Étude : L’opposition politique en Algérie : racines et projections (7e partie)

Par Badr’Eddine Mili
C- La mouvance de gauche et d’extrême-gauche
L’Algérie n’a pas occupé, pendant des siècles, la position de plaque tournante en Méditerranée pour rien. La place qui lui fut attribuée par la géographie au croisement des routes stratégiques qui contrôlent les passages des flux humains et commerciaux de ce berceau des civilisations en fit une terre de confluences et de brassages de cultures, d’idées et de courants de pensée qui façonnèrent plusieurs pans de son Histoire. Souvent dans la douleur et la souffrance.
A chaque vague de conquérants accostant à ses rivages, pour lui ravir ses richesses, avait correspondu une formidable capacité à défendre et à préserver l’intégrité de son génome culturel.
Mais, dans une prédisposition à assimiler les apports extérieurs, mesurée à l’aune de son esprit d’ouverture à la connaissance et au savoir, remarquable pour les époques concernées, elle avait, aussi, fait preuve d’une certaine perméabilité qui lui permit de s’imprégner des valeurs, des codes, des langues et des idéologies que ses envahisseurs amenaient avec eux.
Les strates, qui s’étaient superposées, au cours des longues colonisations auxquelles ces conquêtes avaient donné lieu, injectèrent dans sa culture et dans sa philosophie politique des excipients d’une grande variété qui ont assis son rayonnement en Afrique, dans le monde arabe et dans l’espace euro-méditerranéen.
Les présences romaine, arabe et turque, les plus durables — plusieurs siècles d’affilée — avaient, chacune en fonction de son niveau de développement scientifique et technique, été contributives, qui de son droit positif, qui de sa religion monothéiste, qui de son organisation administrative, qui de son art militaire, qui de son savoir-faire industrieux et urbanistique qu’on retrouve, de nos jours encore, dans le substratum de la vie, des usages, des actes et des discours élaborés ou courants des Algériens.
On sait, par exemple, que dans les cours royales de Massinissa et de Yugurtha, on parlait, couramment, le grec et le phénicien. Ce qui ne signifie, naturellement, pas que ces tentatives d’entreprise d’aliénation, contestées ou non, se soient faites dans la paix.
Toute colonisation est, par définition, barbare, suscitée par une volonté brutale d’imposer son modèle de représentation de soi et du monde, fut-ce au prix de la pire des violences.
Les conquêtes citées n’avaient pas échappé à cet irrépressible instinct de férocité auquel il est arrivé, quand même, de se manifester, de façon différenciée et graduée.
Les historiens des deux rives de la Méditerranée s’accordent à affirmer, s’agissant de la conquête et de la colonisation françaises, qu’elles furent les plus ruineuses pour l’Algérie : génocidaires par les massacres de masse qui ciblèrent, intentionnellement, ses populations ; génocidaires par l’extermination de sa langue, de sa religion et de sa culture, exécutée au nom d’une prétendue œuvre civilisatrice par les hommes d’église, les écrivains, les peintres, les journalistes embrigadés dans les vaisseaux armés du roi Charles X et du général de Bourmont, pour en répandre les semences «bienfaitrices».
Tous les écrivains et artistes français, de Lamartine à Victor Hugo, de Delacroix à Fromentin, de Tocqueville à Louis Bertrand, de Camus à Sartre, de Malraux à Merleau Ponty, de Gide à Aragon, «inspirés» par la Renaissance, la philosophie des Lumières et la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, avaient écrit sur l’Algérie, avec l’arrière-pensée d’en faire le banc d’essai des recettes «humanistes», «révolutionnaires» et, dans tous les cas, assimilatrices de la saint-simonie, de la franc-maçonnerie et de la galaxie marxiste-léniniste.
L’Emir Abdelkader n’avait-il pas été approché, au Château d’Amboise, par Dupuch et ses amis, avec l’intention, insistante, de parrainer son enrôlement dans l’arc secret de la Grande Loge ?
La mouvance de gauche possède, quant à elle, en Algérie, un arbre généalogique vieux de presque deux siècles, plongeant ses racines dans la Commune qui avait transbordé ses révoltés défaits, par milliers, vers la Mitidja et les Hautes Plaines de l’est et de l’ouest, et, également, dans l’émigration forcée des paysans algériens expropriés de leurs terres par les lois scélérates et expatriés dans les bassins miniers de la Lorraine et de la Moselle, au Pas-de-Calais et dans les Bouches-du- Rhône.
La IIIe République, laïque et, déjà, anti musulmane, exporta, de son côté, dans les villes et villages algériens, des centaines d’instituteurs élevés dans le sacerdoce de l’école publique de Jules Ferry et la foi dans le libre arbitre de l’agnostisme auxquels échurent les sacro-saintes charges de «sauver les âmes» des petits Algériens qui eurent «la chance» de fréquenter les bancs du second collège.
