Actualités : LA GRÈVE LARGEMENT SUIVIE DANS PLUSIEURS SECTEURS
Le pari réussi des syndicats autonomes
La grève générale de deux jours
à laquelle ont appelé seize syndicats autonomes de différents secteurs
pour protester contre la suppression de la retraite anticipée et sans
condition d’âge est largement suivie selon les estimations de ses
initiateurs. La protestation prendra fin aujourd’hui pour reprendre les
24 et 25 octobre prochains.
Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - Avec 72% du taux de suivi, le
secteur de la santé est le secteur le plus touché par le mouvement de
grève initié par le Syndicat algérien des paramédicaux (SAP) et le
Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP). Les médecins
spécialistes n’ont pas pris part à ce mouvement. Leur syndicat, le
SNPSSP, a décidé de ne pas rejoindre le mouvement. Pourtant, une partie
des médecins généralistes affiliés à l’Union nationale de la santé du
SNAPAP a aussi décidé de ne pas répondre au mot d’ordre de grève. Par
ailleurs, en deuxième position par rapport au taux de suivi, les
vétérinaires ont largement répondu à l’appel avec un taux de suivi de
70%. Le secteur de l’éducation était paralysé à 68,76%. Le mot d’ordre
de grève a été suivi aussi par 60% au niveau des APC et à 35% au niveau
de l’administration des établissements de l’enseignement supérieur. Le
taux de suivi dans la formation professionnelle était de 48%. Ce sont là
les taux avancés hier par la cellule de suivi de la grève au siège de l’Unpef
(Union nationale du personnel de l’éducation et de la formation). «C’est
une mobilisation historique dans l’histoire de l’Algérie où c’est pour
la première fois que différents secteurs de travail se mobilisent
ensemble pour crier leur ras-le-bol du fait accompli imposé par le
gouvernement qui ignore les revendications légitimes des travailleurs »,
dénoncent les syndicats grévistes qui réitèrent leur revendications
liées à la suppression de la retraite anticipée et sans condition d’âge,
la préservation du pouvoir d’achat des travailleurs notamment ceux
touchant des salaires bas et la participation des syndicats autonomes
dans la préparation du nouveau code du travail. Par ailleurs, les
services de sécurité ont été appelés en renfort hier dans plusieurs
endroits dans la capitale en raison de l’appel à la grève. Seize
syndicats autonomes de différents secteurs, regroupés au sein d’une
Intersyndicale. Aucun rassemblement de protestation n’a été prévu,
cependant, pour accompagner le mouvement de grève. Seuls les
paramédicaux affiliés au syndicat algérien des paramédicaux (SAP) ont
observé hier matin un piquet de grève au sein des établissements
hospitaliers. Les élèves, eux, ont rebroussé chemin aux premières heures
de la matinée, dans la plupart des établissements des trois cycles
confondus. C’est le cas dans les établissements de la place du 1er-Mai,
à Bab-Ezzouar ou encore à la place des Martyrs où la grève a été
largement suivie. La protestation prendra fin aujourd’hui pour reprendre
les 24 et 25 octobre prochain. L’Intersyndicale se réunira ensuite pour
décider de la suite à donner au mouvement. Leur mobilisation fera-t-
elle reculer le gouvernement sur sa décision de la suppression de la
retraite anticipée et sans condition d’âge ? Jusque-là, le gouvernement
est inflexible. cette décision, justifie-t-il, c’est pour maintenir
l’équilibre de la Caisse nationale de retraite.
S. A.
ORAN
Grande mobilisation dans le secteur de l’éducation
À l’instar de plusieurs autres syndicats, qui adhèrent à la grève des
17 et 18 octobre, suivie de deux autres jours, les 24 et 25 du même
mois, hier selon M. Bachir Hakem, représentant du CLA, le mot d’ordre a
été suivi à près de 85% au niveau des lycées d’Oran.
