tarif de
référence pour l’élaboration du budget. En effet, si la communication du
ministère des Finances n’a pas détaillé les dépenses qui auraient gonflé
artificiellement le déficit selon les indicateurs des mois de janvier et
de février, elles s’expliquent par les dépenses d’équipement (qui sont
montées à 783,5 milliards de DA contre 284,96 milliards DA en 2015
(+175%). Ce sont des dépenses sur contrat où on peut acheter au mois de
janvier et février pour toutes l’année.
Quant aux recettes, le retard accusé dans l’octroi des licences
d’importation pour les véhicules et autres produits frappés désormais de
restrictions, et ses répercussions sur les activités afférentes peut
expliquer la baisse de la fiscalité ordinaire qui va endurer un manque à
gagner conjoncturel au titre des droits de douanes, TVA etc.
Reste à savoir si les recettes des exportations du pétrole avec les
fluctuations du marché en ce moment vont compenser l’argent puisé dans
le fonds de régulation des recettes.
Ainsi, le marché pétrolier qui a pris le cap des 50 dollars conforte la
loi de Finances pour 2016 dans ses calculs. Les données provisoires du
ministère des Finances indiquent que la fiscalité pétrolière recouvrée
en janvier et février 2016 s’est établie à 321,67 mds DA contre 405,7
mds DA durant la même période de 2015 (-20,7%).
Les ressources ordinaires ont reculé selon les mêmes données à 391,91
mds DA, contre 488,73 mds DA à fin février 2015. Ce qui fait que les
recettes budgétaires effectivement recouvrées (pétrolières et
ordinaires) ont baissé à 713,6 mds DA contre 894,43 mds DA sur les deux
périodes de comparaison (-20,2%).
Le ministère des Finances a également indiqué que les prélèvements sur
le Fonds de régulation des recettes (FRR) se sont établis durant ces
deux premiers mois de l’année à 665,67 milliards de DA (2 886,5
milliards de DA en 2015, 2 965,67 milliards DA en 2014).
L. H.
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