Actualités : LE GOUVERNEMENT APPELÉ À TRANCHER SUR SON ANNULATION
Bac 2016 : la nuit du doute


Le ministère de l’Education qui a reconnu officiellement une fuite de quelques sujets du bac n’évoque pas l’annulation de cet examen. Cependant, les syndicats du secteur qui se sont réunis jeudi soir avec la tutelle ont proposé de faire repasser aux candidats les matières touchées par la fuite. Une décision encore à l’étude.

Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - Les candidats au bac vont-ils devoir recomposer les matières concernées par la fuite ? En dressant son premier bilan sur les épreuves du baccalauréat, jeudi soir, après sa réunion avec le partenaire social, le ministère de l’Education a reconnu une fuite de sujets, notamment dans la filière sciences expérimentales. Cependant, le département de l’éducation ne parle pas d’annulation des épreuves.
Cette décision étant, souligne-t-on, du ressort du président de la République ou du Premier ministre. «A l'issue de la deuxième journée, et suite aux enquêtes menées avec diligence par les services compétents, des correspondances étaient établies entre des sujets diffusés chaque soir, à des heures tardives, et les contenus officiels des épreuves de l'examen. Cette diffusion des sujets a concerné la filière sciences expérimentales et par ricochet trois autres filières ayant des matières communes avec la filière précitée. S'il peut être affirmé que les candidats, consultant des pages sur les réseaux sociaux, ne croyaient pas en la teneur des dizaines de sujets (souvent faux), majoritairement, le reste des élèves continuaient à travailler normalement en comptant sur leurs propres ressources. C'est pourquoi, il a été décidé, prioritairement, d'assurer un déroulement normal pour les filières», a expliqué le ministère de l’Education dans un communiqué.
Lors de leur réunion, jeudi soir avec la ministre de l’Education, les syndicats autonomes étaient unanimes à proposer de faire repasser aux candidats les matières touchées par la fuite. Ceci, argumentent-ils, dans le souci de garantir la crédibilité du bac et l’égalité des chances entre tous les candidats. Les syndicats estiment que cette proposition a de fortes chances d’aboutir. «Nous allons probablement vers cette décision de refaire une partie des examens sur les matières touchées», a déclaré Meziane Meriane, coordonnateur du Snapest. La tâche ne sera pas difficile, selon lui, puisqu’il n'y a qu'une seule matière touchée par la fuite.
Les candidats peuvent très bien, poursuit-il, repasser cette matière pendant ce mois de Ramadhan. où même après les fêtes de l'Aïd, estiment d'autres syndicats. Ainsi, le déroulement de la rentrée universitaire ne sera pas perturbé. Cette piste inclurait cependant de devoir remobiliser les surveillants et les centres d’examens avec le coût à la fois financier et organisationnel que cela va inclure. Sans parler des convocations à envoyer. Le gouvernement n’a pas encore tranché. que va-t-on décider ? Les conclusions de l’enquête vont certainement déterminer l’annulation ou le maintien des épreuves.

31 personnes interpellées suite à la fuite des sujets du bac
Le chef de cabinet du ministère de l'Education a annoncé, jeudi, que les premières investigations de l’enquête diligentées immédiatement suite à la fuite des sujets des épreuves a permis l'identification de 31 adresses IP d'internautes dont une femme placée sous contrôle judiciaire soupçonnée d’être à l'origine de la fuite. Le ministère de l’Education a aussi annoncé que le centre de prévention et de lutte contre la criminalité informatique et cybercriminalité de la Gendarmerie nationale a identifié plus de 15 plateformes d'échanges ainsi que150 profils Facebook dont certains domiciliés à l'étranger impliqués dans cette fraude.

907 cas de retardataires exclus
Le chef de cabinet du ministère de l’Education a indiqué que 907 candidats retardataires ont été exclus du bac. 728 candidats sont des candidats libres soit 80% des cas et 197 sont des candidats scolarisés.

221 fraudeurs exclus
L’invité de la radio a indiqué que 221 candidats au bac ont été exclus pour tentative de fraude en utilisant les nouvelles technologies de l’information et de communication pour tricher.

Vers la réforme de l'Onec
L’Onec (Office national des examens et concours) est dépassé et ne s'adapte plus aux nouvelles technologies. C’est pourquoi, le ministère de l'Education prévoit la révision du mode opératoire de cet office. «L’Onec a été créé durant les années 1980, pour concevoir et gérer les examens nationaux, mais il est arrivé au bout de sa logique de fonctionnement et ne s'adapte plus aux nouvelles technologies de l'information», estime M. Guellil.
S. A.



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