Ce fut la rencontre de tous ces affluents qui formèrent, au sein des élites algériennes francophones, le delta d’une culture progressiste prenant des teintes accentuées au fur et à mesure que les luttes sociales, exacerbées du fait des abus d’un capitalisme surexploiteur, avançaient et exigeaient d’elles des armes de combat politiques efficaces(12).
Et quelles forces autres que les syndicats et les partis de gauche européens et internationaux étaient en mesure de fournir aux Algériens, ici et en France ?
Messali Hadj fut le produit modèle de ces luttes dans lesquelles il puisa le plus clair de sa culture prolétarienne affermie par sa fréquentation des syndicats et des partis de la IIIe Internationale.
L’Etoile nord-africaine, son premier parti indépendantiste créé avec ces autres travailleurs progressistes que furent Abdelkader Hadj Ali, Belkacem Radjef et Amar Imache, en porta l’empreinte avant de s’en affranchir, au moment où il subodora qu’il n’y avait aucun espoir à nourrir, de ce côté-là, pour faire aboutir la cause nationale.
D’autres Algériens avant-gardistes, déliés des formes de luttes éculées, leur succédèrent sur la même voie. Combien furent-ils à représenter dans les structures de la CGT, de la CGTA et de la CGTU, les mineurs de l’Ouenza, du Zaccar et du Kenadsa, les cheminots du Nord et du Sud, les ouvriers des entreprises industrielles européennes d’Alger, d’Oran, de Constantine et de Bône ainsi que les ouvriers agricoles des grandes exploitations de Borgeaud, de Raynaud, de Laquierre, de la Compagnie algérienne et des Cent familles qui régnaient sur le royaume blond des Hauts-Plateaux ?
Le Parti communiste français, le Parti communiste algérien et la Confédération générale des travailleurs, quelqu’aient pu être les différences de perception, par les uns et par les autres, de la justesse et du calendrier du projet national, furent, par la force des choses, les premières écoles où les militants progressistes algériens reçurent leur baptême du feu.
De nombreux leaders ayant inspiré et guidé les batailles de l’émancipation sociale et nationale de la classe ouvrière algérienne ont été cités dans la première partie de cette étude et leur itinéraire retracé parallèlement à celui des formations où ils activèrent avant et après l’indépendance. Il a été relevé, dans le rappel de ces épisodes ainsi que dans l’essai de bilan de leur opposition, qu’à côté du mérite qu’ils avaient eu à affronter, avec de faibles moyens, la puissance militaire, économique et financière du colonat, ils avaient, aussi, commis des erreurs d’appréciation et d’orientation, avant, pendant et après la Révolution de 1954, par choix délibéré ou forcés par la logique implacable des évènements.
Que dire de cette mouvance, en sus du développement qui lui fut consacré au début de cette monographie, sinon qu’elle s’était enrichie, après l’indépendance, d’excroissances acquises dans la proximité, contagieuse, des mouvements internationalistes de gauche et d’extrême gauche et des mouvements de libération africains, asiatiques, américains et latino-américains accrédités, après 1962, auprès de «La Mecque des Révolutions».
En ces années-là, Alger débordait des échos et des activités du PAIGC, du MPLA et du Frélimo des marxistes Amilcar Cabral, Agostinho Neto et Samora Machel, du PC espagnol antifranquiste de Santiago Carillo et Dolorès Ibaruri, des Coordinations ouvrières anti-fascistes de Camacho, des socialistes anti-salazaristes du Portugais Mario Soares, du Front national de libération vietnamien de Le Duc Tho et Nguyen Thi Binh, du MIR chilien et des Blacks Panthers d’Eldrige Cleaver.
Et avant, de ceux des pablistes, lambertistes krivinistes, maoïstes, castristes, guévaristes et anarchistes dont les mots d’ordre, les publications et les tracts produisaient une forte prégnance sur les jeunes lettrés d’une Université algérienne réputée pour sa généreuse porosité au romantisme révolutionnaire.
Dans une atmosphère d’apparente décontraction de l’Etat, plusieurs groupuscules – Groupe révolutionnaire (GCR), Organisation révolutionnaire des travailleurs (ORT), Mouvement communiste algérien, (MCA), Organisation socialiste des travailleurs (OST) – se formèrent, dans la clandestinité, au contact de ce melting-pot évoluant en vase clos.
C’est dans ces réseaux interlopes liés aux Internationales que les premières cellules du Parti des travailleurs (PT) et du Parti socialiste des travailleurs (PST) se constituèrent, au milieu des années 1960, à partir d’ascendances voisines.
On comprend qu’avec un tel voisinage la social-démocratie apparut comme le parent pauvre de la classe politique algérienne, car considérée, historiquement, renégate, depuis le révisionniste Edward Bernstein et à laquelle le FLN et l’UGTA préféraient, du temps du monopartisme, la proximité avec le Kominform et la Fédération syndicale mondiale (FSM).
