Actualités : Confirmation de l’horrible FIN DE la petite Nihal
Qui a osé l’innommable crime ?
S’il n’est pas permis, à ce stade de l’enquête,
d’emboucher la trompette de la rumeur qui désigne déjà les coupables
potentiels, il est en revanche admis de s’interroger sur les motivations
profondes et criminelles de cet acte barbare, qui dépasse tout
entendement humain.
Ainsi, l'horrible nouvelle est tombée. La petite Nihal est morte
assassinée. Victime d’un abominable crime ! Après avoir été enlevée,
arrachée à l’affection de ses parents, séquestrée pendant des jours et,
sans doute, aussi, violentée sans retenue, son ou ses ravisseurs ont mis
fin à ses jours, lui infligeant une mort atroce. Rien n’a été épargné à
l’innocence qu’elle incarnait, au sourire angélique et attachant que la
gamine affichait sur une photo et que les internautes partageaient en
boucle sur les réseaux sociaux.
Nihal a été mutilée, déchiquetée, et son petit corps livré aux animaux
sauvages. Ces mots ne sont pas le fruit de l’imagination du journaliste,
avide de description morbide, ils nous ont été confiés par les oncles
maternels de la fillette s’appuyant sur des bribes d’informations qui
leur ont été rapportés.
Des membres de la famille que nous avons rencontrés devant le domicile
familial, dans le petit hameau des Aït Abdelouahab, dans la commune
d’Aït Toudert devenu le point de ralliement de nombreux reporters des
télévisions privées nationales, et d’un va et vient incessant de
citoyens venus présenter leur condoléances à la famille. C’était, dans
l’après-midi de jeudi dernier, juste après la conférence de presse du
procureur de la République près le tribunal des Ouacifs.
Brève, quasi expéditive, refusant de répondre aux nombreuses
interrogations que voulaient soulever les journalistes, invités pourtant
à une conférence de presse, l’intervention du représentant du parquet du
tribunal des Ouacifs s’est limité à la lecture d’un communiqué bref et
laconique, annonçant le résultat des tests ADN qui confirment
l’appartenance à la petite Nihal des restes humains et des effets
vestimentaires ramassés sur le vaste périmètre boisé situé en contrebas
du village ratissé par les gendarmes dans le cadre de l’opération de
recherche lancée, le 21juillet dernier, juste après l’annonce, par dépôt
de plainte, de la disparition de la fillette.
«En ce jour, malheureusement, nous avons reçu les résultats des analyses
ADN faites par des spécialistes de l’Institut national de
criminalistique et de criminologie de Bouchaoui sur les objets retrouvés
sur la scène du crime à Aït Toudert, qui confirment qu’ils appartiennent
à Si Mohand Nihal», a annoncé, laconiquement, M. Farid Takharoubt,
procureur de la République du tribunal des Ouacifs, entouré du procureur
général par intérim de Tizi-Ouzou et du représentant de la Gendarmerie
nationale. «C’est tout ce que nous pouvons déclarer pour le moment
concernant la disparition de la défunte et les premiers résultats de
l’enquête qui se poursuit sur le terrain», dira-t-il.
Et d’assurer que les investigations sont toujours en cours, elles sont
menées par les services de sécurité ainsi que par les autorités
judiciaires. Il promettra que les autorités «informeront en temps
opportun la famille de la victime, la presse et l’opinion publique sur
l’évolution de l’enquête et le travail des équipes de recherche et
d’investigations sur le terrain».
En raison de «la gravité de l’affaire et l’obligation de discrétion dans
le déroulement de l’enquête», il ne peut s’autoriser à dire si d’autres
développements sont enregistrés dans le dossier par les enquêteurs.
Des enquêteurs qui doivent se pencher, maintenant, sur le mobile de
l’auteur ou des auteurs de l’enlèvement puis de l’assassinat de la
fillette de quatre ans. A ce sujet, moult interrogations sont soulevées
et des suspects nommément désignés par la rumeur publique mais qu’il
n’est ni raisonnable ni décent de relayer à ce stade de l’enquête ; les
conditions de la disparition et de la mort de la petite Nihal ainsi que
les mobiles du crime relèvent naturellement du domaine du secret de
l’enquête et l'instruction.
S. Aït MébarekLes oncles maternels de la victime au Soir d’Algérie
Ouali Hamid : «La famille a gardé jusqu’au bout
l’espoir de voir revenir notre fille vivante à la maison. On attendait
même une demande de rançon. Le 12e jour, on nous a annoncé que sa robe,
ses sandales et les kikinettes (élastiques) de ses cheveux ont été
trouvées. C’est à 14 heures (jeudi 4 août, au 15e jour de la disparition
de Nihal, (ndlr) que le procureur de la République est venu nous
annoncer la triste nouvelle. Le corps de Nihal a été déchiqueté,
probablement dévoré par les animaux sauvages. Nous nous en remettons à
Dieu et aux autorités judiciaires pour infliger un châtiment exemplaire
à ses assassins.»
Amar Ouali Omar : «Malgré les rumeurs les plus folles sur sa mort, nous
avions nourri l’espoir, jusqu’au bout, de voir notre fille revenir
vivante à la maison. C’est avec beaucoup d’amertume et de tristesse que
nous avons appris l’horrible nouvelle de sa mort, annoncée le procureur
de la République. Rien ne justifie un tel acharnement criminel. Infliger
une telle mort à un enfant de quatre ans ne peut avoir aucune
explication rationnelle ; un geste pareil dépasse tout entendement et
qu’aucun être humain normalement constitué ne peut s’autoriser à
commettre. Il sort de l’ordinaire. Le mobile ? On n’en sait rien. C’est
aux enquêteurs de le dire et de le déterminer avec exactitude. Ce que je
peux affirmer est qu’au sein de la famille, nous n’avons aucune raison
de croire que quelqu’un puisse nous en vouloir. Nous sommes en bons
termes avec tout le monde. Rien ne peut justifier un acte de vengeance à
notre égard. Rien ne peut justifier ce qui vient de se passer. Les
créatures, je parle bien de créatures, car je ne peux pas les qualifier
d’être humains, qui ont fait ça doivent payer cher. On fait confiance à
la justice pour infliger le châtiment exemplaire que méritent les
auteurs de ce crime barbare. A part la confirmation de la mort de Nihal
par les tests ADN, aucune autre information ne nous a été transmise sur
les conditions de sa mort. Nous avons appris seulement que son corps
abandonné en pleine nature a été déchiqueté.» A notre question de savoir
si la gendarmerie a procédé à la fouille et à la perquisition de
certaines maisons au sein du village, M. Amer Ouali Omar affirme : «il y
a eu fouille de certains domiciles dans le village, mais je suis mal
placé pour dire s’il y a eu recueil d’indices. Cela me dépasse. J’espère
seulement que l’enquête sera menée convenablement et que les auteurs de
ce crime barbare auront un châtiment exemplaire. S’agissant des rumeurs
qui circulent sur les coupables potentiels, le procureur s’est déplacé,
avant-hier, mardi, pour nous dire de ne pas croire tout ce qui se dit et
que les informations, réelles et vérifiées, seule la justice est en
droit de nous les donner.»
Propos recueillis par S. A. M.
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