Contribution : La réforme de tous les espoirs

Par Abdelhamid Benzerari
«Combien l’éducation durera-t-elle ? Juste autant que la vie. Quelle est la première partie de la politique ?... L’Education. La seconde ?... L’Education. Et la troisième ?... L’Education.»
(Michelet)
C’est la fin du règne de la mémorisation, du «savoir par cœur, du bourrage de crâne», dénoncé par Montaigne, de la contrainte et de la passivité. «Point de ces leçons qui tombent comme la pluie et que l’enfant écoute les bras croisés», disait Alain. La leçon dogmatique que l’enfant subit passivement est inefficace. On ne croit pas au transvasement des connaissances. «La vérité ne peut être versée d’un esprit dans un autre : pour celui qui ne l’a pas conquise en partant des apparences, elle n’est rien.» Et Alain ajoute plus loin : «La culture ne se transmet point : être cultivé, c’est remonter à la source et boire dans le creux de sa main, non point dans une coupe empruntée.»
Ces considérations philosophiques sont d’ailleurs appuyées sur des constatations pratiques : d’une leçon magistrale, il ne reste presque rien après huit jours, et après quinze jours, il ne reste rien du tout. Les expériences réalisées par Binet et Simon dans les écoles parisiennes ont confirmé dans une large mesure ces remarques pessimistes.
La pédagogie préconisée par la réforme est de développer le jugement, l’esprit d’observation et le raisonnement en les exerçant, c'est-à-dire en amenant l’enfant à juger, en le faisant beaucoup observer, en l’aidant à raisonner. L’accent est ici porté non plus sur la quantité des connaissances, mais sur leur qualité.
Notre école a fait appel à cette pédagogie qui s’est développée dans de nombreux pays : Etats-Unis, Canada, Royaume-Uni, France, Espagne… en prenant des formes très diverses mais toutes centrées sur la recherche d’un enseignement plus individualisé permettant à l’élève de progresser davantage à son rythme et de participer plus directement à son apprentissage.
Les méthodes d’éducation nouvelle, en somme, sont le résultat de recherches à la fois scientifiques et empiriques, visant à obtenir systématiquement l’adhésion volontaire de l’enfant à l’œuvre d’éducation. Il s’agit de trouver quelque chose d’autre que le mode d’enseignement ex positif, sinon passif. Il s’agit comme l’empiriste qui réussit de «faire travailler l’enfant», étant bien entendu que la contrainte nous semble le pire des moyens pour cela.
La mise en œuvre de «l’approche par compétences» entraîne l’aménagement de l’espace scolaire, en attendant de mettre fin à la double vacation et la surcharge des classes, un nouveau mode d’organisation scolaire et la formation appropriée de nos enseignants. Cette approche fait en sorte que l’élève ne subisse pas l’instruction, mais qu’il y prenne une part active. C’est au sein des choses et de la vie et par les choses et la vie que les enfants s’instruisent. C'est-à-dire par l’observation et la recherche. Ils sont le centre même de toute vie scolaire et l’enseignant n’est plus qu’un discret et modeste compagnon qui offre et prépare le milieu et oriente les recherches. C’est aussi la liberté de créer des récits, des poèmes, des chansons… de comprendre, d’observer la nature, des objets, des productions, des documents… «Pour la vie, par la vie» doit demeurer le maître-principe de la nouvelle méthode. C’est une manière constante et pendant toute la scolarité que la liaison doit être établie et maintenue entre l’école et la vie. L’adaptation au réel sainement comprise réside dans la conjonction de l’intelligence, de la sensibilité et de l’activité.
