Faits divers : La direction du commerce ouvre une enquête
Faux herboristes et autres charlatans sévissent à Boumerdès
Un terroriste repenti s’est installé au milieu de la
ville de Boumerdès pour vendre au prix fort à des malades crédules et
naïfs moyennant de grosses sommes d’argent des guérisons miracles mais
surtout de faux espoirs aux souffrants désemparés et sevrés d’oreilles
attentives à leurs maux.
60 000 dinars est le montant à débourser pour un traitement, indiquent
nos sources, et la liste de ces traitements est aussi longue qu’un bras.
Plus grave, ce charlatan se donne, à travers la publicité qui parait
régulièrement sur les colonnes d’un quotidien réputé pour être le suppôt
de tels charlatans, le titre d’expert.
Dans 5 publicités parues dans une même page de ce journal, cet «expert»
soigne, tenez-vous bien, l’infertilité chez les hommes et les femmes,
l’éjaculation précoce, l’impuissance sexuelle, l’hernie discale et la
prostate. Il «prodigue» d’autres soins qui ne figurent pas dans ces
publicités comme le traitement du diabète, du cancer et bien d’autres
pathologies. Enfin il soigne toutes les maladies existantes. Ce
bonimenteur n’est qu’un exemple de cette foule d’individus dangereux qui
agissent en toute impunité à travers plusieurs localités de Boumerdès
pour détrousser des malades inquiets. «Ces guérisseurs qui n’en sont pas
en réalité, développent des capacités d’écoute. C’est ce que recherchent
bien des malades», affirme Samia Ababsa, directrice du commerce et de la
concurrence de la wilaya de Boumerdès (DCCWB).
Notons que cette direction réalise une enquête relative aux herboristes
installés dans la région. Lors de leurs 32 interventions sur le terrain,
les inspecteurs de cette direction ont dressé 9 P-V d’infractions avec 8
propositions de fermeture d’herboristeries.
Les mêmes inspecteurs ont saisi chez ces derniers de grosses quantités
de produits pouvant constituer un danger pour la santé des
consommateurs. Les infractions relevées se rapportent à des situations
pouvant mettre en danger la santé des consommateurs ou des violations de
la loi en matière de pratiques commerciales. Cependant, dans son
rapport, la Direction du commerce de la wilaya de Boumerdès, ne coupe
pas toutes les amarres avec la corporation des herboristes. C’est en
effet un métier qui existe depuis des millénaires à travers le monde.
La DCCWB préconise la formation de ces distributeurs des remèdes
traditionnels voire des conseillers sur cette forme de médecine
traditionnelle et surtout l’adaptation de la législation en la matière.
En effet, c’est l’imprécision de la législation qui laisse le champ
libre à des individus comme celui cité plus haut de continuer à arnaquer
des malades. C’est connu, ils mêlent religion et sorcellerie pour
terroriser des malades fragilisés et les mettre sous leur domination en
vue de leur soutirer le maximum d’argent. Qui doit contrôler ces
guérisseurs d’un autre âge, l’APC, les services de la santé, du commerce
ou de sécurité ? Malheureusement, dans ce dossier, l’esprit archaïque de
certains hauts responsables rend la lutte contre de tels individus
difficile.
La wilaya en avait fait l’expérience avec un wali qui a présidé
l’exécutif après Bedrici. Il a confondu le rôle de commis de l’Etat avec
celui d’émir. Comment pouvait-on lui demander de lutter contre des
pratiques sectaires alors qu’il se rendait régulièrement dans une zaouia
pour recevoir non seulement la bénédiction mais aussi une roqia qui,
pensait-il, le rendraient plus fort et plus intelligent ? Ce même wali,
avait laissé la wilaya de Boumerdès exsangue lorsqu’il a quitté son
poste alors qu’il avait fait l’objet, durant sa mandature, de plusieurs
roqias et bénédictions de la part d’un «cheikh» qui traîne une multitude
de casseroles auprès des services de sécurité pour divers délits.
Espérons que la démarche de Samia Ababsa, bénie par ses responsables,
n’est que le premier pas menant vers l’éradication de ces pratiques
moyenâgeuses.
Abachi L.
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