Aussi, le renversement de tendance fut surprenant à l’avènement du pluralisme — sauf pour le FFS qui le fit connaître dans les années 1960 —, lorsque le RCD, le Parti social démocrate (PSD), le Parti national pour la solidarité et le développement (PNSD), le Parti du renouveau algérien (PRA), l’Union pour la démocratie et les libertés (UDL) et, plus tard, Jil Jadid se déclarèrent sociaux-démocrates.
Une brèche s’ouvrit dans le bloc
monolithique du socialisme orthodoxe algérien, sonnant le déclin de la gauche marxiste-léniniste.
1- La gauche marxiste-léniniste
Les péripéties de la crise du PAGS, du parti Ettahadi et de leurs branches opposées – le Mouvement démocratique et social (MDS), le Front de l’Algérie moderne (FAM) et le Parti algérien de la démocratie et du socialisme (PADS) – ont été, substantiellement, évoqués et analysés dans la première partie de l’étude.
Il y a été noté qu’après une période de guerres intestines, la mouvance communiste réformatrice algérienne tente, depuis 2013, une remontée, certes compliquée, construite sur une autocritique courageuse entamée, intra-muros, et poursuivie, à l’échelle internationale, à l’occasion du colloque qui avait réuni, à la fin de 2016, à Tunis, des partis marxistes-léninistes de la région invités à tirer les enseignements des révoltes dites du «Printemps arabe».

a) Le Mouvement démocratique et social
Le MDS, né de la restructuration du parti Ettahadi et, alors, dirigé par le secrétaire général par intérim Hocine Ali, successeur d’El-Hachemi Chérif, décédé en 2005, fut contré par l’aile rivale – le Mouvement démocratique socialiste et laïc (MDSL) de Moulay Chentouf, rebaptisé, en 2010, Parti de laïcité et de la démocratie (PLD) – un schisme supplémentaire qui accéléra la décomposition de la nébuleuse dont le leadership fut, déjà, disputé, en 1993, par le FAM de Abderahmane Chergou et le PADS de Nourreddine Zénine, ancien membre du Comité directeur de l’UNEA historique.
Les différends qui séparaient ces ailes de l’ex-PAGS tournaient, pour l’essentiel, autour de la légitimation de la succession d’El-Hachemi Chérif et du maintien, ou non, de sa ligne.
Les ambitions et les conflits de personnes déguisés en divergences de fond – plus ou moins de laïcité, changement de cap ou fidélité au dogme – prirent le dessus et paralysèrent toutes les activités organiques de ces partis, un état de fait aggravé par «l’immixtion» du ministère de l’Intérieur, «préoccupé» par la conformité de leurs statuts à la loi.
Les choses ne commencèrent à rentrer dans l’ordre qu’en 2013, au 3e Congrès du Mouvement – un néo-PAGS parrainé par Sadek Hadjeres(13) — qui adopta, par consensus, ses statuts et son programme et élit une nouvelle direction composée de Yacine Teguia, coordinateur et Fethi Gheras, porte-parole.
Après ce réajustement qui mit un terme à une dizaine d’années de déchirements, le parti semble avoir retrouvé une sérénité et une stabilité qui l’autorisent à entrevoir une perspective plus favorable à son retour — formel — sur la scène nationale, ce qui l’encourage, aujourd’hui, à rompre avec la pratique du traditionnel boycott des élections prôné par ses prédécesseurs en décidant de prendre part à celles du 4 mai 2017.
b) Le Parti algérien pour la démocratie
et le socialisme
Le PADS, agréé en 2012, fut le cadre organique à travers lequel s’exprima la protestation de quelques membres du comité central du PAGS contre la dissolution, en 1993, de leur parti et son remplacement
par Ettahadi.
Cette formation, attachée au communisme orthodoxe, a affirmé vouloir sauvegarder ce que le sigle du PAGS a symbolisé et refusé de l’ouvrir à d’autres forces politiques qui auraient dilué, selon elle, la spécificité de sa ligne laïque, anti-intégriste et anti-régime.
La voix de sa direction, exilée en France, semble être de moins en moins audible, quand bien même elle se signale par une participation à des rencontres internationales des partis communistes et ouvriers d’Europe, organisées dans la tradition des conclaves dédiés à la gloire de l’ex-Union soviétique et dont se font l’écho, de temps à autre, ses deux publications Le lien des ouvriers et paysans et Les carnets du PADS.
La disparition – effective – du FAM et celle – à vérifier – du PADS et du PLD laissent, en tous les cas, le champ libre au MDS qui en tire le gain le plus favorable à ses thèses : sa légitimation en tant que parti représentatif du courant réformateur du mouvement ouvrier algérien.

2- L’extrême gauche
L’un des paradoxes du gouvernement d’Ahmed Ben Bella, installé, en 1962, à la Villa Joly, fut de s’entourer de nombreux compagnons de route internationaux de la Révolution algérienne – en particulier le trotskyste Pablo Raptis – sollicités pour le conseiller sur des questions idéologiques et politiques, en principe déjà tranchées par les institutions et les programmes du FLN d’avant l’indépendance.