Esprit d’observation et esprit critique, telles sont les règles d’or de toute éducation intellectuelle. L’école doit donner aux jeunes ces deux éléments indissociables à l’éclosion de leur personnalité et c’est au niveau des programmes de façon à ne pas trop charger les emplois du temps des classes, qu’il faut commencer cet indispensable mariage. «Il ne faut plus donner à nos enfants l’impression que les connaissances qui leur sont transmises font partie d’un monde mort, d’un passé révolu qui ne les concerne guère, et qu’en outre elles ne leur serviront en rien dans cet univers de réalités concrètes où ils auront à se frayer un chemin.» Voir, regarder, s’informer ; savoir retenir son jugement, rechercher la vérité derrière les apparences, ne pas céder aux techniques d’action sur la pensée, propagandes et publicités de masse, telles sont les caractéristiques d’un esprit droit. Chaque discipline doit, à cet égard, faire son examen de conscience. De façon générale, les programmes doivent faire une plus large place à des disciplines nouvelles plus ouvertes sur le monde contemporain : technologie, écologie ou éducation environnementale (éveiller leur conscience écologique), initiation économique et sociale sans oublier les activités culturelles multiples et sportives qu’on programmera dans les emplois du temps des après-midis.

Le maître et la méthode
Si la méthode de l’école primaire est entièrement justifiée par les analyses théoriques, c’est le maître qui administre dans les faits la preuve de sa valeur et son efficacité. Décisif dans l’organisation du groupe scolaire, son rôle l’est tout autant dans l’utilisation de la méthode. C’est lui qui, tout au long des journées de classe, l’actualise. Et si cette méthode mérite le qualificatif de «nouvelle», c’est surtout parce qu’à tout moment elle doit être pensée et repensée dans une confrontation permanente entre la théorie et la pratique.
L’action pédagogique de l’instituteur résulte ainsi d’un véritable mouvement dialectique et la méthode est nouvelle dans la mesure où, constamment rajeunie par ce mouvement, elle progresse sans cesse. Ce qui fait sa valeur, outre ses qualités intrinsèques, c’est sa souplesse, «une souplesse qui permet une infinie variété d’applications et de développements». Mais la méthode n’est souple qu’autant que le maître l’est lui-même. L’utilisation des techniques et des procédés fait corps avec les principes dialectiques généraux et de tout cet ensemble, l’instituteur est responsable. Son tempérament, ses aptitudes, ses goûts y impriment un sceau personnel.
Préparer sa classe, ce n’est plus entasser les archives et en être le catalogue, c’est avoir l’œil sur tout, tenir son esprit en perpétuelle quête, ne pas devenir l’esclave de ces préparations antérieures qui n’ont pas changé ainsi que les manuels scolaires auxquels elles sont rattachées. L’enseignant se référant à ses fiches précitées perd toute initiative personnelle et sa spontanéité est réduite à néant, car il subit un enseignement dirigé et caporalisé. Il répète le texte de la fiche dont il n’est pas le concepteur et l’auteur.
Rappelons-le, le maître qui se contente d’un semblant de préparation, qui néglige la préparation de sa classe, abandonne du même coup l’enrichissement de sa culture, ne remplit pas ses devoirs envers les enfants, viole le principe même de l’éducation puisqu’il renonce à donner ce qu’il a de meilleur, de plus noble et de plus certain et qu’il ignore le prix de sa tâche : «Substituer à une préparation morte une préparation vivante !» Faire et refaire des fiches sur les principales leçons, les élaguer, les compléter, être en perpétuel élan vers l’avenir tout en mettant à contribution toutes ses techniques pédagogiques, son amour du métier et son cœur pour cet enfant qui sera le père de l’homme ou de la femme de demain.

La formation des maîtres
Il faut souligner l’importance de la formation permanente des enseignants absolument indispensable pour la meilleure préparation des maîtres à la tâche si difficile et pour l’amélioration de la qualité de notre enseignement.
Quand on parle de qualification des maîtres, c’est en pensant aux diplômes pour dire que, dans les matières qu’ils enseignent, ils en sauront davantage. Le maître doit savoir non seulement ce qu’il doit enseigner, mais davantage, car on ne domine son enseignement que lorsqu’on le dépasse. Le champ des connaissances est plus étendu de nos jours qu’avant. «Savoir enseigner» : Savoir ne suffit pas pour l’instituteur : il faut qu’il sache enseigner.
