Actualités : COUR DE BOUIRA
Allègement des peines pour les émeutiers d’El Esnam


La cour de Bouira a rendu son verdict hier dans le procès en appel des émeutiers d’El Esnam, condamnés, pour rappel, en première instance au niveau du tribunal de Bouira à des peines d’emprisonnement allant de 1 à 2 ans de prison ferme pour cinq d’entre eux, ceux qui étaient sous mandat de dépôt, et des prisons avec sursis pour 15 autres, et l’acquittement pour deux émeutiers.
Hier, au niveau de la cour, l’affaire mise en délibéré depuis une semaine a donné son verdict final. Des allègements de peine ont été prononcés à l’encontre de pratiquement tous les émeutiers, excepté le dénommé B. H, accusé d’agression caractérisée contre un policier, et dont la peine prononcée en première instance à 2 ans de prison ferme et 10 000 dinars d’amende, a été maintenue avec toutefois, un allègement dans l’amende ramenée à 50 000 dinars.
Pour les cinq autres émeutiers condamnés dans un premier temps à une année de prison ferme et 100 000 dinars d’amende, ceux-là ont vu, pour quatre d’entre eux, leurs peines réduites à deux mois de prison ferme au lieu d’une année, et l’annulation des amendes.
Enfin, pour les 15 autres émeutiers qui étaient condamnés à 5 mois de prison avec sursis, et 50 000 dinars d’amende, ceux-là ont bénéficié d’une relaxe.
Ce verdict a soulagé plus d’un, surtout quand on sait que même ceux qui sont condamnés à deux mois de prison ferme, seront relâchés aussitôt car ayant déjà purgé leurs peines de deux mois depuis leur arrestation le 26 avril dernier.
Pour rappel, l'affaire de ce qui était appelé les événements d’El Esnam, à 10 kilomètres au sud-est de Bouira, a débuté par une interpellation d’un jeune citoyen par deux policiers. Une interpellation qui a mal tourné puisque, le jeune citoyen sera agressé par ces deux policiers et se retrouvera avec une fracture au niveau de l’épaule.
Le lendemain de cet événement, les citoyens d’El Esnam ont protesté et ont réclamé justice pour que les deux policiers, auteurs de cette agression, soient punis. Des émeutes ont éclaté et la police antiémeutes a procédé à l’arrestation d’une vingtaine de jeunes. Déférés devant le procureur près le tribunal de Bouira, ceux-ci seront lors de leur audition par le juge d’instruction, placés sous mandat de dépôt pour six d’entre eux, alors que 15 autres bénéficieront d’une citation directe.
Moins de quinze jours plus tard, ces jeunes émeutiers connaîtront des sorts divers avec des condamnations à des peines de prison ferme, des sursis et des amendes. Ceux-ci, par le biais de leurs avocats, feront appel et la cour de Bouira a fini par alléger ces peines quand elle ne les a pas annulé pas complètement.
Un verdict qui met fin au calvaire des familles de ces jeunes qui n’ont fait que dénoncer le geste de deux policiers qui ont agressé un jeune citoyen. Des policiers dont on ne connaîtra jamais la suite qui leur a été donnée par la Sûreté de wilaya qui est restée, tout au long de cette affaire, silencieuse.
Y. Y.



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