«D’ailleurs, il y a eu même des adhérents de syndicats non concernés par
la grève qui ont pris part à ce mouvement, tels que l’UGTA et les corps
communs », dit-il. Pour notre interlocuteur, cette mobilisation a
notamment été boostée par les menaces de la ministre de l’Education. De
son côté, le Cnapest dira que le débrayage a été suivi par une forte
mobilisation autour des trois revendications majeures : maintien de la
retraite proportionnelle anticipée, consultation des syndicats autonomes
aux débats concernant le secteur de l’éducation et amélioration du
pouvoir d’achat. Concernant le suivi de la grève au niveau du secteur de
la santé, la mobilisation était beaucoup moins importante. La raison
selon un syndicaliste dont le syndicat n’a pas pris part à la grève,
«serait due au fait que le mouvement de grève devrait passer par la
base, à travers une assemblée générale avec une mobilisation des
travailleurs pour décider de la grève. Mais cette décision de grève est
venue de la centrale», dit-il. Le peu de représentativité des syndicats
autonomes dans le secteur de la santé serait également la cause de ce
peu d’engouement.
A. B.
BÉJAÏA
La consigne massivement suivie dans l’éducation, la formation, la
santé et l’administration publique
Le mot d’ordre de grève nationale de deux jours lancé par
l’Intersyndicale a été globalement suivi, hier, notamment dans les
secteurs de l’éducation, de la formation, de la santé et de
l’administration publique de la wilaya de Béjaïa. Pour cette première
journée de grève, l’écrasante majorité des lycées et les établissements
du moyen et du primaire n’ont pas ouvert leurs portes. Le taux de suivi
de la consigne de grève avoisine au milieu de la journée les 85%, a fait
savoir Slimane Zenati coordinateur du Cnapeste de la wilaya de Béjaïa.
Dans le secteur de la santé de nombreux établissements publics de santé
de proximité (EPSP) et certains EPH de Béjaïa ont répondu favorablement
à l’appel de l’Intersyndicale qui regroupe l’éducation, la formation
professionnelle, la santé, l’administration. Un écho très favorable est
aussi signalé dans le secteur de l’administration publique. Des
travailleurs du secteur économique représentés dans l’Intersyndicale
n’ont pas également travaillé ce lundi pour revendiquer le maintien de
la retraite sans condition d’âge. A travers cette action de grève
décidée pour les 17 et 18 octobre renouvelable les 24 et 25 du mois en
cours, l’Intersyndicale entend exiger l’association des syndicats dans
l’élaboration du nouveau code du travail et une protection du pouvoir
d’achat, a indiqué au Soir d’Algérie, Slimane Zenati.
A. Kersani
M'SILA
Plus de 80% d'enseignants ont débrayé et 100% dans le secteur de la
santé
Pour ce premier jour de grève, la wilaya de M'sila a connu une
participation de 80% selon l'Unpef et 90% selon le syndicat des lycéens,
qui commence à militer ces derniers temps dans 15 CEM et 4 écoles
primaires de la wilaya. Le Cnapeste compte 1 700 PES répartis à travers
60 lycées. Par ailleurs, la Direction de l'éducation de la wilaya de M'sila
enregistre un effectif de 2 500 PES exerçant dans 68 lycées. Cependant,
le Syndicat algérien des paramédicaux a su mobiliser ses adhérents et
répondre au mot d'ordre à 100% selon le représentant de son bureau de
wilaya.
A. Laïdi
BOUIRA
La grève massivement suivie dans le secondaire et le moyen
Comme cela a été toujours le cas dans la wilaya de Bouira, la grève
de deux jours à laquelle ont appelé plusieurs syndicats de l’éducation
mais également des autres secteurs de la Fonction publique, a été
largement suivie avec d’abord, une paralysie totale dans le secondaire ;
puis à un degré moindre mais d’une manière assez marquée dans le moyen,
et enfin, d’une manière trop timide dans le primaire.
