Actualités : Ils se réuniront prochainement lors d’une rencontre informelle à Alger
Les membres de l’Opep peuvent-ils stabiliser la situation énergétique ?


Alger va accueillir, en fin de ce mois, les membres de l’Opep à l’occasion du 15e forum de l’énergie. En marge de cette rencontre prévue du 26 au 28 septembre, se tiendra une réunion informelle de l’Opep. Décisive ou symbolique sera-t-elle ? Les retombées sont encore imprévisibles.
Naouel Boukir - Alger (Le Soir) - L’hypothèse d’un éventuel accord pour la stabilisation des prix du baril est l’espérance que nourrissent les experts vis-à-vis de cette prochaine réunion des membres de l’Opep à Alger. S’exprimant hier à l’émission «L’invité de la rédaction de la Chaîne 3», le vice-président de l’Association de l’industrie et du gaz, Abdelmadjid Attar, a évoqué «des signaux positifs». Pour lui, le fait que les membres confirment leur présence constitue déjà un bon début. Toutefois, si le OK sur l’assistance a été communiqué, les réserves demeurent toujours sur les positions de chacun des participants face à un éventuel accord sur un gel de la production pétrolière. Rappelant que le déficit productif mondial dépasse les deux millions de barils aujourd’hui. Cependant, à travers son président Vladimir Poutine, la Russie, l’un des plus grands producteurs mondiaux de pétrole, a annoncé «une opinion favorable pour un gel de la production». A cet effet, A. Attar a signalé que la menace viendra probablement d’ailleurs, à savoir de l’Irak. Avec son potentiel productif et son attitude plutôt offensive quant au marché pétrolier, la position de l’Irak suscite beaucoup d’appréhensions.
Par ailleurs, l’intervenant a rappelé que les membres de l’Opep n’ont à leur effectif que 35% de la production mondiale et considérant le changement des facteurs influençant la présente situation énergétique, l’Opep ne peut pas tout contrôler. En effet, «la crise énergétique que nous vivons actuellement n’a rien à voir avec celle de 2008 qui n’a duré que quelques semaines avant de reprendre une courbe définitivement ascendante», a précisé le président de l’Association de l’industrie et du gaz. Celle d’aujourd’hui semble plus persistante et perdure depuis plus de 20 mois. Sa durabilité est influencée par des paramètres qui ne sont pas toujours du ressort de l’Opep.
En parlant de ces paramètres, A. Attar considère d’abord cette énorme offre mondiale, Opep et hors Opep, nettement supérieure à la demande. Puis l’importante influence du pétrole et du gaz non conventionnels américains à bas prix, un type de production qui risque de s’accroître également en Chine, en Australie et en Argentine, pour verser dans une rude concurrence sur les prix.
Il y a également la récession mondiale depuis 2008 et qui influe directement sur le niveau de consommation énergétique mondiale. L’expert signifie clairement «qu’il faut oublier le baril à 120 dollars» qui relève de l’utopie dans le contexte actuel.
S’ajoute à cela, l’un des paramètres à ne pas négliger et qui est la valeur du dollar, principale monnaie de commercialisation du pétrole, qui s’est renforcée pratiquement de 20 à 25% depuis 2014 par rapport à l’euro.
Ce sont autant de facteurs, que l’Opep, à elle seule, ne peut contrôler indéfiniment. Surtout que les désaccords et les intérêts politiques entre les Etats, aussi nombreux aujourd’hui, sont incontestablement déterminants du remous de la scène énergétique et représentent même des leviers de pression ou de répression.
N. B.



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