Sports : L'Islande veut refaire le coup de l'outsider à la
France
Pourquoi changer une formule qui gagne ?
L'Islande a bien l'intention de laisser à la France
le costume de favori du quart de finale de l'Euro dimanche au Stade de
France, et de se présenter sans pression pour tenter de rejouer le coup
de l'outsider qui a si bien fonctionné contre l'Angleterre en 8es.
Pour l'équipe de France, championne du monde 1998 et championne d'Europe
1984 et 2000, «ce n'est pas bon si elle n'arrive pas à battre
l'Islande», a lancé hier le sélectionneur suédois de l'Islande Lars
Lagerbäck, un brin provocateur lors d'une conférence de presse au camp
de base islandais à Annecy. «On attend beaucoup de l'équipe de France»,
a-t-il poursuivi dans sa stratégie de mettre les hommes de Didier
Deschamps sous pression maximale, en reconnaissant que, jusqu'à présent,
«c'était toujours un avantage d'être un outsider». Ses joueurs sont
allés de sensation en sensation dans ce tournoi, dont la dernière en
date est la victoire sur l'Angleterre (2-1).
Eliminer la France, pays hôte du tournoi et candidat à la victoire
finale, constituerait un summum pour ce pays de 330 000 habitants, en
véritable transe footballistique depuis quelques jours. «L'Angleterre
était tellement sous pression qu'elle pouvait perdre ce match. C'est
exactement la même chose contre la France», a abondé Heimir Hallgrimsson,
adjoint de Lagerbäck et dentiste de profession. L'une des raisons du
retentissant succès islandais sur l'Angleterre réside, selon
Hallgrimsson, dans cette absence d'obligation de résultat. «Quand vous
pouvez entrer dans un match de cette façon, vous n'avez qu'à montrer ce
que vous pouvez réaliser, être relâché et vous faire plaisir en faisant
votre maximum», a-t-il expliqué. C'est ce qui leur a permis de réaliser
leur rencontre la plus aboutie de l'Euro-2016 contre les rivaux et
modèles anglais.
Leicester, exemple à suivre
Rebelote contre les Français dimanche en quarts de finale ? «Le monde ne
s'arrêtera pas de tourner si l'on ne bat pas la France, ce que nous
voulons évidemment faire. C'est donc un énorme plus pour nous», a estimé
le sélectionneur-adjoint. Hallgrimsson concède toutefois que la France
est d'un autre calibre que l'Angleterre. «Les Français se battent
jusqu'au bout, car ils ont la possession et qu'ils usent leur
adversaire. Ils ont tendance à battre leurs adversaires avec des buts
dans les dernières minutes», a-t-il prévenu, appelant ses troupes à la
concentration pendant les 90 minutes. La France, lors de ses matchs du
groupe A, s'en est sortie grâce à des buts en fin de rencontre face à la
Roumanie (2-1) et l'Albanie (1-0). Le petit poucet est un rôle tendance
cette année, notamment en Angleterre, avec l'une des plus grandes
sensations et l'inattendu sacre de Leicester en Premier League.
Une source d'inspiration ? «J'aimerais vraiment que les choses se
terminent de la même façon qu'avec Leicester, si vous voulez parler
d'eux. Ils ont joué avec leurs atouts et c'est ce que l'on essaie de
faire. Il y a le même état d'esprit», a souligné Hallgrimsson. «Si vous
comparez la France avec nous, la plupart de leurs joueurs disputent
régulièrement la Ligue des champions alors que les nôtres n'y ont jamais
mis les pieds», a-t-il toutefois relevé, conscient de l'écart de niveau
avec les Antoine Griezmann et Paul Pogba. Sur le papier.
|