Il apprendra donc comment on enseigne, comment on adapte ce qu’on sait à ses disciples : connaissance des enfants, mise au point des méthodes, cela suppose une culture psychologique, pédagogique et professionnelle. «Savoir éduquer» : Si pour instruire il faut un minimum de sens pédagogique, pour éduquer il faut une flamme intérieure, un amour de l’enfance, un sens du dévouement, une volonté d’idéal qui supposent un développement de la personnalité, lequel ne peut être le fruit que d’une profonde culture morale.
Ainsi, savoir et culture ne s’excluent pas. C’est en apparence seulement qu’on limite la formation de l’instituteur au savoir : en fait, si on exige que le maître n’ignore rien, c’est pour qu’il soit à même de faire un tri parmi les connaissances afin de ne proposer à ses élèves que celles qui leur conviennent.
La culture de l’instituteur doit donc largement déborder l’acquisition du simple savoir : à l’étude des connaissances indispensables s’ajouteront une culture psychologique, pédagogique, professionnelle, morale, humaine qui, au fond, aura pour effet de replacer l’éducateur moderne dans le grand courant humaniste. «Sens de l’idéal» : A force d’exiger mieux et de prêcher l’exemple, l’éducateur développe sa foi dans les valeurs et la perfectibilité, c’est-à-dire dans la possibilité de s’élever vers un idéal. Il acquiert ainsi, s’il ne l’a pas entièrement au départ, un sens profond de sa mission. «Amour de l’enfant» : Si au début de sa carrière l’éducateur se sent attiré vers les enfants, c’est par une sentimentalité encore assez vague, car à vrai dire il les ignore presque totalement. C’est l’exercice répété de sa tâche qui lui apprendra à aimer non pas l’enfant théorique, mais les enfants réels. Il apprendra à les aimer tels qu’ils sont et pour ce qu’ils doivent devenir, à les comprendre, à leur pardonner, mais aussi à les redresser et les conduire où l’idéal les appelle. Le véritable amour de l’enfance n’est ni abandon ni faiblesse, mais affection clairvoyante et énergique. Il s’agit, bien sûr, d’un amour éclairé, lucide, vigilant, efficace et non pas d’une sentimentalité prête à toutes les abdications.
La formation permanente des instituteurs, des professeurs et des formateurs doit devenir un processus ininterrompu qui s’inscrit dans leur activité professionnelle.

Adapter l’enseignement aux réalités
Dans un contexte différent, la réforme de l’école algérienne obéit aux mêmes impératifs : adapter l’enseignement, réconcilier ladite école avec son milieu sans cesser pour autant d’en faire un facteur d’évolution et de progrès. «Nous avons à vivre non point dans un monde nouveau, dont il serait possible de faire au moins la description, mais dans un monde mobile. C'est-à-dire que le concept même d’adaptation doit être généralisé pour rester applicable à nos sociétés en mutation. Il s’agit de ne nous figer dans aucune attitude.»
L’initiation technologique conçue, non comme une discipline s’ajoutant aux autres, mais comme une activité d’éveil poursuivie à tous les niveaux de l’enseignement, s’impose comme un moyen d’ouvrir l’école sur la vie et de réconcilier l’élève avec son milieu naturel en développant chez lui dans un premier temps la maîtrise des instruments et des techniques plus modernes dont il aura demain sans doute à exploiter les possibilités.
