Actualités : Près de 30 000 algériens souffrent de la maladie
Les myopathes dénoncent leur isolement
L’association nationale des myopathes a profité de la
célébration, le 14 mars dernier, de la Journée nationale des handicapés,
pour organiser une journée de sensibilisation sur la myopathie. Une
maladie musculaire qui touche, selon Akli Aknine, président de cette
association, 2021 familles algériennes à raison de 3 à 4 membres par
famille.
Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - «Il est important pour nous de
sensibiliser le grand public autour de ces maladies neuromusculaires que
sont les myopathies car la prise en charge des malades nécessite
beaucoup de moyens afin de combler les besoins des malades», a déclaré
M. Aknine.
Le professeur Masmoudi, chef de service neurologie au CHU de Bab-el-Oued,
estime le nombre de malades à près de 30 000 cas au niveau national.
D’ailleurs, le professeur a longuement expliqué la maladie et ses
différentes formes.
Ce handicap, dit-il, est très lourd puisqu’il s’agit d’une maladie
musculaire et le corps humain compte plus de 600 muscles et le tissu
musculaire représente entre 40 et 50% de la masse corporelle. Soit un
jeune garçon de 70 kg compte entre 28 et 35 kg de muscles. C’est
pourquoi les répercussions de la myopathie, explique-t-il, se font sur
le fonctionnement général de l’organisme. «La plupart des citoyens y
compris les malades myopathes eux-mêmes ignorent tout de ces maladies
qui font des ravages et qui touchent de plus en plus de personnes», a
souligné le président de cette association.
Les patients, de leur côté, se plaignent de l’isolement. «Je suis restée
enfermée dans ma maison six mois sans pouvoir sortir, non seulement nous
ne sommes pas autonomes, mais rien à l’extérieur ne permet
l’accessibilité des handicapés, notamment dans les moyens de transport
ou dans les établissements de santé publics», se plaint une myopathe qui
dénonce également la discrimination notamment dans la rue. La myopathie
est une maladie génétique dont les premiers signes cliniques
apparaissent à l’enfance.
La consanguinité, relève le professeur Masmoudi, est l’un des facteurs
de risque. C’est pourquoi l’association nationale des myopathes
sensibilise sur la prévention pour réduire le handicap par des
diagnostics prénuptiaux et prénatals.
S. A.
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