Actualités : FRUITS ET LÉGUMES
Des prix plus qu’exagérés


Les fruits et légumes continuent à enregistrer des prix invraisemblables, au grand dam des consommateurs. Une hausse des prix sans limites et sans aucune logique à laquelle s’adonnent les marchands sans pour autant omettre de trouver des explications.
Rym Nasri - Alger (Le Soir)
- En cette belle matinée ensoleillée du samedi 18 mars, le marché Ferhat-Boussaâd (ex-Meissonier), à Alger, ne grouillait pas de monde. Sur les étals, une grande variété de marchandises est exposée. Certes de belles marchandises mais les prix sont invraisemblables. La hausse des prix des fruits et légumes est certainement derrière cette «désertion» ! Une flambée des prix qui, selon les marchands, persiste depuis le mois de novembre. En effet, la carotte, la courgette, le navet, la fève, la carde, l’artichaut et le chou-fleur sont vendus à 100 dinars le kilogramme. Suivent la betterave et le concombre à 120 dinars et la tomate et la laitue à 140 dinars. L’aubergine est proposée à 150 dinars le kilo, les petits pois à 160 dinars, le poivron et le piment à 180 dinars. Quant au haricot vert, son prix a plutôt viré au rouge en affichant les 350 dinars le kilogramme.
Tant prisée pour ses frites, la pomme de terre a atteint 80 dinars le kilo. Idem pour l’indispensable dans les sauces, l’oignon qui affiche le même prix, soit 80 dinars. Les quelques personnes qui s’aventurent dans le hall du vieux marché algérois font, d’abord, plusieurs tours des différents étals avant de décider à s’arrêter devant l’un d’entre eux. C’est le cas de Amel qui, après moult «prospections» et réflexions, s’est enfin décidée à acheter quelques légumes. «Je suis choquée par les prix affichés, pourtant, la majorité des légumes sont des produits de saison ! Si la situation continue comme cela, les gens ne mangeront plus à leur faim», dit-elle avant d’ajouter avec une pointe d’ironie : «Aujourd’hui, j’ai l’impression que le pétrole est moins cher que les légumes.» Elle ne manque pas toutefois de rappeler que l’ail est, désormais, le phénomène du marché de légumes. «A 1 700 dinars le kilogramme, nous ne pouvons plus nous procurer l’ail en quantité comme avant. Nous nous contentons d’acheter une à deux têtes. Désormais, nous utilisons l’ail à petite quantité comme un parfum de luxe», précise-t-elle. Quant aux fruits, Amel précise qu’ils demeurent inaccessibles pour nombre d’Algériens. «Nous ne mangeons plus de fruits, nous ne pouvons plus les approcher. Leurs prix sont trop élevés. Il faut avoir une machine à sous pour pouvoir les acheter», dit-elle encore. Selon cette habituée du marché Ferhat-Boussaâd, même les fruits de production nationale sont inaccessibles. Sur les étals de fruits, ces marchandises semblent traîner ici depuis plusieurs jours. La peau des pommes et celle des nèfles toutes fripées en témoignent. Pourtant le prix de la pomme ne descend pas en dessous des 240 dinars le kilo. L’orange affiche 160 dinars et le pamplemousse 120 dinars. Plus loin dans un quartier dit populaire, au marché T’nache de Belouizdad, malgré des prix de légumes moins élevés, la même cherté y sévit. Ici, la carotte, le navet et l’oignon s’accordent sur le prix de 70 dinars le kilo. La pomme de terre, la courgette et le chou-fleur sont proposés à 80 dinars. Sur les étals, la laitue, le piment et l’aubergine affichent le prix de 100 dinars.
L’indispensable tomate est vendue à 120 dinars, le poivron à 140 et le haricot vert à 250 dinars le kilogramme. Les marchands de légumes usent toujours des mêmes arguments. «La pomme de terre et la tomate manquent énormément sur le marché. Il faut attendre la nouvelle production d’ici avril et mai prochains avant que leurs prix ne baissent», explique un vendeur.
Ry. N.



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