Cette recherche d’une meilleure adaptation de l’école à son environnement qui est d’abord, dans notre monde, celui de la technique n’affaiblira ni son prestige ni sa mission culturelle, bien au contraire, en créant des conditions d’un équilibre plus que satisfaisant entre enseignement technique, entre aptitudes intellectuelles et savoir-faire, l’on en fera le lien du plein épanouissement des personnalités comme l’instrument privilégié de la promotion collective et, partant, du progrès de la société. Notre système scolaire a suffisamment de ressources pour pouvoir se plier aux conditions particulières, tout en satisfaisant aux exigences de la communication avec les systèmes les plus complexes de pesée scientifique ou technique. C’est sans doute entre économie et éducation que la recherche apparaît à la fois la plus difficile et la plus nécessaire si nous voulons adapter notre appareil éducatif aux réalités du monde moderne et aux exigences impérieuses du développement. Au cours des dernières décennies, nous avons consacré l’essentiel de nos ressources à une expansion quantitative et linéaire fondée sur l’accroissement des investissements en fonction de la demande sans nous soucier suffisamment de l’harmonisation des formations aux modes de vie et aux perspectives économiques et sociales de notre pays. L’éducation, dont le développement semblait, il n’y a guère longtemps, l’une des conditions premières d’un progrès économique et social harmonieux, apparaît aujourd’hui comme un facteur de déséquilibre dans notre société. Les déperditions se constatent au niveau de l’école et de l’université, et sur la difficulté d’offrir à nos diplômés, souvent longtemps et coûteusement formés, des débouchés à la mesure de leur qualification. Cette situation, dans laquelle notre système d’éducation prélève d’importantes ressources sur l’économie et mobilise beaucoup d’énergies sociales sans contribuer suffisamment à résoudre les problèmes immédiats posés par le développement, invite à réfléchir attentivement aux rapports de l’éducation et de l’économie. Il ne s’agit nullement de mettre l’école ou l’université au service de la croissance, mais de les rendre à leur mission essentielle, de réconcilier les légitimes aspirations individuelles et la satisfaction des besoins collectifs au service du développement harmonieux de la société algérienne. Si nous n’acceptons pas de consacrer à la satisfaction de ces besoins collectifs une part plus que projectionniste de nos ressources, nous ne réussirons pas à atteindre nos objectifs d’amélioration de la qualité de la vie et de renforcement de la solidarité. Vu les problèmes que rencontre le pays avec la pollution, l’état de saleté de nos quartiers et par souci de préserver la nature pour un cadre de vie meilleur, l’éducation nationale doit penser à l’introduction de «l’éducation environnementale» dans les programmes scolaires, la création de club vert au sein des établissements, de sorties sur terrain, visites de pépinières, d’arborétums… faire participer les élèves à la propreté de leur établissement, à l’embellir de bassins de fleurs, à des actions de volontariat de ramassage de sacs et bouteilles de plastique, nettoyage des plages, campagne d’assainissement de leur quartier, prendre part à des campagnes de reboisement…
En outre, il est souhaitable de voir passer dans les écoles des caravanes de sensibilisation composées d’experts en écologie. Ils auront à expliquer comment protéger l’environnement et sa biodiversité.
Sensibiliser les enfants par des cours sur la prévention routière, sur les accidents de la route qui ne font qu’augmenter et constituent une hécatombe de plus en plus inquiétante chaque année dans notre pays. Pour cela, faire appel aux spécialistes : les agents de l’ordre et de la circulation routière pour prodiguer aux écoliers des conseils, projection de diapositives ou utilisation de data-show, expliquer, répondre aux questions, pratiquer des démonstrations avec panneaux de signalisation, un matériel adéquat que l’école ne peut fournir. Inviter des médecins pour expliquer les méfaits du tabagisme, de la drogue, de la souillure envahissante de nos quartiers qui peut engendrer des maladies graves, contagieuses et mortelles comme la typhoïde, le typhus, le choléra, la peste…, conseiller et expliquer. Demander aussi aux agents de la Protection civile qui se feront un plaisir de venir avec leur équipement de lutte anti-incendie faire des essais, comment utiliser les extincteurs de l’école, éviter les incendies, éviter les électrocutions, comment se protéger lors d’un tremblement de terre, donner les premiers gestes de secourisme… Organiser des sorties éducatives : visites d’usines de la région, domaines agricoles, théâtre, musée, aéroport, port de pêche, port maritime, phare, sites archéologiques… et chaque élève doit présenter son résumé de la sortie au maître qui doit le corriger et en débattre avec ses élèves.
