Culture : RESTAURATION DE LA CASBAH D'ALGER
Près de 100 vieilles bâtisses historiques menaçant ruine recensées
Près de 100 bâtisses historiques menaçant ruine,
classées dans la case rouge, ont été recensées à la Casbah d'Alger, d'où
la nécessité de leur prise en charge, a indiqué mardi le directeur
général de l'Office national de gestion et d'exploitation des biens
culturels protégés, Abdelwahab Zekagh.
93 bâtisses historiques, classées dans la case rouge et menaçant ruine,
ont été recensées à La Casbah d'Alger, a affirmé M. Zekagh, appelant au
relogement temporaire ou permanent de leurs habitants, selon la nature
et l'acte de propriété, en vue de lancer les travaux de restauration et
de stopper leur détérioration en raison des infiltrations d'eau et de la
dégradation des canalisations des eaux usées. Depuis le lancement de
cette opération en 2014, il a été procédé aux travaux préliminaires de
soutien de 717 bâtisses menaçant ruine sur un total de 1 861, dans le
cadre du plan permanent de sauvegarde de La Casbah, parallèlement au
lancement des études, a précisé le responsable.
M. Zekagh a mis l'accent sur la difficulté d'intervenir au sein d'un
vieux tissu urbain comme celui de La Casbah d'Alger, classée aux niveaux
national et international et protégée par des textes de loi, d'autant
plus qu'elle demeure habitée.
Le directeur a qualifié de «positive» la décision du transfert du
dossier de La Casbah d'Alger aux services de la wilaya d'Alger, estimant
qu'elle constituait «un réel vecteur» à même de relancer ce dossier et
d'accélérer l'opération de restauration de ce site historique, au regard
des moyens de la wilaya d'Alger, notamment en matière de relogement,
d'aménagement du territoire, d'hygiène et autres. M. Zekagh a assuré
qu'il allait présenter l'aide technique, les études et les projets de
restauration de la Casbah d'Alger, élaborés par son équipe, composée de
20 architectes, au service de la wilaya, en attendant les résultats de
la nouvelle structuration de l'Office et de ses missions. Avant le
transfert du dossier de La Casbah vers la wilaya, il était prévu
d'opérer des travaux de réfection en urgence au niveau de 212 bâtisses,
outre 7 mosquées et 9 maisons historiques liées à la guerre de
Libération nationale et 51 constructions inoccupées, précise le même
responsable.
La wilaya avait procédé en 2014 au relogement des habitants de 37
habitations précaires adjacentes à la citadelle d'Alger. Une enveloppe
financière avait également été allouée pour la réalisation de quatre
projets de restauration de maisons historiques, à savoir celle de la
moudjahida Djamila Bouhired, de Hassan Pacha, ainsi que la maison du
défunt artiste Mahieddine Bachtarzi et El Djamaâ el Barani, a ajouté M.
Zekagh.
L'Office de gestion et d'exploitation des biens culturels protégés avait
effectué, de 2007 à 2011, des études d'évaluation de l'état des
constructions de la Casbah et examiné les moyens de les restaurer. Le
projet du «musée du métro», d'une superficie de 1 500 m2, se veut un
prolongement de la citadelle d'Alger, avec 8 accès différents donnant
sur la place des Martyrs. Ledit projet, retraçant 2000 ans de l'histoire
de l'Algérie, «avance bien» et un appel d'offres international sera
lancé pour le choix du bureau d'études qui sera chargé de sa gestion,
conformément aux normes internationales, a précisé M. Zekagh.
Le Fonds national du patrimoine a consacré un montant de 707 millions de
dinars pour réaliser les travaux de fouilles sur 3200 m de profondeur, a
affirmé M. Zekagh, appelant, à cet effet, le ministère des Affaires
religieuses qui compte 1000 wakfs (locaux, constructions et autres) à
contribuer à l'opération de réhabilitation de La Casbah, en sus
d'encourager le secteur privé à lancer les projets visant à protéger les
métiers de l'artisanat, à créer des postes d'emploi et à encourager le
tourisme pour enrichir son patrimoine immatériel. M. Zekagh s'est dit
«optimiste» quant à la réception de plusieurs projets de restauration et
d'aménagement de La Casbah à l'horizon 2020, à l'instar de celui de la
citadelle d'Alger, notamment après la prise en charge de plusieurs
projets par la wilaya dans le cadre de «son action de proximité visant à
sauver ce monument historique».
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