Actualités : ACCUSANT DES MÉDIAS DE FAUSSES INTERPRÉTATIONS DE SES
PROPOS
Ouyahia dément avoir attaqué Sellal
Ouyahia dément s’en être pris un jour au désormais
ex-Premier ministre Abdelmalek Sellal, mettant cela sur le compte de
simples «interprétations des médias».
Mohamed Kebci - Alger (Le Soir) - Le secrétaire général du RND se
défend d’avoir attaqué le prédécesseur de Abdelmadjid Tebboune à la tête
du gouvernement. Intervenant, hier, à la clôture de la troisième session
du Conseil national du parti, Ahmed Ouyahia a tenu à rectifier le tir,
signifiant que son propos sur la démagogie et le populisme dont, selon
lui, «l’Algérie doit s’éloigner» et qu’il n’a de cesse de marteler
depuis pratiquement son retour en fanfare à la tête du RND, visait
d’autres personnes et parties que l’ex-Premier ministre, Abdelmalek
Sellal.
Et il a beau prendre la précaution de ne pas la nommer, Ouyahia change
de cible en visant l’opposition, usant de fausses questions : «Qui
pratique la démagogie, le gouvernement et le chef de gouvernement qui a
présenté la loi de finances 2017 ou ceux qui voulaient le chaos dans le
pays, affirmant que le gouvernement voulait écraser le peuple ? Qui
pratique la démagogie, le gouvernement précédent qui a présenté
l’amendement de la loi sur le régime des retraites ou les gens qui
jugent le pays en disant que ce gouvernement veut spolier les droits des
travailleurs ?»
Pour Ouyahia, même si de temps à autre, il peut y avoir de
l’incompréhension même si l’allocution a été distribuée en arabe et en
français, il y a d’autres objectifs», disait-il, dans une allusion, qui
ne fait aucun doute, aux partis de l’opposition qui avaient, à
l’unisson, dénoncé et dénoncent encore les deux lois adoptées par le
Parlement. Il promettra davantage «d’éclaircissements» lors de sa
conférence de presse prévue ce matin.
Pour rappel, il y a près de deux ans déjà, Ouyahia, qui venait de
reprendre triomphalement les rênes de son parti, avait commencé ses
diatribes contre le gouvernement de l’époque qu’il invitait à «dire la
vérité au peuple sur la situation économique et financière du pays». Le
non-dit dans ce propos de Ouyahia est que l’ex-Premier ministre ne
disait pas la vérité au peuple contrairement à son homologue de 1986
qui, lui, «rassurait les Algériens sur la capacité du pays à faire face
à la crise et d’anticiper. La suite, on la connaît», comme il le
soutenait en juillet 2015.
Une diatribe que le patron du RND poursuivra, depuis, y mettant même du
zèle comme lors de la campagne électorale pour les élections
législatives du 4 mai dernier. Ouyahia ne cessait, en effet, d’appeler à
«en finir avec le populisme et la démagogie» ce qu’il conseille même au
nouvel exécutif.
Un nouveau gouvernement auquel le Conseil national du RND vient de
signifier son soutien dans son action pour la mise en œuvre du programme
du président de la République. Aussi, l’instance légiférant du parti
entre deux congrès a réitéré son «soutien indéfectible dû au président
de la République et lui rend hommage pour la sagesse avec laquelle il
conduit l’Algérie dans un contexte financier national difficile et dans
un environnement international complexe».
Sur un autre plan purement organique, le Conseil national du RND a
approuvé l’exclusion de certains de ses membres qui se sont portés
candidats sur des listes autres que celles du parti lors des dernières
élections législatives, comme celle de cinq autres membres
démissionnaires. Autant de sièges vacants à ajouter à ceux des trois
membres décédés, qui ont été pourvus à l’occasion. A ce propos, Ouyahia
a démenti la fin de fonction du secrétaire de wilaya de Tizi-Ouzou,
«fausse information» qu’il a imputée à un «groupe bien déterminé qui
veut créer la zizanie». Il a appelé la base militante du parti à plus de
«vigilance».
Aussi, un remaniement a été opéré au sein du secrétariat national du
parti avec le remplacement de pas moins de quatre de ses membres,
mouvement qui a vu notamment le ministre des Moudjahidine rejoindre
l’exécutif.
M. K.
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