Revoir la méthode des notations de l’évaluation des élèves. Elle fausse les moyennes trimestrielles. Des élèves passent en 1re AM avec des moyennes «gonflées». Instituer le système des coefficients des matières. Malgré les cours de morale et d’instruction civique, l’institution scolaire est confrontée à une sérieuse montée d’incivisme, de violence croissante d’année en année. Dans le but de les endiguer, de renforcer le rôle éducatif de l’école, donner une note de conduite à chaque apprenant. Elle sera assignée sur son carnet de correspondance tous les fins de trimestre. Ainsi les parents seront avertis sur la façon dont leur progéniture se comporte à l’école qui ne peut être seule à assumer le rôle d’éducatrice, celui de la famille reste irremplaçable. Affecter des psychologues scolaires dans les établissements. Les déficients ou inadaptés doivent être dirigés vers les classes spécialisées ou de perfectionnement. Les élèves qui souffrent de traumatisme psychique seront suivis et assistés avec le concours de leurs parents.
En faisant ainsi évoluer le contenu de l’enseignement, nous devons parallèlement, et dans un même effort, en faire évoluer la forme et pour cela ne pas hésiter à faire appel aux techniques modernes de communication. L’expression technologie de communication tout spécialement a acquis un sens particulier au cours des dernières années. Aujourd’hui, l’ordinateur multimédia est une machine universelle qui donne accès à internet, capte la télévision et la radio, lit musique, vidéo, film. A la façon de l’univers décrit par Einstein, le mot «Multimédia» est un monde en expansion. Les sens se multiplient au fur et à mesure que ses techniques se déploient. Le mariage éducation-électronique évolue dans de nombreux pays. Chez nous, il est aux premiers tâtonnements. Des écoles attendent la connexion à internet. Les moyens audiovisuels, qui constituent pour le jeune d’aujourd’hui un mode d’expression doivent être mis largement à la disposition des maîtres. Mais la transformation la plus fondamentale à effectuer dans le domaine pédagogique est d’offrir aux élèves davantage d’initiatives dans leur travail. Il est certain que le recours aux moyens audiovisuels et au travail indépendant, en transformant profondément l’acte éducatif, permettra au maître d’individualiser davantage son enseignement, de l’adapter aux besoins de chaque enfant et de pratiquer un soutien aux élèves les plus faibles.
C’est là assurément l’une des conséquences les plus importantes de la nouvelle pédagogie. Rénovation du contenu de l’enseignement, des modalités selon lesquelles il est dispensé, mais aussi du cadre dans lequel il est donné.

L’orientation : faire le bon choix
Les problèmes d’orientation scolaire sont tout aussi importants. Notre système actuel ne permet pas aux choix fondamentaux de s’effectuer dans la clarté pourtant indispensable quand on songe à l’importance des décisions qui sont alors prises pour l’avenir des jeunes. Loin d’ajouter aux contraintes et aux tensions que le régime scolaire actuel impose à trop d’enfants, ces choix qu’on souhaite qu’ils s’organisent dans un climat de coopération entre maîtres, élèves, et parents, permettront de réaliser progressivement et sans traumatisme une orientation capable de guider chaque futur citoyen vers la voie qui donnera pour la société algérienne plus d’efficacité et pour lui, plus de bonheur. L’information sur les filières scolaires et sur les débouchés professionnels doit être développée et dispensée très tôt de façon continue jusque dans l’enseignement supérieur. Beaucoup de familles ignorent les perspectives offertes à leurs enfants. Mais combien de maîtres eux-mêmes ne savent à peu près rien de l’organisation des autres enseignements et des possibilités dont peuvent bénéficier leurs élèves. Il faut de ce fait informer les familles en utilisant tous les moyens possibles : brochures, fiches documentaires sur les diverses orientations et filières de formations professionnelles. Pour les élèves qui abandonnent l’école ou qui sont renvoyés, ne réussissant pas à passer au cycle secondaire, un grand effort reste à effectuer pour qu’ils soient pris en charge dans les centres d’apprentissage. Leur nombre augmente d’année en année et les centres existants dans certaines Wilayas ne suffisent plus.

Éviter l’échec
L’école publique n’est pas une institution au seul service de l’élite, mais l’occasion d’apprendre à tous les enfants, même les plus défavorisés, à accéder au meilleur d’eux-mêmes, où les chances sont égales pour tous et y prôner les vertus pour justifier une pédagogie de l’effort , c’est admettre que la sélection naturelle fera émerger dans cette compétition qu’est la lutte pour la vie, les individus les meilleurs et les plus aptes.
A. B.



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