Culture : COMPLEXE CULTUREL DU CHENOUA
L’art abstrait au menu de l’exposition picturale
Une exposition picturale qui durera plusieurs jours pour s’étaler sur
toute la durée du mois d’octobre, se déroule actuellement au sein de
l’imposant complexe artistique et culturel du Chenoua à proximité de la
ville de Tipasa.
Cet événement pictural a charmé, en ce mois d’octobre, les citadins,
estivants , visiteurs et simples curieux. Plusieurs artistes peintres de
renom , de niveau local et national ont visité et admiré cette
exposition. L’extraordinaire panorama de toiles exposées a troublé les
regards ébahis des néophytes. Cela a permis au public de découvrir les
œuvres des talents locaux à l’instar de Med Djoua, un artiste peintre
spécialisé dans l’abstrait, le semi-abstrait pictural et la peinture
acrylique en s’imposant avec une collection de près de 40 tableaux et
dont l’exposition a duré plusieurs jours. La quasi-totalité des œuvres
réalisées par cet artiste est en technique mixte, et relate « la
perpétuelle recherche d’une autre dimension plastique ». «L’art abstrait
me convient car c’est le témoin de mes états d’âme», nous disait
l’artiste peintre Med Djoua qui a exposé près de 40 toiles, dont plus de
20 toiles de collection qui datent de la fin des années 90, à l’issue
d’études effectuées au niveau de l’ Ecole des beaux-arts de Mostaganem
et celle d’Oran, où il s’était lancé dans l’aventure des fresques
murales décoratives et des études d’aménagement pictural. M. Djoua,
s’est distingué par ailleurs avec force lors de cette exposition du
Chenoua à travers des œuvres de l’école expressionniste et de l’art
abstrait. Ainsi, à travers la présentation de cette collection de
plusieurs dizaines de toiles où se mélangent la gouache et l’acrylique,
M. Djoua reste convaincu que «les arts plastiques constituent un
puissant moyen d’expression et d’extériorisation tant des pulsions
refoulées que des blocages intériorisés provoqués par des tabous sociaux
» , nous affirme cet artiste peintre en ajoutant «cela traduit une
volonté ascendante du mouvement qui me projette à m’exprimer à travers
des formes abstraites circulaires», nous révèle cet artiste, en
précisant que cela «contraste avec les formes géométriques figées,
auxquelles je suis allergique», nous dira M. Djoua qui ajoute «j’aime le
mouvement circulaire et certaines couleurs vives , qui contrastent avec
la morosité et la platitude quotidienne, car je suis à la recherche
d’une dimension picturale nouvelle ». Lors de cet événement pictural,
plusieurs artistes locaux furent présents, à l’instar de Smaïl Chanaa,
un peintre impressionniste, très inspiré par Degas, Renoir et Gaugin
dont les œuvres possèdent une extraordinaire richesse de couleurs où se
côtoient l’aquarelle ,le pastel et le coloriage atypique. Quant à M.
Hamri Abdelkrim, un autre artiste-peintre qui fut présent à cet
événement, le public découvre un artiste d’excellence, primé au Salon
des arts plastiques d’Oran, de Souk Ahras, des galeries de l’hôtel
Aurassi et qui reste marqué par le figuratif et influencé par les œuvres
de Dinet. Cet artiste s’attache surtout aux reproductions
lithographiques et celles véhiculant l’art ancien. Mais ce fut, aussi,
M. A. Bakhti, qui a eu droit de cité dans cet événement pictural : car
cet artiste reste un peintre-philosophe, sachant mettre en évidence les
secrets de l’ésotérisme, du subconscient collectif, de l’impact du
soufisme, des rêves et des fantasmes. Sa «philosophie créatrice» nous
est transmise à travers ses toiles prodigieuses. Lors de ses expositions
d’art plastique, M. Bakhti Abderrahmane, cet artiste peintre à tendance
surréaliste, avait lors de ses expositions intéressé et envouté son
public par de surprenantes toiles ésotériques traitant du subconscient
de l’être humain, retraçant une forme de défoulement de l’artiste qui
relate crûment ses ressentiments, sans artifices . La misère humaine et
la déliquescence de l’état d’âme sont mises en exergue sans pudeur, au
risque d’affecter les sensibilités sociales de notre contrée, ce jeune
peintre impressionniste à tendance surréaliste capitalise déjà plusieurs
dizaines d’années dans l’art pictural. Très au fait des grands
événements nationaux et internationaux, cet artiste peintre d’envergure
dont le nom est immortalisé dans l’encyclopédie des artistes algériens
demeure un éminent érudit qui marquera son temps dont l’art serait à
coup sûr une référence pour nos graines d’artistes peintres. Lors de
cette exposition plastique, et parmi les artistes peintres qui se sont
distingués par leur apport psychologique au profit du jeune artiste
peintre Djoua Med , il y avait Mme Djamila Ababsia, une artiste peintre
spécialisée dans le style d’huile sur toile et acrylique, dans l’art du
Camaïeu, l’abstrait et le semi abstrait. Mme Djamila Ababsia, venue tôt
(depuis 1983) dans le domaine pictural avec plusieurs dizaines de
toiles, s’était distinguée dans cette même galerie du Chenoua ainsi que
dans d’autres participations en France, au Palais de la culture, à la
galerie Mohamed-Racim, à la salle El Mouggar et à travers plusieurs
expositions picturales. Rappelons en outre qu’au Chenoua, les œuvres
remarquables de Mme Djamila Ababsia avaient attiré lors de précédentes
expositions une importante foule . Nonobstant ce beau monde artistique,
l’esprit de feu M. Laroussi, l’ancien Président de l’Unac, planait sur
cet événement et marquait pour toujours cette graine de jeunes artistes
peintres dont l’Algérie se targue. Rappelons dans ce cadre que feu
Laroussi interpellé en 2012 lors de la Journée de l’Artiste, qui s’est
tenue dans la ville de Cherchell, quelque temps avant son décès ; avait
déclaré dans ces mêmes colonnes, pour évoquer l’histoire de l’art
pictural algérien : « L’art pictural algérien moderne est né dans des
circonstances difficiles et particulières. Malgré cela, dès les années
soixante, nous avons créé une rupture historique, nous avons marqué
notre présence, on a imposé notre originalité au monde, car on était
plus déterminé en matière d’art en notre qualité d’Algériens. » Feu M.
Laroussi disait alors à ce titre que « la peinture algérienne a été en
constant progrès et qu’elle n’avait rien à envier à d’autres expériences
culturelles, de la même époque, notamment au Maghreb et dans le reste de
la méditerranée», en ajoutant que «les artistes qui continuèrent à
s’inscrire dans le sillage de leurs prédécesseurs, tout en expérimentant
de nouvelles nuances picturales et en assurant une transition entre les
miniaturistes à l’image de Omar Racim, Temam et le courant de la pensée
picturale post-indépendance ». Feu M. Laroussi, identifiera « ceux qui
n’hésitèrent pas à jeter un regard neuf sur les arts plastiques et à se
lancer dans des expériences picturales et des quêtes personnelles pour
le renouvellement des sens et des significations à l’instar de Khadda,
Issiakhem et Louail», en n’omettant pas de citer les performances de la
femme artiste algérienne, à l’instar de Baya et Souhila Belbahar, de
Kolai Nawal, de Saâdoune Yasmina, de Ababsia Djamila et de Zidani
Karima.
Houari Larbi
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