Chronique du jour : SOIT DIT EN PASSANT
Quand Daesh pèse sur l’humeur estivale d’élus locaux !
Par Malika Boussouf
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Il est des jours comme ça où les choses, quand elles ne sont pas
maîtrisées, finissent par prendre une allure loufoque.
En France, essentiellement, vivement critiquée pour sa mauvaise
appréhension du problème, où la perspective des prochaines
présidentielles fait faire n’importe quoi à de futurs candidats en mal
de sujets à débattre, de problèmes à résoudre, d’engagements à prendre
et surtout convaincus de combattre Daesh en partant en campagne contre
une tenue qui rappelle plus une combinaison de plongée qu’un voile.
A observer la façon dont se comportent les élus locaux de certaines
villes du pays dit des droits de l’Homme, on en arrive à se demander qui
des femmes voilées ou de ceux qui les pourchassent est en panne
d’inspiration, qui est en mal d’identité ou qui a le plus de problèmes
avec le fameux vivre-ensemble que durant tout l’été on a relégué à
l’arrière-plan. Les évènements de cet été m’ont rappelé un échange, très
enrichissant, que j’ai eu la chance d’avoir à Beyrouth, il y a deux
années de cela, avec une célèbre anthropologue, aujourd’hui rédactrice
en chef d’un grand quotidien libanais.
La belle Nahla Chahal, respectable et respectée chef de guerre comme la
qualifient, aujourd’hui, encore ceux qui ont survécu à la sanglante
guerre civile libanaise, n’était plus à Paris au moment où le débat
houleux et improductif sur le port du voile battait son plein. Sa fille,
par contre, vivait encore en France, où, avec une amie, elle étudiait le
cinéma.
Excédées par la brutalité du débat autour du foulard, car on n’en était
pas encore à parler de djilbeb ou de burka, la jeune fille appelle sa
mère et lui annonce que son amie et elle sont très tentées de porter le
voile, non par conviction mais par réaction.
Elle abandonne le projet en rentrant chez elle pour les vacances. Mais
je ne sais plus, par contre, si son amie est allée au bout de sa
décision. Cette anecdote avait pour but de dire combien il est facile de
basculer vers une cause qui n’est pas la nôtre et combien, parce que
l’on croit combattre ce qui nous paraît injuste, on est prêt à renoncer
à ses idéaux.
M. B.
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