Chronique du jour : SOIT DIT EN PASSANT
Se convertir à l’islamisme !


Par Malika Boussouf
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Il est des jours comme ça où lorsque je m’applique à comprendre un essai comme celui que vient de publier, à Montréal, mon confrère et ami Aziz Farès, j’admets, définitivement, que partir peut s’avérer être une source d’enchantement quand rester a cessé de produire l’ivresse et le réconfort que chacun d’entre nous est en droit d’attendre de la vie.
L’ouvrage, paru il y a quelques semaines, L’encre des savants est plus sacrée que le sang des martyrs, est un plaidoyer en faveur de la paix, contre les intégrismes et en l’occurrence le fanatisme musulman.
J’aime bien l’expression «vous essayez de vous imposer à Dieu» dont use l’auteur que je compléterais volontiers par un «là où vous n’êtes pas forcément les bienvenus» qui conviendrait parfaitement à ma façon de comprendre ces non-dits tellement plus riches de signification. La foi étant subjective, pourquoi, en effet, «Dieu ne parlerait qu’aux musulmans»?
Partout ailleurs, les gens s’interrogent sur le bien-fondé d’une religion et sur la légitimité de ceux qui s’adressent aux autres en son nom. Pourquoi donc s’entêter à aller en guerre pour ce Dieu qui n’a pas besoin d’être défendu et qui, surtout, n’a rien demandé ? Avec l’humilité qu’on lui connaît, Aziz Farès se défend de verser dans une quelconque lecture fumeuse du Livre saint. Ce qui lui importe, c’est de dire ce qu’il vit au quotidien dans ce Québec naïf qui l’a si bien accueilli. Lorsqu’il parle d’un «islamisme made in Québec», l’auteur de J’ai failli égarer Dieu, paru en Algérie en 2009, explique comment l’on tente de soumettre à une idéologie envahissante, pour ne pas dire expansive, une contrée qui pensait s’être affranchie, en optant pour la laïcité, d’influences religieuses pas vraiment amicales. Et c’est lorsqu’il parle de conversion non pas à l’islam mais à l’islamisme tandis que l’on confond allègrement religion et idéologie que l’on comprend mieux son souci d’attirer l’attention sur quelques- unes des déviances que cela inspire. Comment mieux expliquer pourquoi l’on vide une religion de sa spiritualité pour la remplacer par une pédagogie qui défie toute forme de paix ?
M. B. 





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