Actualités : Lutte antiterroriste
Le MDN fait son bilan du premier trimestre
Même si beaucoup parmi le commun des Algériens n’en
perçoivent pas tellement l’importance, comme ils ne prennent pas au
sérieux les risques qui menacent le pays notamment à travers les
frontières du Grand Sud, le défi sécuritaire auquel est confrontée l’ANP
n’en constitue pas moins une de ses priorités majeures, pour ne pas dire
la toute première.
Elle revient au-devant de l'actualité, si tant est qu'elle ait jamais
disparu, la lutte contre le terrorisme, dont les résultats ont été de
nouveau évoqués dans un éditorial de la publication officielle de l’ANP,
la revue El-Djeïch, dans son édition de ce mois d’avril, où il est fait
état du bilan des opérations menées par les troupes de l’ANP à travers
le territoire national durant le trimestre qui vient de s’écouler.
Ainsi, ce sont 35 terroristes qui ont été éliminés et 18 autres arrêtés,
selon le décompte établi par les services du ministère de la Défense qui
a également recensé 59 interpellations de personnes pour appartenance à
réseau de soutien.
Un bilan dans la lignée de celui des deux dernières années lors
desquelles les éléments de l’ANP ont porté une multitude de coups ayant
défrayé la chronique, pour ne pas dire frappé les esprits comme cela a
été le cas lors de l’opération menée sur la partie Est du littoral de la
wilaya de Tizi-Ouzou, lorsque les éléments de l’ANP ont délogé des bois
sur les hauteurs d’Azeffoun tout un groupe terroriste constitué de 9
individus, dont certains carrément en guenilles, en toute fin du mois de
février, parmi lesquels un certain B. Mohamed, plus connu sous le surnom
d’Ishak, qui s’est avéré un vétéran des GIA de triste mémoire et
recherché depuis 1994.
C’est également en février dernier, mois très prolifique pour les
troupes antiterroristes de l’armée, que des 14 membres donnés pour être
de Jund Al-Khilafah, la branche algérienne de Daesh, ont été éliminés
après une opération menée au sud de Bouira, en plein cœur de la forêt de
Tamelaht qui s'étend sur une quarantaine de kilomètres et dont le
prolongement va jusqu’à la wilaya de Bordj-Bou-Arréridj.
Une de ces opérations de qualité, pour reprendre le jargon des
rédacteurs des communiqués du ministère de la Défense nationale, qui
illustrent le mieux le saut qualitatif accompli par les services de
renseignement de l’armée qui allaient, quelques semaines plus tard, dans
la soirée du 25 mars dernier, montrer toute leur efficacité en
localisant le nouveau chef de la branche algérienne de Daesh algérien,
l’émir Abou Hammam, Nouredine Laouira de son vrai nom, dans son fief
constantinois après plusieurs mois d’une inlassable traque menée par des
centaines d’hommes de l’ANP entre Constantine, Jijel et Skikda, trois
parmi la dizaine de wilayas du nord du pays où la question sécuritaire
reste posée plus qu’ailleurs et, donc, où se concentre particulièrement
la lutte antiterroriste. Ceci, sans parler évidemment du plan mis au
point au Sud et ayant requis la mobilisation de plusieurs milliers
d’hommes aux frontières avec des pays voisins où la situation
sécuritaire augure encore toutes les incertitudes, là où ont été
d’ailleurs enregistrées les plus importantes opérations menées par l’ANP
pour la recherche de caches d’armes. La récupération d’armes, l’autre
volet du bilan dont il a été d’ailleurs fait état dans l’éditorial du
dernier numéro d’El-Djeïch.
Durant les trois premiers mois de cette année, selon le relevé établi
par l’éditorialiste de la revue de l’ANP, 272 pièces d’armes de
différents types et 15 897 munitions de divers calibres ont été
récupérées. On rappellera juste ces deux découvertes faites en l’espace
de deux jours, les 10 et 11 février, la première dans la région d’Adrar,
dans une zone limitrophe avec la Libye, lorsqu’une patrouille de l’ANP
est tombée sur une cache dans le désert où étaient dissimulés un canon
SPG-9, deux mitrailleurs de calibre 14.5 mm, une mitrailleuse 12.7 mm,
une mitrailleuse PKT, deux fusils à jumelles de calibre 7.62x54 mm,
trois mitrailleurs RPK, deux kalachnikov, un fusil semi-automatique de
type SKS, deux fusils à répétition, un fusil de type MAS-36, sept obus
D30, quinze obus de mortier calibre 60 mm, dix-huit roquettes SPG-9 de
calibre 73 mm, trois roquettes RPG-7, dix grenades F1, et pour couronner
le tout, deux systèmes de missiles russes Grad BM.
Le lendemain de cette effarante découverte, un autre détachement de l’ANP,
chargé de la protection des frontières entre l’Algérie et le Niger, dans
la région de In Guezzam, a mis au jour une cache où était dissimulé un
lot d’armes de guerre composé d’un lance-roquettes RPG-2, deux
mitrailleuses lourdes de type Diktariov, neuf pistolets mitrailleurs de
type kalachnikov, un fusil à répétition, sept chargeurs pour kalachnikov
et une importante quantité de munitions de différents calibres entre
balles et roquettes.
Des faits, éliminations et arrestations de terroristes ainsi que la
récupération d’armes, qui justifient, dans une très large mesure, le
retour de la thématique de la situation sécuritaire dans le discours
officiel, dont les messages du président de la République lus lors de
certaines occasions parmi les dates commémoratives les plus
significatives depuis plus de deux années maintenant.
M. Azedine
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