Il est vrai qu’aux côtés de ce coopérant spécial, officiaient d’autres assistants venus d’horizons différents comme le premier recteur de l’Université d’Alger, le socio-chrétien André Mandouze, ou l’ancien haut fonctionnaire du ministère de l’Algérie du gouvernement français, Hervé Bourges,
de centre gauche, invité à travailler sur le
dispositif d’encadrement de l’information gouvernementale.
D’autres amis de la Révolution algérienne, écrivains, journalistes, artistes avaient, également, été introduits dans des organismes culturels sensibles – la Cinémathèque et la Radio – quand des Français naturalisés Algériens, anciens de l’ALN, du FLN et du GPRA – Pierre Chaulet et Serge Michel – furent versés dans des activités relevant de leur spécialité, la médecine, pour le premier et la presse pour le second.
N’empêche, la présence de dirigeants de la IVe Internationale dans le saint du saint du pouvoir algérien avait de quoi inquiéter le FLN et même le PCA parce qu’elle suscitait des vocations parmi les jeunes Algériens ouverts à toutes les tentations dans un contexte dépourvu de toute trace confirmée de l’extrême gauche dans l’Histoire du militantisme politique algérien, avant ou pendant la guerre de libération, si on excepte le concours prêté à la Fédération FLN de France par les réseaux d’Henri Curiel, d’Alain Krivine et des porteurs de valises.
De cette paternité naquirent, donc, deux formations, le Parti des travailleurs et le Parti socialiste des travailleurs qui réussirent, non seulement, à gagner une longévité politique, inespérée au départ, mais encore — ceci est valable, uniquement, pour le premier — à s’intégrer, à part entière, dans l’ordre institutionnel national, nanti d’un ancrage social et d’un réservoir de voix qui interpellent les observateurs sur «cette ascension aux origines mystérieuses».
a) Le Parti des travailleurs
La principale qualité de ce parti est, incontestablement, l’opiniâtreté, un des étalons de mesure de son audience.
Depuis sa fondation, en 1990, par Mustapha Ben Mohamed, un vieux routier du syndicalisme algérien et président, par intérim, de la première Assemblée populaire nationale pluraliste de 1997, en sa qualité de doyen d’âge, le PT collectionna les challenges grâce à un volontarisme assez rare dans le militantisme partisan national.
Ce volontarisme fut porté à un niveau au -dessus de la normale, lorsque Louisa Hanoune(14), sa porte-parole, militante féministe, opposée, depuis 1984, au code de la famille, se fit élire, en 2003, secrétaire générale et porte-parole à la place de Mustapha Ben Mohamed.
Servie par une étonnante baraka dans le monde machiste de la politique des années 90-2000, elle est propulsée à la plus haute marche de la notoriété : première femme arabe à se présenter à une élection présidentielle — 2004 —, elle renouvelle l’expérience à deux reprises, en 2009 et 2014, créditée de scores très modestes (1%, 4,22% et 1,37%).
Autre caractéristique originale de ce parti : l’instauration, en son sein, d’un certain équilibre entre la base et la direction, en ce sens que, même si la personnalité de sa secrétaire générale pèse, assez lourdement, sur le fonctionnement et la communication de ses organes dirigeants, il est arrivé à disposer d’un volant d’autonomie et d’une collégialité personnifiée, entre autres, par Ramdane Tazibt, Djelloul Djoudi, Smaïn Kouadria qui le protègent contre les soubresauts et les redressements inhérents à la vie partisane algérienne ainsi qu’il faillit y succomber, en 2016, après l’éviction du général Mohamed Mediène.
Reste que la recette de ses succès électoraux demeure secrète et sujette à caution pour nombre d’observateurs qui l’imputent au «maître des horloges» habilité à fixer et à répartir les quotas entre les partis d’une certaine «opposition» , triés sur le volet, en raison de leur utilité dans les jeux d’équilibre prisés par le pouvoir d’Etat.
Si, par hypothèse, on écarte cette piste, à quoi devrait-on, alors, les 24 sièges occupés par le parti à l’APN depuis 2012 ? A l’alliance qu’il a contractée avec l’UGTA qui le gratifie d’un compagnonnage bienveillant ?
A l’agrégation, autour de lui, des restes |de la gauche traditionnelle déçus par les divisions de leurs directions ?
A la pertinence de ses interventions sur les dossiers brûlants qui ont agité ou agitent l’actualité politique et économique du pays : menaces extérieures sur la sécurité nationale, révision de la loi sur les hydrocarbures, scandales de Sonatrach I et II, renationalisation de l’aciérie d’El-Hadjar, mise en cause des lois de finances, attaques contre l’«oligarchie», maintien du pouvoir d’achat des plus démunis… ?
