Chronique du jour : SOIT DIT EN PASSANT
A Alger, ça sent mauvais !


Par Malika Boussouf
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Il est des jours comme ça où, parce que c’est l’été et que nous sommes contraints et forcés de sortir de chez nous, non pas pour aller bronzer mais pour bosser ou faire des courses, j’avoue personnellement que j’ai du mal avec tout ça et que j’y vais à reculons. Et pour cause !
Ce n’est jamais pour rien que l’on hésite à mettre le nez dehors et à la seule pensée d’avoir à supporter la chaleur tout en courant le risque de se casser la figure, on y va mais en traînant les pieds. Lever l’étendard blanc, c’est le premier geste que l’on pense à faire pour manifester notre renoncement à vouloir attirer l’attention des pouvoirs publics sur la clochardisation des rues d’Alger et l’état de délabrement avancé des immeubles censés raconter l’histoire de la capitale et faire état de sa beauté. Je ne dis pas qu’Alger est en tête des villes les plus sales au monde, mais je suis prête à parier qu’elle n’en est pas loin. Il y a les trottoirs éternellement défoncés, les ordures, les crachats..., et quand il n’y a pas tout ça, il y a ces odeurs nauséabondes, ces relents d’urine qui donnent l’impression que l’on se déplace dans une gigantesque pissotière.
J’ignore si dans toutes les villes les travaux de restauration de certaines façades d’immeubles vont à la même allure.
A Alger, on a la désagréable sensation d’un chantier qui n’en finit pas. Il y a des échafaudages partout qui donnent l’impression d’une ville en ébullition en voie de faire peau neuve. Mais il ne faut pas quitter les grandes avenues pour garder cette sensation. Ne pas emprunter les petites ruelles pour ne rien voir de l’état d’abandon des bâtisses, à l’origine des effondrements réguliers. Qui est responsable de l’incurie ? On pourra toujours badigeonner les façades d’immeubles. Les trottoirs, eux, sont, à l’année, difficilement praticables. Dans quoi est englouti le budget réservé à leur réfection ?
C’est comme les routes que l’on ne répare jamais d’une traite et que l’on préfère rapiécer. Le goudron finit toujours pas craquer. Et c’est ainsi que se démocratisent les satanés privilèges qui permettent d’offrir du travail aux copains entrepreneurs.
M. B.





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