En effet, et si l’on se fie aux chiffres donnés hier par le coordinateur
du Cnapeste de Bouira qui a appelé l'Intersyndicale, l’on comprend
aisément la tendance, avec 80% du taux de suivi de la grève dans le
secondaire, soit une paralysie totale dans 50 lycées sur les 55
existants, puis dans le moyen avec un taux dépassant les 60% et enfin,
20% pour le primaire. Un chiffre qui reflète l’implantation du Cnapeste
dans le premier palier de l'éducation dont les instituteurs trop
éloignés les uns les autres et surtout l’existence d’un grand nombre
d’écoles primaires soit plus de 500, fait que toute entente relève
pratiquement de l’impossible. Rappelons que la Direction de l’éducation
de Bouira a donné le chiffre global de 43% de suivi de la grève alors
que pour le Cnapeste, le taux global de suivi de la grève est de plus de
60%. Concernant les autres secteurs, et d’après les échos qui nous sont
parvenus, seuls les travailleurs des APC de la région Est de la wilaya
de Bouira ont répondu à l'appel de la grève alors que dans les autres
régions, les APC et les services d’état civil, ont fonctionné
normalement.
Y. Y.
Tipasa suit le mouvement
Selon les données préliminaires, obtenues auprès des syndicats de
l’éducation et de quelques associations des parents d’élèves, la
quasi-totalité des lycées et des collèges de la wilaya ont observé la
grève prévue pour les journées du 17 et du 18 octobre 2016. M. Djehlat,
le responsable du syndicat du Snapeste, a été catégorique, tous les
établissements du secondaire ont observé la grève de ce lundi 17
octobre, et qui se poursuivra le 18 et les 24 et 25 octobre 2016. Selon
notre interlocuteur, le mot d’ordre de grève a été observé dans
plusieurs administrations et organismes à l’instar de la formation
professionnelle, la santé, l’Université, par plusieurs syndicats à
l’image du Cnapest, du SNTE et du Snapeste. Interpellé sur la nature de
leurs revendications, ce responsable syndical nous précise qu’il a été
demandé le maintien de la retraite proportionnelle ; l’octroi d’une
prime, compensant le pouvoir d’achat et surtout la participation des
syndicats autonomes et privés à l’élaboration du code du travail, qui se
réalise aujourd’hui en vase clos, en associant l’UGTA, le patronat et le
gouvernement. Quant à M. Dekhli, du syndicat de wilaya de l’Association
des parents d’élèves, il se désole et ne fait que constater «les retards
enregistrés dans la scolarité de nos enfants ; nous allons faire
paraître, incessamment, un appel à la reprise des cours de la part des
enseignants, sachant que tout retard se répercute sur la scolarité de
nos enfants».
Houari Larbi
MOSTAGANEM
63,57% de suivi dans l’Éducation
Les enseignants dans les 3 paliers scolaires relevant des syndicats
autonomes de l’éducation dans la wilaya de Mostaganem ont observé un
mouvement de grève les 17 et 18 octobre.
Cette grève sera suivie par une autre les 24 et 25 octobre a indiqué la
secrétaire générale de wilaya de la SNTE, Mme Belarbi Melouka, précisant
en cette circonstance que l’arrêt de débrayage dépendra de la
disponibilité de la tutelle à satisfaire les revendications des
enseignants. La grève est généralisée dans les 3 paliers scolaires et
est largement suivie notamment dans les lycées. C’est le constat établi
lors de notre petite virée dans quelques établissements de la ville,
citons le lycée du 5- Juillet, le CEM et une école primaire. Dans le
quartier de Chemouma et dans d’autres établissements surtout les écoles
primaires, la grève est inexistante. D’après les statistiques des
syndicats autonomes, le taux de participation au débrayage tourne autour
de 63,57% ce lundi au milieu de la journée. Une chose est sûre, c’est
que les partenaires sociaux autonomes de l’éducation ne sont pas prêts à
lâcher prise. Ceci étant, la Direction de l’éducation a rendu des
chiffres du taux de participation de la grève au premier jour de ce
débrayage, le personnel administratif 0,90%, le primaire 20%, le moyen
40% et le secondaire à 20% et selon toute vraisemblance, la D/E attend
la fin du deuxième jour de la grève (aujourd’hui) pour communiquer les
chiffres officiels.
A. B.
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