Quoi qu’il en soit, à force de montrer qu’il est présent et réactif sur le terrain des luttes sociales et au Parlement, le PT se laisse percevoir par l’opinion comme un vigile qui alerte et communique bien, notamment à travers ses conférences de presse régulières et Fraternité, son principal organe de presse.
Les critiques qui le visaient sur ses relations avec les lambertistes – du nom de Lambert, un des dirigeants du trotskysme international – et avec Lutte ouvrière d’Arlette Laguiller, semblent être derrière lui.
Bien informé — par qui ? — sur ce qui se passe ou se trame dans les souterrains des centres de décision, il a été considéré, jusqu’à récemment, comme un prévisionniste et un critique fiable des politiques publiques.
Cependant, les sorties, en 2016, de sa secrétaire générale sur la mise à la retraite du général Mohamed Mediène, l’arrestation des généraux Hassan et Benhadid, la cession du journal El-Khabar au groupe Cevital d’Issad Rebrab, les révélations sur le scandale des Panama Papers ainsi que sur la santé du président Abdelaziz Bouteflika, jugées trop osées, ont déstabilisé le parti et faillirent lui coûter son existence, ayant été même à deux doigts de son éclatement.
Le coup de semonce fut bien entendu. Après une mise en quarantaine probatoire au cours de laquelle les ponts furent rompus avec la présidence de la République, à l’initiative du Palais, un retour en grâce semble se dessiner à l’horizon.
Pour combien de temps ?
L’opinion saura, après le 4 mai 2017, si le PT sera autorisé à poursuivre sa tranquille aventure ou si un coup d’arrêt sera porté à son incroyable carrière.
Jusque-là, le PT a joué, à la perfection, le rôle d’une mouche du coche alternant les soutiens fermes et les critiques acerbes faisant, parfois, douter de sa qualité de parti d’opposition, un pied ici, un autre dans les coulisses du pouvoir. En prévision de l’échéance présidentielle de 2019, il est fort à parier que les cercles dirigeants auront, encore, besoin de ce porteur d’eau utile à la défense et à l’illustration de l’équilibre entre le néolibéralisme mondialiste et le modèle social novembriste, équilibre élevé par le pouvoir d’Etat au rang de garant de sa stabilité et de sa pérennité qu’il confond avec celles du pays.

3- Le Parti socialiste des travailleurs
Bien qu’ayant partagé, avec le PT, la même carte génétique d’accès au monde de la politique, le PST n’a pas bénéficié de la même manne, ni revêtu le même costume d’habile prestidigitateur. Il passe, plutôt, pour être un parti de l’ombre, recroquevillé sur un quant à soi frileux.
De toute évidence, il paie son irréfragable refus de se fondre dans le moule d’une «opposition» acquise, par une discrétion, voire une marginalisation dont il semble, à la longue, s’être bien accommodé. L’itinéraire du parti n’a pas connu de vagues notables, depuis sa création, en 1989, par Chawki Salhi, à partir du groupe des Communistes révolutionnaires, sa souche trotskyste active depuis 1974. Son cofondateur, Mahmoud Rachidi, ancien membre de la Coordination des lycéens d’Alger et ex-sociétaire, avec Amara Benyounès, de la troupe culturelle d’extrême gauche, Debza, en est, depuis 2012, le président. Candidat aux élections du 4 mai 2017, le parti entrera en lice dans une seule wilaya (Béjaïa) sur la base d’un programme anti-islamiste, anticapitaliste, démocratique, laïc et identitaire.
Son analyse sur les alliances des partis islamistes algériens conclues, à la veille du scrutin, écarte leur éventuel retour gagnant sur la scène politique. Il appuie cette prévision sur la déroute militaire de l’Etat islamique en Syrie et en Irak et pronostique un recul général de l’islamisme dans le monde.
Il ne croit pas, par ailleurs, à une opposition nationale crédible dominée par les chefs des exécutifs qui se sont succédé, ces vingt dernières années, et mise, beaucoup plus, sur l’organisation et le renforcement des luttes intersyndicales porteuses de changement dans les formes d’action susceptibles d’infléchir les politiques économiques et sociales des pouvoirs publics ainsi que le préconise son journal El-Khatwa. Il reste l’un des rares partis marxistes-léninistes algériens à être fidèle à la lutte des classes. Le seul aussi à avoir lancé, en 2012, un front fédérateur des gauches d’Algérie.

4- La social-démocratie
Annoncée sans antécédent historique connu, l’intrusion de la social-démocratie dans le paysage multipartite algérien emprunte les traits d’une option expérimentale car il était difficile pour ses promoteurs de la relier à un ancrage local identifié.
Le FFS et un cran en dessous le RCD (voir 1re et 6e parties de l’étude) avaient quand même pris le soin de jeter des passerelles en direction des partis français, britannique et allemand qui la pratiquent, depuis les années 1950, comme mode de gouvernement alternatif, pour s’en inspirer, à la source, et donner, ainsi, un poids et une caution à la filiation qu’ils avaient choisie.
