Culture : Portrait
Bouchetata Brahim, l’artiste de l’origami


L’origami (ori=pli : gami=papier), ou encore l’art de plier du papier sans recourir ni à la paire de ciseaux ni à la colle. C’est un art traditionnel japonais, que l’artiste Bouchetata Brahim vient de lancer à Aïn-Sefra, à travers la création d’un club de jeunes. II est l’un des rares artistes en Algérie à s’intéresser, à avoir été formé et tisser des connaissances avec des grands spécialistes dans le monde de l’origami (Japon, Egypte, France, etc.).
Ce grand peintre de l’Ecole des beaux-arts a participé à un séminaire à Nabeul (Tunisie) qui s’est déroulé du 17 au 22 mai 2016, sur invitation d’Euromed, auquel ont participé 5 pays méditerranéens (Algérie, France, Maroc, Italie et la Tunisie, pays organisateur) et la Roumanie.
Le thème retenu pour cette rencontre des jeunes talents : «Parlons quartiers» (genre d’activités dans les quartiers populeux), a été également développé avec la collaboration du Commissariat régional de la jeunesse et des sports de Nabeul et de l’association Horizon pour le développement et la citoyenneté. M. Bouchetata, qui gère aussi une association culturelle ‘Alwane (couleurs), avec ses différents clubs : magie, théâtre pour enfants, arts plastique et origami, a présenté un travail éducatif en Tunisie d’une série de variétés de plis de papiers, notamment des animaux et d’autres objets pour enfants et même pour les grands.
le travail du Japonais Akira Yoshizawa, créateur prolifique de modèles d'origami et auteur de livres sur l'origami, a inspiré la renaissance contemporaine. L'origami moderne attire des amateurs du monde entier, avec des conceptions toujours plus complexes et de nouvelles techniques. En 1978, en France, apparaît le Mouvement français des plieurs de papier (MFPP), créé par Jean-Claude Correia.
Parmi les artistes français, Didier Boursin poursuit son travail éducatif, mélangeant la poésie de l'origami et l'apprentissage des mathématiques, par exemple, notamment ses travaux sur les avions en papier et les pliages de serviettes. L'origami peut prendre des proportions démesurées : le 7 décembre 2010, une girafe de 4,38 m de haut fut créée au Centre national d'Amsterdam par un groupe de 30 étudiants.
Un des origamis les plus populaires est la grue en papier. La grue est un animal important pour le Japon où une légende dit : «Quiconque plie mille grues de papier verra son vœu exaucé.»
La grue d'origami est devenue un symbole de paix en raison de cette légende et elle est associée également à une jeune fille japonaise, Sadako Sasaki. Sadako fut exposée, enfant, au rayonnement du bombardement atomique d'Hiroshima. Elle devint alors hibakusha, une survivante de la bombe atomique. Ayant entendu la légende, elle décida de plier mille grues pour guérir. Elle mourut de leucémie en 1955, à l’âge de douze ans, après avoir plié 644 grues.
Ses compagnons de classe plièrent le nombre restant et elle fut enterrée avec la guirlande de mille grues. Une statue en granit représentant Sadako fut érigée dans le parc de la Paix d’Hiroshima : une jeune fille se tenant les mains ouvertes, un vol de grues de papier au bout des doigts.
Chaque année, la statue est ornée de milliers de guirlandes de mille grues (sembatsuru). L'origami est un sujet d’étude pour les enseignants de mathématiques, en particulier dans le domaine de la géométrie.
L’origami permet la trisection de l'angle, alors qu'elle est impossible à la règle et au compas. Notons enfin que divers exercices de géométrie peuvent être issus de la pratique de l'origami.
Signalons enfin que l’artiste Bouchetata Brahim a entrepris des démarches pour l’organisation d’un colloque national sur l’origami vers la fin de l’année en cours.
B. Henine



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