
Actualités : Des centaines d’hectares ont pris feu ces derniers
jours
Les plans d’aménagement forestier et d’intervention sont-ils performants
?
Ces dernières 72 heures ont été très critiques pour
certaines wilayas côtières et ses habitants : près de 300 hectares de
forêt, de plantations et de récoltes ont été dévorés par une soixantaine
de feux. Et une trentaine de citoyens se sont présentés aux urgences
pour des difficultés et complications respiratoires graves.
Naouel Boukir - Alger (Le Soir) - Jijel, Béjaïa, Tizi-Ouzou et
particulièrement Boumerdès sont les wilayas les plus touchées par les
immenses feux de forêt subis du 7 au 9 juillet derniers. Et les ravages
sont conséquents pour ce qui est des richesses agricoles, que ce soit
pour les arbres fruitiers et les oliviers ou les plantations.
Le dispositif de la Protection civile pour la lutte contre les feux de
forêt est effectif dès le 1er juillet de chaque année. Entre unités
territoriales et les 22 colonnes mobiles, le chargé de communication de
ce corps nous a déclaré que ce plan se fait en coordination avec la
Direction des forêts et que les moyens matériels et humains mobilisés
cet été «sont plus importants : 13 000 hommes et 234 engins». Ces
colonnes concernent principalement les wilayas côtières et forestières.
A savoir, Tlemcen, Tipasa, Mascara, Aïn Defla, Tiaret, Chlef, Bouira,
Tizi-Ouzou, Médéa, Skikda, Annaba, Béjaïa et Jijel, entre autres.
Questionné sur les raisons de ce choix, notre interlocuteur explique que
leurs statistiques ont établi les indices et risques potentiels
d’inflammabilité pour chaque région, d’où la priorisation des zones les
plus vulnérables. Pour ce qui est de la part des feux volontaires, leur
taux est également calculé, a-t-il poursuivi.
Interrogé sur l’origine de la multitude de feux qui se sont succédé ces
derniers jours, le colonel affirme que «les enquêtes sont en cours» et
que «toutes les informations mettant en cause des feux volontaires ne
sont que spéculations». Par ailleurs, la Protection civile n’est pas la
seule partie prenante dans ce type de catastrophe puisque la Direction
des forêts est le premier intervenant déterminant. En essayant de
contacter cette institution pour s’enquérir de leur plan pour cette
saison, nous n’avons pas eu de réponse. Toutefois, le dispositif
d’aménagement des forêts que doit sauvegarder celle-ci, pour une gestion
efficace des feux et faciliter le travail de la Protection civile,
comprend théoriquement l’installation des dispositions suivantes au
niveau de chaque forêt : les tranchées pare-feux perpendiculaires au
vent, de 6 à 10 mètres de largeur, afin d’éviter que les vents forts
transmettent les feux vers d’autres régions ; les pistes forestières en
courbe de niveau pour une meilleure circulation des agents de la
Protection civile ; et les lignes de crête ou les points de vigilance où
des grades forestiers y sont présents 24h/24. Il est également à sa
charge de répertorier les points d’eau et sensibiliser l’aviation
civile, militaire et les citoyens quant à leur rôle pour le signalement
des feux ou la préservation des forêts. Plus concrètement, est-ce ce
qu’assure réellement la Direction des forêts actuellement ? Rien ne le
prouve ou le dément. Mais une chose est claire, les métiers de la forêt
sont visiblement en extinction et font l’objet de négligences ; ce qui
retarde et complique fatalement l’intervention de la Protection civile
aujourd’hui.
N. B.
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