Le FFS ira plus loin en adhérant à l’Internationale socialiste et en tissant des liens étroits avec les représentants de ses partis au Parlement européen.
Sans franchir ce pas, le RCD invitait, à ses congrès et à ses conférences, les dirigeants des partis sociaux-démocrates euro-méditerranéens qui ne manquaient pas de reconnaître et d’appuyer, à chaque fois, le bien-fondé de son positionnement de centre gauche.
Les autres partis algériens qui en avaient adopté le principe eurent toutes les peines du monde à en concilier les exigences théoriques et la pratique concrète à laquelle elle obligeait.
Le comportement et le discours de leurs directions eurent, tôt, fait, par manquement à ses règles, de précipiter l’expérience vers son échec.
Ce qui était présenté sous la forme d’une nouveauté qui allait libérer la classe politique du dogmatisme marxiste-léniniste tourna à la caricature, sous l’effet d’un double handicap :
- l’inflation de sigles fantaisistes qui l’arboraient, encouragée par des dispositions fixant à 15 le nombre de fondateurs d’un parti dont certains se recrutaient parmi les membres d’une même coterie parentale ;
- l’indigence du discours, proposé à l’opinion, truffé de promesses et de «réformes» les unes plus utopiques que les autres.
Les deux formations politiques qui présentèrent le même tableau de distorsions entre le modèle et l’application furent le Parti social-démocrate (PSD) et le Parti national pour la solidarité et le développement (PNSD).
a) Le Parti social-démocrate
Le PSD fut l’un des premiers partis politiques à être agréé sous cette bannière après l’entrée en vigueur de la Constitution de février 1989. Et aussi le premier à entrer en crise alors que tout plaidait pour le contraire, tant il avait occupé le haut du pavé pendant des mois.
Son fondateur, Me Abderahmane Adjrid, natif de Jijel, unifia dans le parti, sous la devise «Liberté, Travail, Progrès», deux groupes : un groupe d’entrepreneurs et d’avocats transfuges de l’Association des créateurs d’entreprises (ACE) et un autre d’intellectuels progressistes, des années 1970, conduit par Hamidi Khodja.
Le parti favorable à la liberté d’entreprise n’en réclamait pas moins une plus grande implication de l’Etat dans les activités des secteurs stratégiques publics.
Mais, miné par les rivalités entre ses associés et loin de remplir, autant dans la pratique que dans la doctrine, les conditionnalités du modèle présumé, le PSD éclata, en 1990, et son président, remplacé par Hamidi Khodja, se retira de la politique, desservi, de surcroît, par une faiblesse en communication alors qu’il éditait deux publications, Le Progrès en français et Ettaqadoum en arabe.

b) Le Parti national pour la solidarité et le développement
Le PNSD n’était pas, à la différence de son homologue, démuni de ressources en communication.
Son fondateur et premier président, Rabah Bencherif, en avait à revendre. De formation universitaire, le verbe facile et provocateur, il usa des médias comme d’une arme massive.
Ce fut lui qui vulgarisa, par leur canal, la notion de 3e voie en décrétant la social-démocratie, ligne conductrice du programme du parti.
Ce fut lui aussi qui lança, sur le marché, l’idée de «la mer intérieure» dont il prédit qu’elle ressuscitera le Sahara d’avant la désertification.
Et alors que tout laissait croire que ce parti avait des chances d’occuper, dans le microcosme, une place, au moins égale à la curiosité qu’il suscita, l’improvisation et la faconde de son premier président en décidèrent autrement.
Rabah Bencherif fut destitué de ses fonctions dans un des premiers redressements de partis de l’histoire de l’opposition constitutionnelle.
Un congrès «refondateur», réuni en 1998, porta à la tête de la formation Mohamed Cherif Taleb. Recadré, le parti se normalisa et se coula dans le moule du fidèle auxiliaire des autorités, assujetti aux obligations du cahier des charges imposé à la cinquantaine de partis périphériques acquis aux institutions officielles.
Sa constance fut rétribuée par 4 sièges de députés aux élections législatives de 2012 et d’un autre au Conseil de la nation accordé à son président et porte-parole, en plus d’une représentation, au-dessous de la moyenne, dans les assemblées populaires communales et de wilaya.
Le PNSD fut tout de même crédité d’un engagement continu dans la lutte antiterroriste qui lui permit de perdurer au-delà de la décennie noire.
Quatre autres partis – le Parti pour le renouveau algérien, Génération démocratique, l’Union pour la démocratie et les libertés et Jil Jadid, plus récemment, s’appliquèrent à illustrer la social-démocratie par une démarche plus prudente et pragmatique qui doit, beaucoup, à l’entregent de leurs directions, même si la tâche s’avéra ardue face aux obstacles sociologiques et psychologiques dressés sur leur route par un environnement qui en limita la portée dans un contexte de crise déstabilisatrice.
c) Le Parti pour le renouveau algérien
Le Parti pour le renouveau algérien avait séduit dès sa fondation en 1989.
