Culture : 9e éditoin du concours national de la chanson
amazighe
Hommage à Brahim Izri
Un hommage posthume a été rendu à Tizi-Ouzou au
chanteur Brahim Izri, décidé en 2005, dans un hôpital parisien, suite à
une longue maladie. L’initiative est de l'association culturelle Tarwa
n’Gaya de Tizi-Ouzou qui a organisé la 9e édition du Concours national
de la chanson amazighe, en collaboration avec la direction de la Culture
de la wilaya, l’APW et l’APC de Tizi-Ouzou, du 25 au 28 mai, à la maison
de la culture de Tizi-Ouzou et auquel ont pris part une trentaine de
jeunes artistes et groupes artistiques venus des wilayas de Bouira,
Boumerdès, Illizi, Khenchela,Tamanrasset, Batna, Oran et Tizi-Ouzou.
Des amis chanteurs, son fils Yani ainsi que plusieurs artistes, à
l’image de Kamal Hamadi, Belaïd Tagrawla, Karim Abranis et Saïd Ghezli,
étaient présents à la cérémonie pour apporter leur témoignage sur le
parcours et l’œuvre artistique de Brahim Izri qui était à la fois
auteur-compositeur et interprète. Beaucoup ont salué les qualités
humaines de l’homme «disponible et courageux», dixit Kamal Hamadi et
parler de ses actions militantes dans le cadre du combat identitaire et
la protection des droits des femmes. Les artistes et autres amis qui
l’ont connu, et, particulièrement son fils Yani et Nassima Chillaoui,
une journaliste animatrice de Radio Beur FM (France) qui a beaucoup
côtoyé Barhim Izri ont évoqué le musicien, le compositeur et
l’interprète de ses propres chansons qu’était Brahim Izri qui s’était
investi très tôt dans le domaine artistique. Précisément, dans les
années 1970, période au cours de laquelle où étant élève au lycée de
l’ex-Fort-National, Brahim Izri a monté le mythique groupe Igoudar avec
les frères Aït Abdellaziz et Aziz Berhma des jeunes lycéens comme lui
épris de musique et qui ont accompagné le mouvement de modernisation de
la chanson kabyle inauguré par une pléthore de musiciens et de
chanteurs, à l’instar d’Idir que Brahim Izri accompagnait à la guitare,
il sera même l’auteur et le compositeur de quelques titres interprétés
par Idir, notamment Tizi-Ouzou, adaptée de La maison bleue de Maxime le
Forestier qui a mêlé sa voix à celles d’Idir et de Brahim Izri pour
l’interprétation et l’enregistrement de ce single.
Dans un témoignage poignant, son fils Yani, également musicien racontera
les derniers moments de vie de son père et l’attachement viscéral de ce
dernier à sa passion artistique. Il dira que son père tenait à se rendre
au studio pour enregistrer son dernier album alors qu’il livrait une
résistance homérique contre une maladie qui, hélas, aura finalement eu
raison du courage et de l’abnégation de l’artiste dont le dernier album
enregistré et mis en boîte sera édité à titre posthume début 2017, a
déclaré son fils Yani aux journalistes. «Depuis la disparition de mon
père, je travaille sur ce projet dans lequel il s’était beaucoup
investi», dira Yani Izri qui expliquera le retard pris par la sortie du
CD de son défunt père par des raisons de mésentente avec certaines
maisons d’édition qui ont posé des exigences inacceptables, en voulant
racheter les droits d’auteur, chose à laquelle l’artiste s’est opposé de
son vivant, selon son fils qui annonce la sortie de l’album au début de
l’année 2017.
Sacrifice pour un enfant, sorti en 1981, L’enfant de la terre, en 1983,
puis D acu yi, en 1984, Ala Ala édité en 1986, suivi de Difrax i Nella
en 1988 et enfin A lbudala en 1995 font partie de la discographie
foisonnante de Brahim Izri.
Membre de la famille des petit-fils de Chikh Belkacem «moqadem», premier
responsable de la zaouïa d’Ath Lahcène (daïra d’Ath Yanni-Tizi Ouzou) et
musicien, Brahim Izri qui a hérité du don musical et du penchant pour le
chant religieux de ce dernier, est né en 1954 à Ath Lahcène.
Signalons que la 9e édition du concours de la chanson amazighe a été
clôturée samedi dernier par un gala animé par une pléthore d’artistes en
hommage à l’auteur et l’interprète d’Ifrakh inalla.
S. A. M.
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