Chronique du jour : SOIT DIT EN PASSANT
Et pourquoi pas le statu quo ?
Par Malika Boussouf
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Il est des jours comme ça où faire le tour d’Alger vaut toutes les
couvertures assurées par les médias audiovisuels acquis au système. Et
même si l’on en est réduit à faire, indirectement, de la publicité à une
personnalité déjà dorlotée par le système pour l’avoir bien servi, on se
dit qu’il faut quand même en parler si l’on veut rappeler que les bons
élèves sont ceux qui ont compris prématurément le comportement qu’il
fallait arborer pour s’autoriser à graviter autour de ceux qui règnent
sur la réussite avec un grand R. Ahmed Ouyahia !
Voilà quelqu’un qui a oublié d’être naïf et ne manque jamais à l’appel.
Il sait que l’Assemblée nationale ne fera pas peau neuve parce que la
transparence ne figure pas au programme et que le débat contradictoire
qui ne relève pas de la culture du système n’est pas inscrit au menu. Il
va donc brandir le spectre d’une déstabilisation pour taire les
revendications qui auraient la mauvaise idée d’en passer par la rue.
Contre qui se protéger ? Peu importe que la menace soit extérieure ou
intérieure. L’essentiel est de travailler à l’exaltation de rencontres
au cours desquelles les caciques, leurs sous-traitants et leur
progéniture, qui battent le pavé, n’auront rien à inventer.
Rompus à la pratique, ils n’ont même pas à revoir le contenu de discours
qu’ils pensent pouvoir indéfiniment refourguer à des populations mises
hors jeu et conditionnées au statu quo. En vérité, toutes les grosses
cylindrées pensent que surfer sur l’insécurité peut s’avérer payant.
Toutes affichent le spectre de l’instabilité aux frontières parce
qu’elles ne doutent pas que la recette dans ces cas-là soit garantie. A
l’intérieur, il y a le terrorisme que l’on traque dans les maquis.
Jamais la Grande muette n’aura autant fait parler d’elle. Depuis le
référendum sur la réconciliation nationale, on évitait au maximum de
communiquer à ce propos comme pour certifier que l’Algérie était entrée
en phase de rémission. La donne semble avoir changé. On dit volontiers
que l’armée est sur le terrain, que la menace est réelle et que nos
soldats sont partout présents, au nom de l’Etat, pour nous éviter le
pire.
M. B.
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