Son premier leader, Noureddine Boukrouh, né à El-Milia, en 1950, n’était pas inconnu du public ni des autorités.
Il s’était fait remarquer par des interventions dans la presse nationale, dans les années 1980, qui portaient, pour la plupart, sur une analyse très critique du bilan des mandats de l’ancien président Houari Boumediène, qualifiés de mandats du «socialisme de la mamelle».
Les mieux informés savaient que cette analyse reflétait les positions de l’aile réformatrice du pouvoir soudée autour du triumvirat Larbi Belkheir-El Hadi Khediri- Mouloud Hamrouche.
Et c’est certainement dans le but d’échapper au marquage trop compromettant de cet alignement que le PRA se rangea – tactiquement ? – sous l’enseigne de l’islamisme rationaliste de Malek Bennabi, professant la mise en phase de l’Islam et de la modernité, de l’éthique et de la science.
Le principal dirigeant du PRA joua beaucoup de cette ambivalence ; il miroitait, tantôt, la facette d’une social-démocratie exemplaire anti-interventionniste, antibureaucratique, tantôt celle d’un islamisme modéré d’élite opposable au conglomérat de la plèbe – «el ghachi» —, une formule maladroite qui lui colla à la peau comme une tunique
de Nessus.
Bientôt, l’opinion saura que le PRA aura, surtout, servi, comme beaucoup d’autres, à cette époque de faire valoir aux stratégies de l’aide dominante du pouvoir, et, aussi, de marche-pied à son leader qui se porta candidat à l’élection présidentielle de 1995 où il se classera en 4e position, derrière Saïd Sadi.
En 1999, il quitte le parti, tombé en déshérence, et débute dans différents gouvernements du président Abdelaziz Bouteflika un parcours ministériel qui lui fera gérer le portefeuille du Commerce jusqu’en 2005. S’ensuivra une traversée du désert ponctuée par la publication d’articles de presse virulents sur le président de la République, le gouvernement et son vice-ministre de la Défense ainsi qu’il le fit, en 1998, sur le président Zeroual et son ministre-conseiller, le général Mohamed Betchine.
Le PRA aura, entre-temps, participé à quelques élections, un député en 2002 avant de péricliter et de faire dorénavant partie des formations politiques saisonnières, le sort réservé à celles qui existèrent à l’ombre de leur leader et sombrèrent dans l’oubli lorsqu’il ne fut plus là.
d) Génération démocratique
Dans des conditions plus ou moins proches de celle du PRA, Génération démocratique s’identifia, egalement, à la personne de son fondateur, Sid Ali Hattabi, ancien présentateur du journal télévisé de la RTA et ancien collaborateur du colonel Slimane Hoffman, de Belaïd Abdesselam et de
Chakib Khelil.
A défaut de base, le parti se transforma en une tribune de communication et de témoignage sur le drame vécu par l’ Algérie. Génération démocratique s’évapora, rapidement, sans laisser d’empreintes dans les archives d’une opposition dont ni elle ni le PRA – classés, en fait, partis du pouvoir — ne furent membres à part entière, tant tous deux étaient loin d’en satisfaire les conditions de fond.
e) L’Union pour la démocratie et les libertés
Le capitalisme privé légal n’avait jamais jusque-là pensé, pu ou voulu – on ne sait pas trop — se doter d’un parti politique qui aurait représenté et défendu, en tant que tel, sa spécificité, sa place dans la société et ses choix de développement.
Le seul à avoir fait l’effort de dépasser cette incapacité – due à un complexe ou un calcul ? — fut l’entrepreneur Boukhalfa Moula, l’homme qui prit sur lui de construire une formation politique dont le programme ne faisait aucun mystère sur son objectif principal : réhabiliter le capitalisme déchu par Ahmed Ben Bella et réprimé par Houari Boumediène.
L’UDL n’eut pas l’heur de gagner à sa cause beaucoup d’adeptes – sous la direction de son premier leader comme sous celle de son successeur, le psychiatre Abdelkader Ouaâr, et pour cause : les capitalismes algériens formel, informel, libéral ou ultralibéral avaient mieux à faire. Au lieu d’avancer en terrain découvert, ils avaient préféré continuer d’user de leur méthode habituelle : le lobbying, c’est-à-dire frapper à la porte du véritable pouvoir plutôt que de perdre leur temps à tourner autour. L’UDL, Moula et Ouaâr décédèrent, tous trois, après s’être mis au service d’un combat aux chances d’aboutissement hypothétiques.
f) Jil Jadid
Contrairement à un préjugé répandu, Jil Jadid n’etait pas si nouveau que cela.
Il possédait, à son étrenne, une généalogie qui se conjuguait aux différentes stations de la carrière politique de son fondateur, Sofiane Djilali.
