Culture : Farida Sellal, présidente de l’association Sauver l’Imzad
:
«Il faudrait travailler à la création de Dar Diwane»
Le rôle de la société civile dans la préservation et
la sauvegarde du patrimoine immatériel est crucial, estime
l’universitaire Farida Sellal, présidente de l’association Sauver l’imzad.
Invitée du 10e Festival national de musique diwane, Farida Sellal
animait, dimanche dernier, une conférence intitulée «L’imzad, histoire
d’un parcours». Son intervention portait sur le processus ayant conduit
au classement, en 2013, de cet instrument traditionnel touareg au
patrimoine mondial de l’humanité.
L’universitaire qui présentait l’expérience de son organisation aux
praticiens et associations culturelles du diwane a insisté, durant cette
conférence, sur l’importance du classement de ce legs comme patrimoine
culturel national. Elle a préconisé, dans ce sens «l’établissement d’un
diagnostic de la situation du diwan afin d’en recenser les détenteurs»,
ainsi que «la mise en place d’un projet de formation et de transmission
autour duquel les associations devront se réunir en une seule
organisation», comme cela avait été fait pour l’imzad avec la création
d’une école d’apprentissage pour les joueuses de cet instrument.
Expliquant les différentes étapes de création de son association en
2003, et par la suite de Dar limzad, Farida Sellal a proposé aux adeptes
du diwane de «commencer à travailler pour la création de Dar Diwane
réunissant les associations culturelles dédiées à ce genre», un projet
déjà proposé par les participants au festival en 2013 et resté sans
suite.
L’universitaire a ensuite présenté les différents projets portés par
l’association Sauver l’imzad et qui ont conduit au classement de cet
instrument au patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco en 2013,
dont la construction de Dar l’imzad ou l’organisation du 1er colloque
international sur l’imzad en 2005. Elle a alors proposé plusieurs pistes
de réflexion à la société civile pour sauvegarder le diwan, trouver des
financements et un encadrement scientifique.
Après le classement de l’imzad par l’Unesco, l’association a également
relancé les activités artisanales en plus de l’ouverture d’une
bibliothèque, de salles de répétition et d'un studio d’enregistrement,
ce qui a permis à l’association d’encadrer 11 groupes de musique
contemporaine de la région. Au programme des conférences, à noter celle
de la chercheure Kamélia Berkani (qui a abordé la musique comme facteur
de développement), et les interventions de journalistes et praticiens du
diwane sur le thème «musique, culture et développement».
|