Chronique du jour : SOIT DIT EN PASSANT
Il n’aime pas Bachar Al Assad !


Par Malika Boussouf
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Il est des jours comme ça où la perspective d’élections aidant, on réfléchit plus volontiers à cette envie, surprenante par sa fréquence, de pendre haut et court certains chefs d’Etat. Des dirigeants arabes, par exemple, dont on voudrait faire oublier, pour quelques-uns d’entre eux, qu’on les a fréquentés plus de près que de loin. C’est à se demander si l’appel à un dépeçage en règle d’un Bachar Al Assad est réel ou s’il répond plus à l’envie de préserver une certaine idée laborieusement construite de premier de la classe.
François Fillon, l’un des probables futurs présidents que connaîtra la France au printemps prochain, n’aime pas le président syrien. Lorsque je l’ai entendu le déclarer, j’ai couru relire cette interview, accordée le mois dernier, par l’Archevêque d’Alep, dans laquelle il reproche à la France d’avoir soutenu la rébellion syrienne et affirme combien les chrétiens de Syrie, eux, préfèrent vivre sous la protection d’un Bachar Al Assad qui, selon lui, n’aurait rien du terrible personnage décrit pour les besoins de la cause par certains pays occidentaux !
Les chrétiens, qui ne sont plus qu’une centaine de milliers, savent sans doute, au regard des lâchages successifs auxquels ils font face, que leur allié c’est celui qui ne les livre ni ne les abandonne à l’ennemi juste pour préserver les rapports qu’il entretient avec les puissances financières de la région, hostiles au régime de Damas.
Quand un Fillon dit qu’il «ne souhaite pas le maintien de Bachar Al Assad au pouvoir», on se demande à qui il s’adresse ou sinon à qui il a envie de faire plaisir.
Son besoin réfléchi de se débarrasser impérativement d’une catégorie précise de réfugiés syriens, pourtant si peu nombreux, pourrait répondre en partie au vœu exprimé entre les lignes par le prélat catholique qui regrette que certains pays aient aidé à l’exode massif de ses compatriotes qu’il souhaite voir rentrer chez eux. Au cours de l’entretien, Jean-Clément Jeanbart affirme qu’il ne croit pas «à la possibilité de tels mouvements de populations vers l’Europe sans complicité» et appelle à plus de retenue à l’égard du chef de l’Etat syrien.
M. B.





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