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Bouchouareb appelle les opérateurs indonésiens à renforcer leur présence en Algérie


Le ministre de l’Industrie et des Mines, Abdesselam Bouchouareb, a évoqué en Indonésie les ambitions de l’Algérie dans le domaine de la pétrochimie, en particulier les segments des résines plastiques et des polymères dérivés du gaz naturel et a invité, à l’occasion des travaux du 12e Forum économique islamique mondial (WIEF), les opérateurs indonésiens à renforcer leur présence en Algérie.

Younès Djama - Alger (Le Soir)
- «L’Algérie importe actuellement pour 6,5 milliards de dollars US de produits plastiques. Ceci constitue une formidable opportunité de substitution par une production nationale et d’exportation vers les pays de l’Afrique subsaharienne et de toute la région méditerranéenne», a plaidé Bouchouareb avant de préciser : «l’Algérie dispose dans ce domaine de tous les atouts pour réduire sa dépendance à l’importation de ces produits du fait de la disponibilité d’un gaz naturel de qualité riche en éthane, particulièrement approprié à la transformation pétrochimique ; ainsi que de sa proximité des marchés méditerranéens et africains.»
Le ministre de l’Industrie et des Mines et la délégation l’accompagnant se sont rendus au Centre polytechnique d’Indorama; ce groupe indonésien avait signé à Alger, en juillet dernier, trois accords d'investissements d'un montant global de 4,5 milliards de dollars la réalisation de trois projets mixtes algéro-indonésiens portant sur le développement et l’exploitation de la nouvelle mine de phosphate de Bled El Hadba (Tébessa), sur la transformation des phosphates pour la production de l’acide phosphorique et de diammonium phosphate dans la wilaya de Souk Ahras et sur la transformation du gaz naturel pour la production d’ammoniac, de nitrate d’ammonium technique (TAN) et du calcium ammonium nitrate (CAN) dans la wilaya de Skikda. Lors de son séjour en Indonésie, Bouchouareb a exigé de ce partenaire d’inclure un volet formation continue et éducation de même niveau en Algérie, notamment dans le cadre des partenariats signés à Alger le 18 juillet entre Indorama et les groupes Asmidal et Manal».
Grâce à ces partenariats, l’Algérie projette de faire passer sa production en phosphate d’un million de tonnes par an actuellement à 10 millions de tonnes en 2019, elle servira à couvrir les besoins de l’agriculture en fertilisants et permettra l’exportation de l’excédent dégagé. «L’objectif stratégique de ce partenariat vise la transformation de 5 millions de tonnes de phosphates marchands en engrais phosphatés et la production d’un million de tonnes d’ammoniac et 800 000 de calcium ammonium nitrate», a déclaré Bouchouareb et de mettre en avant l’ambition du gouvernement de devenir un acteur majeur du marché mondial des engrais phosphatés et des autres dérivés. Pour ce faire, le pays peut se targuer de disposer de deux atouts majeurs : des réserves de phosphate importantes estimées à 2 milliards de tonnes, de qualité, ainsi que le gaz, et la proximité de notre pays avec les principaux marchés qui lui ouvrent des perspectives intéressantes. «Avec ces facteurs que nul autre producteur ne possède dans la région, et même au-delà, nous allons effectuer une remontée totale et rapide de toute la chaîne des valeurs. Avec 10 millions de tonnes/an d’ici 2019, l’Algérie commencera à se frayer un chemin pour se positionner très vite», a souligné le ministre de l’Industrie.

2016 l’année des mines
Le ministre du secteur s’est fixé comme objectif de faire de l’année 2016 celle des mines. Abdesselam Bouchouareb, s’est engagé à engager le secteur des mines à partir de 2016 dans une grande dynamique à travers le lancement de plusieurs projets visant la création «d'une véritable industrie minière pour contribuer à la réduction des importations dans ce domaine». Il a même promis que 2016 serait l'«année des mines» avec la mise en exploitation de plusieurs projets d'investissement lancés ces dernières années, notamment en ce qui concerne le phosphate, le fer, le marbre, le manganèse, le vanadium et le zinc. Selon lui, la stratégie du secteur reposerait à l'avenir sur la transformation des produits miniers afin de ne plus recourir à l'exportation de ces minerais en leur état brut. S'agissant du phosphate, le ministre a indiqué que le programme de développement de la production nationale concernant cette substance visait à atteindre 6 millions de tonnes/an à l'horizon 2018 et 10 millions de tonnes à l'horizon 2020 contre 1,2 million de tonnes de brut actuellement, annonçant la réalisation de quatre unités de transformation dont deux unités à Oued El Kebrit (Souk Ahras) et à El Aouinat (wilaya de Guelma). Ces investissements permettront à l'Algérie de maîtriser la filière de l'industrie des engrais, «ce qui fera d'elle une pionnière dans l'exportation de ces produits dans le monde», a-t-il estimé.
Y. D.



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