Sans rien en laisser paraître, le sémillant leader du parti, docteur en sciences vétérinaires et neveu de cheikh Abderrahmane El-Djilali, le prédicateur de la radio des années 1940-1950, avait tout du politicien de long cours : membre du Conseil national de transition en 1994, secrétaire général du Parti du renouveau algérien en 1990, candidat aux élections législatives de 1991 et de 1997, directeur de campagne de Noureddine Boukrouh aux présidentielles de 1995, membre du staff de campagne de Ali Benflis en 2004…, il dispose d’un curriculum vitæ qui lui avait fait fréquenter, assidûment, d’abord, les allées du pouvoir, avant de se voir dévisser d’un milieu qu’il n’aurait certainement pas désiré quitter en temps normal.
Pour des raisons obscures, la poursuite de sa carrière rencontra, en effet, des vents contraires qui le jetèrent dans une opposition à laquelle, visiblement, il ne s’attendait pas.
La cinquantaine passée, il se rabat sur Jil Jadid, «le parti de la génération nouvelle», — agréé en 2012 — pour se refaire une santé politique qui lui réussit, surtout, médiatiquement. Il est à la une de tous les médias nationaux, intervient souvent sur El-Magharibia, manifeste dans la rue, en soutien aux mouvements protestataires de la société civile, sillonne le territoire national et signe des déclarations avec d’anciens chefs de gouvernement.
Son programme tient à une proposition centrale : le départ du régime auquel il appelle, dans le cadre d’une transition démocratique.
Le RCD et la CNLTD lui fournirent l’occasion de s’y investir, pleinement, pendant ces deux dernières années.
Cependant, son oppositionnisme, sans concession, s’étiolera, face aux désertions de la plupart des partis de la Coordination qui se résolurent à entrer, sans condition, dans le jeu des élections qu’ils n’avaient pas cessé de rejeter auparavant.
Jil Jadid quitte la CNLTD, condamné, malgré lui, à un isolement problématique pour la suite, avec pour seul compagnon Talaïe El-Houriyate de Ali Benflis.
L’avenir de Jil Jadid semble, à ce stade-là — à moins d’un renversement de situation spectaculaire — quelque peu incertain et les observateurs se demandent comment il pourra rebondir, même s’il donne l’illusion de se préparer à des échéances lointaines, en nommant, récemment, un vice-président et un secrétaire général appelés à seconder le président du parti.
B. M.
(À suivre)


Notes :
12) Lire chapitres Les élites algériennes d’hier à aujourd’hui et Gauche, islamisme et démocratie in Les Présidents algériens à l’épreuve du pouvoir; Casbah Editions 2015.
13) Sadek Hadjerès, originaire du Titteri, est l’un des plus vieux militants du Parti communiste algérien, de l’ORP et du PAGS, encore en vie. D’abord membre du PPA et du Mouvement estudiantin nord-africain (président de l’AEMAN en 1950), il démissionne du parti à la suite de la crise berbère de 1949 et entre, en 1951, au PCA dont il devient membre du bureau politique en 1953. C’est à ce titre qu’il négocie, en 1956, avec Abane Ramdane et Benyoucef Benkhedda, le ralliement des CDL (Combattants de la liberté) à l’ALN. Après l’interdiction, à l’indépendance, du PCA par le gouvernement d’Ahmed Ben Bella, il se recycle dans la gauche du FLN où il participe à la rédaction de la Charte d’Alger. Clandestin à partir du coup d’Etat de juin 1965, il fait partie de la direction de l’ORP puis du PAGS dont il est cofondateur. Globalement en accord avec le régime du président Houari Boumediène qu’il soutient dans ses orientations progressistes, il s’oppose à la politique de l’infitah du président Chadli Bendjedid. Après 1989, il reprend ses activités, librement, au sein du PAGS et affirme ses positions anti-islamistes. Surpris par l’autodissolution de son parti, il quitte l’Algérie pour Paris où il enseigne à l’université de Paris VIII. Après l’avènement du MDS, il s’efforce, malgré son âge avancé, de contribuer, de loin, à sa réforme.
14) Louisa Hanoune, née le 7 avril 1954 à Chekfa, près de Jijel, est issue d’une famille paysanne. Elle se bat pour poursuivre ses études secondaires et entre à la Faculté de droit, dans les années 1970, où elle entame sa lutte pour la promotion de la femme, jugeant le code de la famille, adopté par l’APN en 1984, inique et rétrograde. Elle rejoint, juste après, l’Organisation socialiste des travailleurs (OST), raison pour laquelle elle se fait incarcérer pendant quelques mois. En 1989, elle sort de la clandestinité et cofonde le Parti des travailleurs. Commence alors pour elle une carrière qui la place en porte-à-faux entre le pouvoir et l’opposition. Anticapitaliste, «anti-impérialiste», elle représente régulièrement son parti aux réunions et aux manifestations du mouvement altermondialiste.




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