
Culture : Vallée du M’zab
Une vingtaine de monuments historiques réhabilités
Pas moins de dix-huit monuments historiques
ancestraux, affectés par les aléas du temps, ont été restaurés,
réhabilités et revalorisés dans la vallée du M’zab (Ghardaïa), a-t-on
appris de l’Office de protection et de promotion de la vallée (OPVM).
Cette opération de revitalisation du patrimoine architectural atypique
du M’zab a été lancée fin 2015, après élaboration d'études spécialisées
pour la réhabilitation de ces biens culturels et pour redonner à ce
riche patrimoine architectural à forte symbolique historique son éclat
d’antan et améliorer par conséquent les conditions de vie de ses
habitants, a expliqué à l’APS le directeur de l’OPVM.
Cette action a touché des monuments des cinq ksour de la vallée du M’zab
(Beni Izgen, Bounoura, El-Ateuf, Melika et Ghardaïa), construits selon
les techniques ancestrales en terre sèche et qui ont connu un processus
de dégradation affectant leur cadre architectural, a détaillé Younes
Babanedjar.
Concernant le ksar de Beni Izgen, fondé en 1347, l’opération a ciblé
l’ensemble de ses ouvrages «défensifs» avec sa muraille de 1 525 mètres,
ses petites ouvertures sur l’extérieur, ses tours de guet et les deux
portes principales, Bab El-Gharbi et Bab El-Charki, ainsi que l’espace
de prière à ciel ouvert cheikh Ba El Hadj.
S’agissant du ksar d’El-Ateuf, fondé en 1012, les travaux de
restauration ont ciblé les espaces de prières Sidi-Brahim et Oukheira,
ainsi que la porte Bab Sidi-Brahim, la mosquée El-Atik, l’espace de
prière du mausolée de cheikh Badahmène et les portes Bab Chergui (Est)
avec ses remparts et Bab El-Bazar du ksar de Bounoura, réalisé en 1046,
ainsi que les portes Bab Amidoul, Bab Ben-Trache, Bab El-Argoub et le
mausolée de Hadj Messaoud du ksar de Melika, créé en 1350. Ces actions
de réhabilitation et de revalorisation du patrimoine culturel et
architectural ont également concerné, pour le Ksar de Ghardaïa, crée en
1048, les espaces de prière de Ami Saïd El-Djerbi, Baba Ouldjemma et la
mosquée de Beni -Merzoug , ainsi que les portes Bab Salmou-Isaa et Bab
Houacha, a-t-il fait savoir. Ces monuments historiques, qui témoignent
du rôle social et économique que jouait ce patrimoine culturel depuis
des siècles, ont été restaurés par des maîtres artisans locaux,
détenteurs d'un savoir- faire légué de génération en génération en
matière de restauration du patrimoine, en utilisant des matériaux de
construction traditionnels confectionnés suivant des méthodes et
techniques ancestrales alliant mortier de chaux, plâtre fabriqué
traditionnellement, pierres, argile ainsi que les troncs de palmiers,
utilisés comme poutrelles.
Cette opération a permis de redonner à ces monuments leur beauté, ternie
par l’usure du temps et de renforcer la vocation touristique nationale
et internationale de la pentapole du M’zab, célèbre par l’harmonie de
son architecture authentique, a indiqué M. Babanedjar.
La pentapole du M’zab, composée de cinq ksour, villes-forteresses qui
regorgent de splendeurs et de trésors avec des bâtis traditionnels
considérés comme des chefs-d’œuvres architecturaux uniques,
ingénieusement construits par les premiers habitants de la région et
serpentantant à travers une vallée, a été classé patrimoine mondial par
l’Unesco en 1982 avant d’être érigé en «secteur sauvegarde» en 2005.
Un plan de sauvegarde, en conformité avec la loi sur le patrimoine, est
en cours d’élaboration par un bureau d’études, a-t-on signalé de même
source.
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