Actualités : Lutte contre les fuites d’eau
Trois millions de m3 récupérés depuis juillet dernier
La lutte contre les fuites d’eau, décidée par le
ministère des ressources en eau, commence à donner ses fruits. Ainsi,
depuis juillet 2016, ce sont 3 millions de m3 qui ont été récupérés.
Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - L’Algérie perd jusqu’à 50 % de
sa production en eau annuellement dans les fuites d’eau. Le ministère
des ressources en eau qui estime que cette ressource constitue la
quatrième ressource hydrique par l’eau des barrages, dessalée et
souterraine, a décidé de lutter contre les fuites d’eau en accélérant
notamment la réhabilitation des réseaux. Actuellement, ce département
travaille sur la réhabilitation du système dans 39 villes du pays, pour
un coût avoisinant les 50 millions de dinars. Abdelouahab Smati,
directeur de l’alimentation en eau potable au ministère des ressources
en eau qui, s’exprimait hier au forum du quotidien El Moudjahid, a
indiqué que même si l’Algérie réussit à utiliser son potentiel de 18
milliards de m3, ça sera insuffisant et le recours aux eaux usées a été
irréversible». Actuellement, dit-il, avec plus de 11 stations de
dessalement d’eau d’une capacité de 1,3 million de m3 par jour, les
régions déficitaires sont devenues excédentaires.
Selon les chiffres qu’il a donnés, le réseau de canalisation de
distribution est ainsi passé de 50 000 km à 127 000 km, les capacités de
stockage sont passées de 4 à 8 millions m3 et la capacité du traitement
est passée à 5 millions de m3 par jour. Le taux de raccordement est,
quant à lui passé de 78 à 98% allant jusqu’à 100% dans le milieu urbain.
M. Amirouche Smaïl, directeur de la mobilisation des ressources en eau a
indiqué que l’Algérie produit 8 millions de m3 par jour soit 3,3
milliards de m3 par an. Ce potentiel est composé d’eau superficielle à
30% des eaux souterraines à 50% et de l’eau dessalée à 15%. L’Algérie
qui compte actuellement 75 barrages, dit-il, atteindra 84 barrages avec
les nouveaux projets en cours pour une capacité de 8,3 milliards de m3.
Et 26 autres nouveaux projets de barrages sont à l’étude. Cependant,
rassure-t-il, ce n’est pas le taux de remplissage des barrages qui
garantit une bonne distribution. Les barrages alimentent une partie de
la population. Selon lui, ce n’est pas parce que les barrages ne sont
pas remplis qu’il risque d’y avoir une perturbation en alimentation en
eau. D’ailleurs, estiment les deux intervenants, avec une dotation en
eau moyenne de 180 litres par jour et par habitant, c’est «beaucoup».
«Nous commençons à devenir des gaspilleurs» estiment-ils.
Selon M. Smati, 70% de la population reçoit de l’eau quotidiennement
dont 36% en H24. 16% reçoivent de l’eau un jour sur deux et 14% un jour
sur trois. «Notre objectif d’ici à l’horizon 2017, c’est d’éradiquer le
un jour sur 3 pour arriver à un jour sur 2 ou au quotidien», a-t-il
souligné. Concernant la gestion du réseau de distribution dans les 1 541
communes, M. Smati a indiqué que l’ADE (l’Algérienne des eaux) qui gère
actuellement 846 communes avec une population de 24 millions d’habitants
doit reprendre la gestion de l’ensemble de ces communes d’ici à 2020.
S. A.
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