Actualités : Prix du Pétrole
Vers une stabilisation au-dessus des 50 dollars
Les schistes américains qui fixent depuis quelques
années le plafond aux prix du baril du pétrole ne pourront contrarier la
stabilité projetée par l’Opep et ses alliés hors-Opep. Ce consensus
traduit par le retrait de près de deux millions de barils/jour du marché
à partir de janvier prochain devrait stabiliser les prix, pour
longtemps, au-dessus des 50 dollars.
Le marché a vite réagi à l’annonce des producteurs hors-Opep de se
joindre à la démarche du cartel et réduire leur offre sur le marché. Et
les prix sont partis à la hausse, gagnant près de trois dollars par
rapport à la clôture de vendredi, à la veille de la réunion des
producteurs à Vienne.
Ce consensus des producteurs traduit par le retrait de près de deux
millions de barils/jour du marché à partir de janvier prochain devrait
stabiliser les prix, pour longtemps, au-dessus des 50 dollars. La
dégringolade des prix de l’or noir, amorcée en juin 2014, a duré plus de
deux ans, cassant les reins à plusieurs producteurs des schistes et le
redémarrage des plateformes en décrépitude aux Etats-Unis prendra
beaucoup de temps. En effet, si les banquiers ne finançaient plus les
projets dont les business plans sont calculés sur la base d’un baril de
moins de 50 dollars, provoquant un désinvestissement dans le secteur des
énergies fossiles, les assureurs ont augmenté leurs polices
d’assurances, augmentant les coûts d’extraction des schistes qui
pâtissaient déjà des difficultés technologiques qui rendent leur
rentabilité aléatoire.
Depuis quelques mois déjà, le marché surveille comme le lait sur le feu
le nombre des plateformes en production, actualisé chaque semaine par
les autorités énergétiques américaines. Ces plateformes en production en
baisse constante auront ainsi du mal à compenser à court terme les
quantités retirées du marché par les membres de l’Opep et leurs alliés
hors-Opep.
Ainsi, les schistes américains qui fixent depuis quelques années le
plafond aux prix du baril du pétrole ne pourront contrarier la stabilité
projetée par l’Opep et ses alliés hors-Opep. Au moins à court et moyen
terme. Parce que l’objectif d’un baril fluctuant dans une fourchette
allant de 50 à 60, fixé par ces producteurs des hydrocarbures
conventionnels, limiterait la marge de manœuvre des producteurs des
schistes, lesquels auront des difficultés à rentabiliser leurs
investissements qui coûtent désormais cher. Les producteurs des
hydrocarbures conventionnels qui ont livré une guerre sans merci aux
producteurs des schistes sur les parts de marché ont fini par avoir la
certitude qu’un prix autour de 60 dollars ne menace plus leurs intérêts
et les doutes sur la détermination des gros producteurs à aller au bout
de leurs promesses se sont dissipés samedi dernier à Vienne. Un tel
niveau des prix leur permet de gagner plus tout en préservant leurs
parts de marché. Il convient, enfin, de noter que les prix du baril du
Brent de la mer du Nord, référence de calcul du prix du Sahara Blend
algérien, ont fluctué hier entre 56 et 57 dollars.
L’Algérie passe à l’acte et met en œuvre l’accord sur la réduction de
la production
Le ministre de l’Energie Noureddine Bouterfa a donné, avant-hier, une
instruction à l’agence de régulation des hydrocarbures (Alnaft) pour
veiller à la réduction de la production algérienne de pétrole comme
convenu dans l’accord d’Alger avec les membres de l’Opep.
Un accord consolidé samedi dernier avec l’adhésion de douze pays
producteurs hors-Opep. Il a ainsi ordonné à Alnaft de «faire procéder
par les contractants de gisements d’hydrocarbures liquides à une
réduction totale de leur production d’hydrocarbures liquides de 50 000
barils par jour à répartir équitablement entre tous les contractants et
ce, à compter du 1er janvier 2017 pour une première période de 6 mois
qui pourrait être reconductible».
L. H.
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